Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

en eft de befoin, l'Ecriture Sainte, pour appuyer fes Décifions. S'il cite les Payens, ce n'eft que pour appuyer ce que la Raifon nous ap prend du Droit de la Nature & de celui des Gens. On ne peut trouver cela, que dans les Auteurs Payens. Si je dis, que Grotius avoit plus étudié l'Ecriture & la Religion Chrétienne, que l'Auteur du Telemaque; ce ne fera pas un grand Paradoxe, Mr. Barbeyrac montre qu'il fe trompe en tout le refte, qu'il a avancé; & quoiqu'il ne méprife pas le Telemaque de l'Archevêque de Cambrai, il fait voir, qu'il n'y a rien d'Original, & qu'on ne trouve dans les deux Auteurs, qu'il méprife. Nous ne nous y arrêterons pas davantage.

[ocr errors]

4

ARTICLE IV.

Hiftoire du CHRISTIANISME DES INDES, par M. V. LA CROZE, Bibliothecaire & Antiquaire du Rei de Pruffe. A la Haïe, chez Vaillant & Prévost. M.DCCXXIV. in 12. pagg. 634.

LA matiere de ce Livre paroîtra

nouvelle à la plupart des Lecteurs,

Tome XXI. P. 1.

I

dont

dont très-peu ont ouï parler des Chré tiens de S. Thomas; nom que l'on donne aux Chrétiens des Indes, comme l'Apôtre S. Thomas y avoit le premier prêché l'Evangile. Il y en avoit encore moins, qui fuffent leurs fentimens; que l'on ne trouve, que dans quelques Auteurs Portugais, ou Italiens peu connus. Ainfi le Public fera obligé à Mr. la Croze, qui a pris foin de tirer de divers Livres qu'on ne voit guère parmi les Proteftans, ce que l'on en peut favoir. Quoique ces Auteurs les traitent d'Héretiques, & leur difent mille autres injures; ils ne laiffent pas de découvrir, quels font leurs fentimens, en leur reprochant, de croire divers Dogmes oppofez à ceux de l'Eglife Romaine, & conformes à ceux des Proteftans. On trouvera ici une Eglife qui, depuis plus de douze cens ans, n'ayant eu aucun commerce avec les Communions de Rome, de Conftantinople, d'Alexandrie & d'Antioche, a confervé, comme le remarque nôtre Auteur, la plus grande partie des Dogmes admis par les Proteftans, & rejettez en tout, ou en partie, par ces Patriarchats. On verra les Chrétiens Malabares rejetter pofiti

pofitivement la Suprematie du Pape, nier la Tranflubstantiation, & foûtenir, que le Sacrement de l'Eucharis tie, n'eft que la figure du Corps de Jefus Chrift. Ajoutez à cela la Confirmation, l'Extrême Onction, & le Mariage, exclus du nombre des Sacremens; le culte des Images traité d'Idolatrie, & le Purgatoire rejetté, comme une Fable.

Ce font des veritez de fait, appuyées fur les Actes même du Synode de Diamper, tenu par D. Alexis de Menefès, Religieux Portugais, & Archevêque de Goa. Ce Prélat n'épargna, ni la force, ni la rufe, pour établir ces Dogmes parmi les Chrétiens Malabares,qui ne vouloient point les admettre. Leur croyance, fur l'Euchariftie', parut fi étrange à Antoine de Govea, qui a écrit en Portugais l'Hiftoite de la Miffion de l'Archevêque, que l'on a nommé; qu'il a dit, que les Héretiques del'Europe ont tiré ces erreurs des Chrétiens des Indes. Il affure qu'un des derniers Prélats, envoyé en ces Pais - là, 66 fit des additions aux paroles de la Confécration, pour aller au-devant de l'Erreur & de l'Hérehe de ceux, qui difoient que

[ocr errors]

,, ce n'étoit, que la figure du Corps de Jefus Chrift; d'où il paroît, ,, qu'ont puifé leurs fentimens les

[ocr errors]
[ocr errors]

maudits Heretiques de nôtre tems, , qui ont fait revivre les erreurs de toutes les Sectes Anciennes & condamnées. C'eft là une des plus curieufes chofes, qui foient dans ce Livre; qui mérite d'ailleurs d'être lu, pour mille remarques importantes, touchant l'Hiftoire Ecclefiaftique, les fentimens des Indiens, les Miffions que l'Eglife Romaine y a envoyées, & celle de Tranquebar, entreprise par quelques Docteurs Lutheriens, dont on a affurément fujet de louer le Zèle. Nous ne pouvons pas entreprendre de faire un Extrait fuivi de ce Volume; mais nous marquerons quelques uns des endroits les plus remarquables, qu'on y trouve, felon l'ordre des Livres.

I. L'AUTEUR en recherchant, dans les fources, les fentimens de l'Antiquité, fur les matieres controversées, a remarqué, que les Dogmes fondamentaux fubfiftent encore, en leur entier, en diverfes Eglifes; dont les Docteurs s'anathematizent, les uns les autres, pour des Difputes de mots, que l'Ambition & l'Interêt

ont

ont fait naître, & qui ne font foûtenues, jufqu'à préfent, que par entêtement & par prévention.

Il avoit commencé, par l'examen d'une des plus anciennes Eglifes du monde. C'est celle qu'on nomme la Communion Neftorienne, féparée, depuis le V. Siécle, de toutes les autres; où il a trouvé des caracteres très- confiderables de pureté & d'antiquité. Les Neftoriens ne font qu'un corps dépendant d'un Prélat, qu'on appelloit autrefois le Catholique de Perfe, & qu'on nomme aujourdhui le Patriarche de Babylone, ou de Moful. Pagg. 2. & 3.

II. La Paix ayant été donnée à l'Eglife, par la converfion de Conftantin le Grand; deux chofes contribuerent également à corrompre la Difcipline Ecclefiaftique; qui jufqu'alors s'étoit tellement maintenue, que plufieurs des Ennemis de la Foi avoient été obligez, de refpecter la Sainteté de la Morale Chrétienne.

La premiere plaïe de l'Eglife fut l'Arianisme, aux Dogmes duquel on ne touche néaninoins pas ici. Dès qu'il eut trouvé de l'appui, il commença, comme dit Mr. La Croze, à introduire dans le Monde Chrétien,

« VorigeDoorgaan »