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Venife, inftruite de cette augmentation, fait obferver tous les armemens des Ottomans, & travailler jour & nuit dans fes arsenaux; fon deffein eft d'avoir l'année prochaine dans les eaux de la Dalmatie une efcadre de fix vaiffeaux de ligne.

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ESPAGNE.

De MADRID, le 2 Septembre.

LA Cour et toujours au château de Saint Ildefonfe; on y a célébré le 25 du mois dernier la Fête du nom de la Princeffe des Afturies; le concours de la Nobleffe fut très-considérable à la Cour, & l'Ambassadeur de France donna un grand dîner à cette occafion.

On a publié dernièrement une cédule Royale, en date du 13 Août, par laquelle S.M. renouvelle les articles. II. & VI. du Traité d'amitié, de garantie & de commerce, conclu le 11 Mars de l'année dernière entre S. M.C. & le Roi de Portugal. Le Roi enjoint au Confeil de faire obferver exactement ces articles, & de donner les ordres les plus précis pour qu'ils foient rigoureusement éxécutés dans les Domaines du Roi. r.

S'il faut en croire quelques lettres, la frégate Suédoife, dont on a parlé précédemment, n'a pas été conduite à Malaga; elle s'y eft rendue volontairement pour y être admife. à la pratique, ce qu'elle n'avoit pu obtenir à Gibraltar, cependant on ajoute que le

Gouverneur exigea d'abord du Capitaine fur fa parole d'honneur, qu'il ne partiroit point qu'on n'eût reçu une réponse de la Cour. Cette réponse étant arrivée, on dit que la frégate a été conduite derrière le Mole, où l'on a pris les déclarations de fes Officiers. Les mêmes lettres portent que le 19 du mois dernier on publia dans la même ville un ordre du Roi enjoignant à tous les habitans Irlandois qui y font domiciliés, de la quitter pour fe retirer à 20, milles, dans, l'intérieur des terres.

On apprend d'Algefiras que le convoi de 18 bâtimens marchands, efcorté par deux chébecs, & parti de Cadix le 20 Août, étoit heureusement arrivé. Il portoit des muni-" tions, attirails & uftenfiles de guerre de' toute espèce; entr'autres 70 pièces de canon de bronze & de 24 liv. de balle, pour le camp de S. Roch, où tout le difpofe pour former le fiége de Gibraltar dans les règles.

ANGLETERRE.

De LONDRES, le 18 Septembre.

LA Gazette ordinaire de la Cour, du 11 de ce mois, a confirmé la nouvelle de la prife de la Grenade & de l'échec qu'ont elfuvé nos forces navales devant cette Ile. La lettre très-longue de l'Amiral Byron dans laquelle il rend le compte le moins défavantageux poffible de cet évènement, paroît avoir fubi encore quelqu'altération dans les "

Bureaux de l'Amirauté pour être mise en état d'être publiée.

» Il étoit parti de Saint-Chriftophe le 15 Juin, avec la flotte marchande destinée pour l'Europe; les vents d'eft & les courants l'empêchèrent d'arriver à Sainte-Lucie avant le premier Juillet: ayant appris que les François avoient profité de fon abfence pour s'emparer de Saint-Vincent avec peu de forcé & fans oppofition, il forma le deffein de la reprendre avec les troupes du Major-Général Grant; mais inftruit que le Comte d'Estaing étoit devant la Grenade, il courut a fecours de cette Isle, qu'il trouva prife à fon arrivée. Le détail du combat eft très-étendu; il ne donne pas moins de 34 vaiffeaux de guerre à l'ennemi, parmi lesquels il y en a vu, dit-il, 26 ou 27 de ligne. On fent bien que cette fupériorité n'arrêta pas l'Amiral; le combat fut livré, mais s'il eut peu de fuccès, il faut l'attribuer aux vents, à l'attention des François à éviter le combat bord à bord; l'Amiral convient qu'il fut fort étonné en fe retirant de ce que le Comte d'Estaing n'avoit pas entamé fes bâtimens de transport; aveu qui prouve affez qu'il fuyoit devant lui, & qu'il ne fe croyoit pas en état de les défendre, & que l'on eft étonné que la Cour n'ait pas fupprimé; mais on ne peut pas prendre garde à tout. La lettre de l'Amiral eft fuivie du tableau de la ligne de bataille. La flotte formoit 3 divifions. La première fous les ordres du ViceAmiral Barington, étoit compofée du Suffolck de 74 canons, & de 617 hommes d'équipage; Contre Amiral Rowley, Capitaine Chriftian; du Boyne de 68, équipage, 520 hommes, Capitaine Sawyer; du Royal Duke de 74, équipage 600hommes, Capitaine Fitzerberg; du Prince of Wales de 74, 617 hommes, Vice-Amiral Barrington, Capitaine Hill; du Marificent, de 74, 600 hommes, Capitaine Ephinfton; Trident de 64, soo

