BIBLIOTHEQUE ANCIENNE ET MODERNE. ARTICLE I. Bishop BURNET'S HISTORY of his own Time. VOL. I. from the restoration of King CHARLES II. to the Settlement of King WILLIAM and Queen MARY, at the Revolution. To which is prefix'd a Summary Recapitulation of Affairs in Church and State from King JAMES I. to the restoration in the Year MDCLX. A Londres MDCCXXIV. in Folio, pagg. 840: I L n'y a guere de perfonnes, qui n'aient lu, ou qui n'aient au moins ouï parler de la célebre Hiftoire de la Reformation d'Angleterre de feu Mr. BURNET, mort Evêque de Salisbury; qui a été traduite en diver Tome XXI. P. 1. A fes fes Langues, & qui à couru toute l'Europe. C'est ici une autre forte d'Hiftoire, qui contient quantité d'intrigues & de faits, tant concernant l'Etat, que l'Eglife; depuis le tems de Jaques I. jusqu'à l'abdication de Jaques II. fon Petit Fils. Ce n'est pas une Hiftoire fuivie, mais un recueuil d'une infinité de particularitez, que l'Auteur avoit oui dire à des gens dignes de foi, ou dont il avoit été lui-même le témoin. On verra qu'il dit, avec beaucoup de liberté, le mal & le bien de plufieurs Perfonnes du premier rang, ou célebres, qui ont vêcu de fon tems; avec des caracteres, ou des portraits de quantité d'entre ceux, qu'il avoit connus particulierement. C'eft apparemment à caufe de cela, que l'Auteur ne voulut pas que cette Hiftoire parût, pendant fa vie. La Liberté dont on parle tant, & qu'on ne fauroit trop eftimer, n'eft pas encore venue à ce point, qu'on ofe dire tout ce qu'on fait, de chofes un peu trop récentes. ་ Il nous apprend lui-même, dans une petite Préface, qu'il a mife à la tête de cet Ouvrage, qu'il y avoit vint ans. qu'il avoit commencé à écrire 'Hiftoire de fon tems. Il écrivoit cela, cela, un peu avant l'an MDCCV. fans qu'on fâche précisément le tems. On a feulement remarqué qu'il avoit daté la continuation de cette Hiftoire, au commencement du Regne de Guillaume & de Marie, du 1. Mai MDCCV. Ainfi.il devroit avoir commencé à écrire ces Mémoires, dès l'an MDCLXXX. ou environ. Mais il faut qu'il eût ramaffé, depuis bien plus long-tems, des mémoires de quantité de chofes arrivées avant qu'il fût né, ou au moins avant qu'il fût venu à un âge de connoiffance; puis qu'il n'étoit né, que le 18. de Septembre MDCXLIII. Tout ce qu'il dit de l'Etat de l'Ecoffe & de ce qui y arriva, avant ce tems - là, & même jusqu'à l'an MDCLX. ne peut être venu à fa connoiffance, que par d'autres; mais depuis cette derniere Epoque, il pouvoit avoir vu lui même une bonne partie des chofes remarquables, qu'il raconte. Il eut connoiffance, comme il nous le dit, de plus de chofes, que celles, que les Jeunes Gens retiennent communément. Son Pere, qui avoit eu de grandes liaisons, avec des Gens du Parti de la Cour; & avec A 2 ceux cette occafion, Dieu à témoin, qu'il dit la Vérité, autant qu'elle lui a é té connue; & qu'il laiffe les chofes douteufes, dans la même incertitude, dans laquelle il les a trouvées. Quelcun pourroit, croire, qu'au lieu de favorifer ceux de fa propre Profeflion, c'est-à-dire, comme il femble, les Théologiens de l'Eglife Anglicane; il a été peut-être plus fevere à leur égard, qu'il n'étoit néceffaire. Mais mon Zèle, dit-il, ,, pour le veritable interêt de la Reli gion & du Clergé, me fait prendre ,, plus de foin, pour détromper, à l'a,, venir, les Perfonnes de mon Ordre, & les délivrer de leurs préjugez ,, & de plufieurs fauffes idées; que de ,, cacher, ou d'excufer, les fautes de ,, ceux, qui ne feront plus fur le Théatre, lors que cet Ouvrage påroîtra. J'ai donné les caracteres de bien des gens, fort impartiale, ,,ment & avec affez d'étendue; car ,, rien ne guide plus furement les ju,, gemens, qu'on peut faire des ma,, tieres de fait, que la connoiffance, ,, que l'on a de la dispofition & des ,, principes des Acteurs, qui paroisfent fur la Scene. S'il s'eft plus étendu fur les affaires d'Ecoffe, |