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parti de forcer le fecrétaire de fon oncle. Quelle eft fa furprife, quand il y trouve un teftament par lequel M.' Oronte le nomme fon Légataire univerfel! Le bandeau tombe; Cléon voit toute l'horreur de fa conduite: déchiré de remords, il fe jette aux genoux de fon oncle, implore fa colère comme un bienfait; mais le fage & fenfible Oronte pénétré de la fincérité du repentir de fon neveu, lui accorde fa grâce, & lui donne la main de Sophie.

Le but de cette Pièce eft très-moral, & nous croyons que ce n'étoit pas dans un Drame à Ariettes qu'il falloit traiter un fujet de cette importance. Les facrifices que le Poëte eft obligé de faire au Muficien, nuifent à l'effet des fituations, rallentiffent la marche de l'action, ôtent à l'intérêt une grande partie de fa chaleur. L'École de la Jeuneffe en eft une preuve. Les deux premiers Actes font longs & froids; le troisième eft plus attachant. Il a été fort applaudi. Le Public s'eft indigné quand il a vu Cléon laiffer entendre à fon oncle que fi Hortenfe lui avoit demandé fes jours, il fe feroit peutêtre rendu coupable d'un parricide; & il a eu raifon. Dans la Tragédie de Thompson, Barnevelt, après avoir affaffiné fon bienfaiteur, dit à fon ami que fi l'infâme Milvoud avoit exigé qu'il lui arrachât la vie, l'afcendant qu'elle avoit fur fon ame étoit fi puiffant, que fans doute il fe feroit encore fouillé de ce crime. Cette réflexion, toute cruelle

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qu'elle eft, n'est pourtant qu'une fuite néceffaire du premier crime de Barnevelt elle ajoute au tableau ; elle le finit. Dans l'École de la Jeuneffe, au contraire, où les égaremens du jeune homme font d'une espèce bien moins grave, où la plus grande faute de Cléon confifte dans l'effraction du fecrétaire de fon oncle, un pareil aveu ne peut être que révoltant, parce qu'il bleffe les convenances théâtrales; mais chez nos Auteurs, l'étude de ces convenances eft aufli rare que le génie.

peut

La mufique eft de M. Prati, jeune Artiste qui mérite d'être encouragé. Ce coup d'effai donne des efpérances; il les remplira fans doute, fur-tout s'il travaille à donner à fon ftyle une marche plus furvie, à ne pas le couper fi fouvent par des traits d'Orchestre qui fatiguent l'attention, à moins facrifier au luxe de l'oreille, enfin s'il s'occupe davan tage des effets dramatiques. Plufieurs mor ceaux de fon ouvrage prouvent beaucoup de talent. Le petit air, laiffons gronder la fageffe, eft très-agréable. Le cheur qui termine le fecond Acte, eft d'effet & d'une belle facture. Feu M. Duni, Auteur de la première musique de l'ouvrage dont nous rendons compte, avoit, en quelque façon, confacré le morceau, taifez-vous ma tendreffe. L'air de M. Prati ne nous a point fait oublier celui de cet eftimable Compofiteur; mais il nous a paru beau : il annonce à-la-fois un Muficien & un homme fenfible.

Les principaux rôles font fort bien rendus par Mdes Moulinghen, Billioni & Trial; MM. Nainville, Clairval & Trial. Il n'eft guères poffible de chanter avec plus de goût que M. d'Orfonville. Nous n'oublierons pas M. Thomaffin, qui joue le rôle de Damis avec beaucoup de décence, & dans le véritable caractère qui convient à ce perfonnage.

GRAVURES.

LA Sainte Famille, gravée par J. Barbié d'après le tableau orignal du Corrége, appartenant l'Auteur. A Paris, chez l'Auteur, rue de Savoie, la première porte cochère en ertrant par la rue Pavée, & chez Ifabey, Marchand d'Eftampes, rue de Gêvres.

