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,, par ce Tribunal & exécuté. Grotius & d'autres furent condamnez à une prifon perpetuelle. Il s'affembla à Dordrecht des Miniftres de differentes Provinces, par la même autorité, qui y condamnerent & dépoferent les Arminiens. Les ennemis de Maurice publierent que Maurice n'avoit ménagé tout cela, ,, que pour fe rendre Maître lui-même des Provinces, & pour fe défaire de ceux qui auroient pu s'oppofer à lui. Mais quoique cela paroiffe une imagination vaine & fans fondement, & que la chofe ne pût ,, guère être exécutée; il eft certain ,, qu'il regardoit Barneveld & fon Parti, comme des gens qui étoient jaloux de fon Autorité Militaire, & qui ayant fait la Trêve malgré ,, lui, n'étoient nullement difpofez à recommencer une nouvelle guerre. Si Mr. Burnet eût lû les Mémoires de Hollande de Du Maurier, & la Vie de Barneveld; il n'auroit guère douté, que ce n'eût été d'abord le deffein du Prince de parvenir à la Souveraineté; qu'il ne s'en defistât, qu'après avo'r vû qu'il n'y avoit pas d'apparence.d'y réüffir, & qu'il ne fit condamner Barneveld à avoir la tête tranchée &

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les

les autres à une prifon perpetuelle, que pour fe vanger d'eux.

Notre Hiftorien met auffi, entre les chofes, qui déshonorerent le Regne de Jaques I. la faute qu'il fit de remettre aux Etats les Villes de la Brille & de Fleffingue, qui avoient été mises en gage, entre les mains d'Elifabeth; lors qu'elle entra dans leur Alliance, contre le Roi d'Espagne; jufqu'à ce qu'ils lui rendiffent l'argent, qu'elle leur avoit prêté. Il n'y avoit rien en effet de glorieux felon la Politique Moderne; mais il faut avouer que c'auroit été une conduite, dont on pourroit louer la juf tice, s'il l'avoit fait par ce principe; car enfin les Etats n'avoient pas vendu ces Places à l'Angleterre, mais feulement engagées, jufqu'à ce qu'ils lui rendiffent l'argent, qu'elle leur avoit prêté. Il y avoit de l'Injuftice, de l'Imprudence & de la Lâcheté à promettre aux Efpagnols, par un Article fecret du Traité, qu'il fit avec eux, dès qu'il fut parvenu à la Couronne, qu'il obligeroit les Etats de faire la Paix, avec eux, & que s'ils s'obstinoient à la Guerre, il remettroit ces Places à l'Efpagne, en le rembourfant. On ne peut pas vendre

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un gage, à moins qu'on ne refufe de rendre l'argent qu'on a reçu fur ce gage; ce que les Etats Conféderez ne firent jamais. C'étoit auffi une Imprudence extrême, que de remettre aux Efpagnols deux Villes Maritimes de cette conféquence; qui leur pouvoient donner le moyen de tenir non-feulement les Provinces-Unies, mais l'Angleterre même en bride. On ne pouvoit auffi regarder, que comme une Lâcheté impardonnable, la vente de ces Places à une Nation, qui ne vouloit aucun bien à l'Angleterre, pour une fomme modique d'argent, afin de fe gagner fa faveur.

Mr. Burnet dit encore que Barneveld, fachant l'Article fecret du Traité de Jaques, perfuada aux Etats de racheter inceffamment ces Places; & que le Roi reçut très-volontiers la propofition, que le Penfionnaire de Hollande fit, de lui faire payer ce qui lui étoit dû, & conclut l'affaire, fans appeller le Parlement. pour la lui communiquer. Le Traité fut bien-tôt exécuté, & Jacques ne garda guère cet argent; lui, qui étoit prodigue dans fes liberalitez envers fes Favoris & fes Courtifans,

tout

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tout indignes qu'ils en fuffent; tel qu'étoit le Duc de Buckingham, dont il s'étoit honteufement entêté & dont la conduite lui nuifit infiniment. Cet argent étant confumé, il demanda au Parlement la liberté de vendre de certaines Terres, qui dépendoient de la Couronne, & qui étoient entre les mains de plufieurs Particuliers, qui en payoient de très petites rentes. Cela ne laiffoit pas de tenir ces genslà attachez aux interêts de la Couronne, qui pouvoit leur redemander ces Terres. Le Parlement confentit à cette vente, & le Roi en fit de l'argent, qui fut d'abord diffipé entre les Courtifans. Il vendit enfuite d'autres chofes, & réduifit à rien ce que la Couronne poffedoit; ce qui la rendit enfin dépendante entiérement du Peuple.

Nôtre Auteur rapporte encore diverfes autres fautes de ce Prince; car tout fon Regne ne fut qu'un tiffu de bévues, comme le Comte de Clarendon l'a affez fait voir, dans fon Hiftoire; quoiqu'il l'ait ménagé, autant qu'il lui étoit poffible. Sur la fin de fa vie, il étoit devenu las du Duc de Buckingham, qui le traitoit fouvent, avec mépris; quoique ce Favori lui eût Tome XXI. P. 1. B les

les dernieres obligations; comme on l'a pu voir, dans la partie de l'Extrait de l'Hift. de Clarendon, que nous avons mis au Tom. xvIII. de la Bibliotheque Choifie. Le Roi eut envie de rétablir le Comte de Sommerfet, & de chaffer Buckingham, & pour cela Jaques vit de nuit, dans les Jardins de Théobald, ce Comte; qui avoit néanmoins auparavant été accufé d'empoisonnement, & à qui le Roi avoit fauvé la vie. Comme il étoit occupé de ces penfées, il tomba malade d'une fievre, dont il mourut bien-tôt après. Bien des Gens crurent qu'il avoit été empoifonné, & le Docteur Craig, qui étoit Oncle de la Mere de nôtre Auteur, & l'un des Médecins du Roi, perdit fon emploi, pour l'avoir dit.

Il dit, que tout le Regne de ce Prince fut plein de mauvaises pratiques, dont il donne des exemples remarquables. Enfin la figure, que le Royaume d'Angleterre avoit faite fous la Reine Elifabeth, qui s'étoit rendue arbitre des chofes de l'Europe, & qui étoit la merveille de fon Siecle, s'éclipfa entierement, fous Jaques; qui devint l'opprobre des Princes de fon tems. Pendant que quel

ques

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