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cend par l'efcalier de l'Orient, retraverle » la cour à pied, fe met dans fa chaife, dans » le vestibule, où elle en étoit descendue, » & retourne dans fon appartement dans le » même ordre qu'elle étoit venue. Alors la » cloche de la grande tour ceffe de fonner.... L'Impératrice-époufe, fuivie de toutes les » Reines, Princeffes, Comteffes de la Fa» mille Impériale & de toutes les Dames de » la Cour, vient faire aufli fes profterna» tions à l'Impératrice-Mère, & avec le même cérémonial. »

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C'est avec raifon que l'on regarde en Eu-. rope le Code des Lois de la Chine comme un des plus beaux monumens de l'efprit humain. En accordant au Prince le titre fublime & touchant de Père & de Mère de l'Empire, cela lui rappelle fans ceffe la manière dont il doit en ufer avec fon peuple. Comme un père, il doit l'inftruire, le corriger, le gouverner & pourvoir à fes befoins. Comme une Mère, il doit foulager fes maux, partager fa joie & fes peines, avoir pitié de fon ignorance & encourager la bonne volonté... Quant aux autres devoirs de l'Empereur, la légiflation Chinoife les fait confifter fpécialement, à rendre à l'ImpératriceMère tous les foins qui peuvent conferver fes forces & fa fanté, & lui rendre la vie agréable; à veiller avec foin fur l'éducation des Princes, fes enfans; à faire éclater fon amitié & fa confidération pour fes frères ; à chérir tous les Princes de fon fang; à honorer

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les Grands & les Gens en place; à faire grand cas des Officiers fubalternes & des Chefs du peuple; à aimer le peuple ; à protéger l'agriculture & la rendre floriffante; à diminuer les impôts & les dépenfes; à fecourir le peuple dans les calamités; à adoucir la rigueur des fupplices; à s'intéreffer de cœur aux gens guerre; à honorer fes parens; à craindre Jervir & adorer le Chang-ti, comme père & mère de tous les hommes; à honorer & imiter fes ancêtres; à veiller avec foin fur l'enfeignement; à conferver & augmenter le dépôt de la doctrine; à s'affurer du mérite des Mandarins; à faire honneur aux Grands; à maintenir fans ceffe les trois Kang & les cinq Ki *; à honorer les gens de bien, & à flétrir les méchans; à pourvoir à tout ce que demande l'entretien de fa maifon & l'abondance publique; à perfectionner les mœurs publiques; enfin à profiter des représentations des Mandarins & des Cenfeurs.

Il eft bon d'obferver, par rapport à cette dernière obligation, que l'Empereur de la Chine eft peut-être le feul Prince de l'Uni

* Les trois Kang font les obligations réciproques du père & du fils, du Prince & du fujet, du mari & de la femme. Les cinq Ki font les devoirs mutuels des pères & mères & des enfans à leur égard, des frères & fœurs felon leurs rapports d'aîneffe, des proches entre eux, felon leurs divers degrés de parenté ou d'alliance, des maîtres & des écoliers, des fupérieurs & des inférieurs, des amis enfin entre eux.

vers qui ait des Cenfeurs publics & d'office: Le defpotifme, la tyrannie, l'abus le plus effrayant du fouverain pouvoir par les Êmpereurs, n'ont jamais pu ni fupprimer les Cenfeurs, ni leur impofer filence. C'est prefque l'unique chofe qui foit reftée aux Chinois de leur ancien droit public; mais ils l'ont confervée en entier, & elle fupplée prefque à tout ce qu'ils ont perdu. C'est aux Cenfeurs qu'il appartient de corriger l'Empereur de fes défauts, en lui faifant connoître fes fautes; d'empêcher qu'il ne fe laiffe ou éblouir ou tromper par fes Miniftres & fes Officiers, en lui révélant directement leur incapacité, leur mauvaife-foi, leurs négli gences à défendre la caufe du peuple & des lois contre le crédit, les cabales & les intrigues. Un tel emploi demande de grandes connoiffances, beaucoup de fageffe, de pénétration, de dextérité. Aufli n'eft-il confié qu'à des Lettrés ou des Mandarins d'un mérite reconnu. On en jugera par ce placet adreffé à l'Empereur, au fujet des énormes dépenfes d'une des Princeffes fes filles, & où la force du raifonnement eft par-tout jointe à la justeffe & à la folidité des motifs.

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"La Kong-tchou, votre augufte fille » Seigneur, eft digne de toute la tendreffe » de votre cœur. Votre Majesté ne fauroit » trop étudier & méditer le choix d'un époux digne de cette grande Princeffe; mais ac»corder aux Officiers qu'elle charge de fes » ordres de puifer à son gré dans votre tré

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» for & dans tous vos magafins, confentir qu'elle enchériffe de jour en jour fur les » ornemens du palais qu'elle doit habiter, » lui permettre d'étendre les baflins de fes jardins, & d'y accumuler de vains amufemens, c'eft vous laiffer féduire, Sei"gneur, par votre tendreffe; c'est trop » écouter votre complaifance; c'eft contre» dire ouvertement la doctrine de l'anti» quité, & démentir les fentimens du vérita»ble amour paternel. Craignez, Seigneur, craignez que cette affection immodérée » ne devienne plus fatale à la Kong-tchou " que ne le pourroit être une haine furieufe » & emportée, & ne change en infortunes & en larmes la vie heureufe qu'elle veut lui procurer. Pourquoi l'exposer aux plaintes de ceux qu'elle charge de tant » de travaux? Pourquoi l'expofer aux repro»ches de ceux dont elle confume les ri» cheffes? Pourquoi l'expofer aux empor» temens de ceux dont elle trouble le repos? » Tous les fages de l'antiquité s'accordent à le dire ces trois chofes énervent le cou"rage des gens de guerre, corrompent la probité des Magiftrats, & diffipent le peuple des villes & des campagnes. Com»ment votre tendreffe, Seigneur, pour une feule perfonne, peut-elle aveugler Votre Majefté au point de s'expofer aux malheurs qui en feroient la fuite? On n'a vu jufqu'à préfent de palais, de terraffes & » de plate-formes élevés que dans l'endroit

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» où réfide la Cour. Si on les bâtit à Lo"yang, il y a tout à craindre que le luxe & » la magnificence de la Cour n'y portent leur ravage; fous prétexte d'environner le palais de jardins, & de creufer des baffins, » des réfervoirs & des canaux dans les jardins, on empiétera fur les terres du peuple; & les Colons dépouillés de leurs hé»ritages, feront réduits à la misère. »

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VOLTAIRE, Poëme lu à la Fête Académique de la Loge des Neuf-Sœurs, par M. de Flins des Oliviers. A Ferney, & fe trouve à Paris, chez Efprit, au Palais Royal, & chez les Marchands de Nouveautés.

M. de Flins des Oliviers nous apprend, dans une note, que ce Poëme est son premier effai, & qu'il n'a que dix-neuf ans.

On a fouvent dit qu'il faut juger avec la plus grande circonfpection les Ouvrages dont le temps a confacré la gloire: il feroit vrai de dire, peut-être, qu'il faut juger avec plus de réserve encore les premières productions qu'un jeune homme préfente au Public. Le détracteur de Racine & de Voltaire décrie fon goût, & voilà tout le mal qu'il fait; des critiques dictées par l'injuftice, & des éloges donnés par la complaifance, peuvent faire le malheur du jeune homme dont ils flat

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