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rer un logement & de vous chercher le plus habile Ouvrier qu'on puiffe trouver ́en jàmbes de bois. Lorfque vous ferez proprement habillés, venez me voir. Adieu, inon brave ami, aimez bien Fanchon. Adieu, Fanchon, je ferai ravi d'apprendre que vous aimez dans deux ans Dubois comme vous l'aimez aujourd'hui. A ces mots il prit Dubois par la main, falua Fanchon, me fit monter brufquement dans fa voiture, & nous partimes comme un trait. ~!

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Pendant toute la route, il éclatoit à chaque instant en éloges enthoufiaftes de la beauté de Fanchon. Ce qui me fit soupçonner qu'il avoit des vues fur elle.

J'étois affez inftruit de fa manière libre de vivre & de penfer. Je venois de le voir fue le point de se marier à une femme, après avoir, comme il le difoit, arrangé toutes chofes avec une autre

Pour fatisfaire là-deffus ma curiofité, je le questionnai en badinant fur fes projets.

Non, mon ami, dit-il, je ne mettrai ja mais Fanchon à l'épreuve. Quoique je la trouve très-jolie, & de cette espèce de beauté qui flatte le plus mon goût, je fuis cepent dant moins enchanté de fes grâces que je ne le fuis de la conftance de fes fentimens pour Phonnête Dubois. En perdant ce charme,, elle perdroit à mes yeux fa plus grande

Nous rapporterons cette aventure dans le Mer oure prochain..

beauté. Si le fort l'eût condamnée à vivre avec un homme chagrin & jaloux, & qu'elle eût cherché quelque confolation à fes difgrâces, le cas auroit peut-être été tout différent; mais fon cœur eft refté à fon premier amant, qui me paroît être un honnête homme, & qui, jen fuis sûr, la rendra heureuse. Si j'étois difpofé à tenter fa fidélité, mes épreuves feroient probablement inutiles. Sa conftance qui a fu résister à l'absence & à une balle de moufquet, ne feroit point vaincue par les airs, le clinquant & le jargon d'un petit maître. J'ai plaifir à croire qu'elle ne le feroit pas, & je fuis déterminé à ne jamais en faire l'épreuve.

Le Marquis ne m'a jamais paru fi aimable que dans ce moment.

Explication de l'Enigme & du Logogryphe du Mercure précédent.

LE mot de l'Enigme eft la lettre Z; celui

du Logogryphe eft Pauvreté, où se trouvent pavé, Paveur, ver, rat, pâté, ver à foie, Pau, Pater & Avé.

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TANT

ÉNIGME.

ANTOT fleur & fruit, je décore

Les jardins émaillés de Flore;

Tantôt de ma bouche d'airain

Je vomis le feu, le

carnage,

Pour le malheur du genre-humain ;
Mais aujourd'hui, grâce au courage,
Aux exploits brillans d'un Héros,
Qui vogue fur l'humide plage,
Et femble commander aux flots,
De nouveau foumife à la France,
Je fais l'entretien de Paris,
L'objet de fa réjouissance,
Le chagrin de nos ennemis.

(Par Madame la Baronne de Potelle.)

LOGOGRYPHE.

COMMEle

OM ME le fexe, on me trouve volage,

Et l'on m'en croit la véritable image.

Pour s'en venger, le beau fexe à son tour
Me compare à l'amant inconstant en amour.
Que je fois en effet de tous deux le modèle,
Tâche de deviner comment mon tout s'appelle.
D'abord par mes habits, je furpaffe en couleurs,

Comme en beauté, les plus brillantes fleurs.
Compté d'abord comme reptile,

Je deviens tout-à-coup d'efpèce volatile.

Sépare mes huit pieds, Lecteur, j'offre à tes yeux:
Une ville de France, un monftre furieux,
Un inftrument utile, une note en mufique
Un timide animal, que l'on rend domestique,
L'aliment du Berger comme celui des Rois....
Adieu; Zéphir m'appelle, & je cède à ses lois.
(Par M. l'Abbé P. C. de St P.)

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

INDICATION SOMMAIRE des Réglemens & Lois de Son Alteffe Royale l'Archiduc Léopold, Grand-Duc de Tofcane, avec des notes. A Bruxelles, chez Boubers. Avec Approbation & Permiffion, 1779. in-12., LA Toscane préfente à l'Europe, depuis quelques années, un fpectacle nouveau pour elle. Parmi les Princes que l'Hiftoire a placés. au rang des bons Rois, on en trouvera peu fans doute qui, fupérieurs à l'orgueil de leur rang & à l'amour de l'autorité, n'ayent ap-, perçu dans leur place que les grands devoirs qu'elle leur impofoit; qui aient fuivi dans le Gouvernement de leurs États, cette juf tice fcrupuleufe, qu'un particulier vertueux met dans fes engagemens; qui enfin n'ayent: pas cfu qu'il y eût une autre morale pour les. Souverains que pour les autres hommes, à

moins qu'on ne fupposât qu'elle dût être encore plus févère.

L'ouvrage que nous annonçons eft le Recueil des Lois du Grand-Duc, & prouve que l'efquiffe que nous venons de tracer peut avoir fon modèle.

On verra en le lifant, combien les anciens Souverains, dont le nom eft depuis tant de fiécles l'objet de l'admiration & du respect, font loin d'avoir laiffé de pareils monumens de leurs vertus. Qu'on ne prenne point cette obfervation pour une flatterie ce n'eft pas ici Léopold que nous louons, c'eft fon fiècle. Et pourrions-nous croire qu'un Prince qui depuis 12 ans, goûte le bonheur de faire la félicité de fon peuple, pût être flatté de quelques éloges? La gloire peut éblouir l'homme de génie, parce que fentant fa foibleffe plus fortement peut-être que les hom mes ordinaires, l'aveu que les autres font de fes forces le raffure & l'encourage; mais l'homme vertueux qui peut fe rendre témoi gnage du bien qu'il a fait, n'a d'être loué.

n'a pas

befoin

Un ouvrage comme celui ci eft peu fufceptible d'extrait. Nous nous bornerons à donner une idée des changemens qui, de l'un des pays gouvernés par les plus mauvarfes Lois d'adminiftration, en ont fait celui où ces Lois font les meilleures..

Ce tableau des bienfaits du Grand-Duc. intéreffera fans doute nos Lecteurs, & comme hommes, & comme François. Le frère d'une

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