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hommes, Capitaine Molley; & du Medway, de 60, 420 hommes, Capitaine Affleck «.

» L'Amiral Byron commandoit la feconde divifion formée par les vaiffeaux, Jame, de 74, 600 hommes, Capitaine Butchard; Non-Such de 64, foo hommes, Capitaine Griffith; Sultan de 74, 600 hommes, Capitaine Gardner, Princeff-Royal, de 90, Vice-Amiral Byron, Capitaine Blair; Albion de 74, 600 hommes, Capitaine Bowyer; Stirlingcaffle, de 64, 5oo hommes, Capitaine Carkett; Elifabeth de 74, 600 hommes, Capitaine Trufcott".

» La troifième divifion aux ordres du ContreAmiral Parker, étoit compofée de l'Yarmouth, du Lyon, du Vigilant, de 6+ canons chacun, & de soo hommes d'équipage, Capitaines Bateman, Cornwalis, & Sir Digby Denis; Conquérant, de 74, 617 hommes, Contre-Amiral Parcker, Capitaine Hammond; Cornwall de 74, 600 hommes, Capitaine Edwars; Montmouth, de 64, soo hommes, Capitaine Fenshaw; Grafton de 74, 600 hommes, Capitaine Collengwood «.

Selon les comptes de l'Amiral Byron, le nombre des morts et de 183, & celui des bleffés de 346. Tous les vailleaux ont prodigieufement fouffert; cinq, fur- tout, ont été très-maltraités; le Conquérant, le Grafton le Cornwall, le Monmouth & le Lion. Le 3 Août, il ignoroit encore ce qu'étoit devenu le dernier. Sa lettre eft fuivie de l'extrait de deux autres dans lesquelles il prétend que la flotte Françoise a plus fouffert & plus perdu de monde que l'Angloife, & d'une lettre du Major - Général Grant, qui témoin du combat auquel il n'a pris aucune part, fait un éloge magnifique des combattans, &

terminé fa lettre par ce paffage conféquent, & qui fait honneur à fa logique. » L’Âmiral' Byron prit donc très-prudemment le parti de gagner St-Chriftophe pour réparer fes vaiffeaux endommagés. Je fuis perfuadé qu'il ne tardera pas à recouvrer la fupériorité, parce que les François, quoique fupérieurs en nombre, doivent enfin céder à l'intrépidité Angloife".

La lettre fuivante de Montferrat, en date du 27 Juillet, peut faire juger de l'état de la flotte Françoife, & fi elle étoit plus mal traitée que la nôtre.

Le 21 nous fumes terriblement alarmés à la vue de l'Escadre Françoife portant fur cette Ifle; 24 grands vaiffeaux & des frégates étoient au vent de l'Ifle; deux vaiffeaux de 74 canons &› deux frégates s'approchèrent fous le vent; nos batteries firent fur eux un feu très-vif, qui força les frégates à s'éloigner de la terre; mais un des vaifleaux canonna nos forts pendant près de trois quarts d'heure. MM. Michel White, Gouverneur de l'lite, Ellis Eyles, Orateur de l'affemblée de Montferrat, étoient dans le fort de l'Ifle Town, contre lequel le feu de l'ennemi étoit dirigé; ils n'en furent heureufement point atteints. On a les plus juftes raifons de croire que fein de l'ennemi étoit de nous enlever par un coup de main. Le feu de nos batteries l'ayant repou fé fous le vent, il crut inutile de tenter un débar quement, pour ce moment là; nous craignons ques! cela ne foit que retardé. Le Comte d'Estaing avec fa flotte fe porta devant la rade de Balleterre où il croifa pen lant huit heures à la vue de l'Amiral Byron, qui ne jugea pas qu'il fût prudent d'aller vers eux «.

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