La Peinture chérie des Grâces, Eftampe de 18 pouces de haut fur 13 de large, d'après le tableau de M. Lagrenée l'aîné, Peintre du Roi, par M. Dennel. Prix, 4 liv. A Paris, chez l'Auteur, au coin de la rue du Petit-Bourbon, près la Foire S. Germain.

Le titre de cette Eftampe en explique fuffisamment le fujet. On voit en effet la Peinture environnée des Grâces, dont l'une lui préfente un pinceau, l'autre dés couleurs, & dont la troifième lui apporte le cordon du mérite.

; M. Dennel, déjà connu avantageulement par le Triomphe de la Peinture & Pigmalion amoureux de fa ftatue, prouve, par l'Eftampe que nous annonçons, qu'il fait des progrès dans fon Art. Son burin, gracieux & facile, acquiert de la force & de la hardieffe, & M. Lagrenée, qu'on fe plaît à nommer l'Albane de nos jours, ne peut qu'être flatté de voir

les productions aimables de fon pinceau rendues avec une vérité aussi frappante.

Six

MUSIQUE.

ix Sonates pour la Harpe, avec accompagnement de violon, par M. Hinner, Maître de Harpe de la Reine. A Paris, chez Nanderman, Facteur de Harpes, rue d'Argenteuil, butte Saint-Roch; & à Verfailles, chez l'Auteur, rue Satory. Ces Pièces méritent d'être diftinguées de la foule; elles font agréables, favantes & compofées dans le vrai genre de l'inftrument.

ANNONCES LITTÉRAIRES. L'ECOLE

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'ECOLE d'Uranie, ou l'Art de la Peinture, traduit du Latin de Dufresnoy & de l'Abbé de Marfy avec des remarques. Edition revue & corigée. Vol. in-12. A Paris, chez Saugrain, Lamy & Barrois, Libraires, Quai des Auguftins.

Lettre de Mde la Comteffe de... à l'Auteur de la Clef de la Langue Latine. A Paris, chez l'Éditeur, rue du Petit-Carreau, maison de Mlle le Poivre.

Obfervations fur treize des principales langues de l'Europe. Première Partie du vol. premier. A Paris, chez Mérigot, Dorez & le Jay, Libraires, & chez les Auteurs, rue & vis-à-vis le Cloître S. Honoré, ehez Bertelin, Marchand Chandelier. Vol. in-12.

Exercices de Traductions de diverfes Langues. Langue Angloife. Vol. in-12. A Paris, aux mêmes Adreffes.

Eloge du Dauphin, par M. l'Abbé le Couturier d'imberville. A Paris, chez Méquignon le jeune & L'Efclapart, Libraires.

La Liberté, protégée par les Armes & les Edits du Roi, Poëme. A Nancy, chez'le Seure, Libraire.

Eloge de Suger, avec cette devife: Nihil appetere jactatione. A Amfterdam.

Mémoire fur la découverte du Magnétisme animal, par M. Melmer, Docteur en Médecine. A Paris, chez Didot le jeune, Imprimeur-Libraire, Qual des Auguftins,

Les effets de l'Amour du bien public dans l'homme d'Etat, confidérés dans la vie de Suger. A Paris, chez Moutard, Imprimeur-Libraire, rue des Mathurins, Hôtel de Cluny.

Traité de la fièvre miliaire dans les femmes Quvrage qui a été couronné par la Faculté de Mé decine de Paris, en 1778, par M. Gastellier, in-8. Prix, 2 liv, A Paris, chez Méquignon, Libraire tue des Cordeliers.

Introduction & Plan d'un Traité général de navigation intérieure, & particulièrement de celle de la France, par M. Allemand. A Paris, chez Efprit Libraire, au Palais Royal; & Cellot & Jombert Libraires, rue Dauphine.

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Numéro 17 du Tome fecond de l'Hiftoire Moderne. A Paris, chez Cloufier, Imprimeur-Libraire, rue Saint-Jacques.

Recueil des Sceaux du moyen âge, dits Sceaux gothiques, in-4. Prix, 6 liv. A Paris, chez Boudet, Libraire, rue S. Jacques.

Obfervations fur l'opération Césarienne à la ligne

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