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de Rouault & de M. d'Enans: mais, par le ha fard le plus heureux, il n'atteignit qu'une fille d'E nans, encore très-légèrement. La voiture & les malles ayant été brifées en mille pièces, tous les effets, parmi lesquels il y en avoit de précieux, étoient difperfés çà & là; mais tous furent ramaffés & fidèlement rendus, jufqu'à un fac„d'argent, placé dans une des poches de la voiture, qu'un Payfan de Gros-Bois, qui le trouva dans un buiffon, rapporta le lendemain. Aujourd'hui, M. & Madame de Rouault font parfaitement réta blis. Ils ont été quelquefois, pendant leur convalelcenfe, confidérer des fenêtres de M. d'Enans, les précipices effrayans qu'ils ont parcourus; & ils font actuellement les premiers à plaifanter d'une chûte fi terrible, aux dangers de laquelle ils ont échappé comme par miracle ».

On lit dans une Affiche de Province l'anecdote fuivante :

"Un Huiffier de Chinon s'étant mis dans le cas d'être décrété de prife de corps, pour fait de galanterie; il ne fe trouva qu'un feul de fes confreres qui voulût bien fe charger de la commiffion de la capture. Le décrété, amené à 2 heures après minuit à la porte de la Prifon à la faveur d'une escorte, paffe le guichet; on fe fait don ner le regiftre, & on écrit l'acte d'écroue. Pendant ce tems le Géolier dont on avoit interrompu le fommeil, fe frottoit les yeux, & ne les ouvrit que lorsqu'il entendit un débat de civilités entre Les deux Particuliers, à qui ne refteroit pas. Le décrété éleva alors la voix. M., dit-il au Concierge, avec cette fermeté qui infpire la confiance, ayez la bonté de ferrer cet homme-là. Vous favez que vous venez de vous en charger : il fait, comme vous voyez, le petit mutin, & par gentilleffe d'efprit, il voudroit me jouer le tour de me Jaiffer ici à fa place, en vous persuadant que

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c'est moi qui dois refter. Croyez-moi, profitez du moment pour le mettre fous la clef; car de l'humeur dont je le connois, il vous donneroit du fil à retordre. Ce difcours fut prononcé avec tant de véhémence, de vivacité & de fermeté, que l'Huil fier capturateur fut conduit avec force & mis fous la clef, jufqu'à ce qu'un de fes Supérieurs, informé de l'évènement vint le faire fortir, en piouvant au Concierge qu'il avoit renfermé l'innocent pour le coupable «.

François des Monstiers de la Valette, Lieutenant de Vaiffeau, eft mort à Brest dans la 37e. année de fon âge.

Jeanne-Befnard, veuve de Philippe de Recocquillé eft morte à Chartres dans la 100e. année de fon âge,étant née en 1680. Elle laiffe des enfans de fes arrières- petits-enfans, du nombre defquels eft le fieur de Sailly, Capitaine de Cavalerie.

Arrêt du Confeil d'Etat du Roi, pour ordonner le versement au Tréfor royal, des Droits & Impofitions de la Principauté de Dombes.

Le feu Roi ayant jugé à propos de destiner à quelques dépenfes particulières le revenu de la principauté de Dombes, avoit ordonné, par un arrêt du Confeil, que l'Adjudicataire des fermes générales eût à remettre annuellement au fieur Imbert, l'équivalent de Droits perçus dans le pays de Dombes; il avoit de plus confié la recette des impofitions de cette Principauté à des receveurs particuliers, qui en verfoient le produit audit fieur Imbert, & il fe faifoit rendre un compte privé de ces deniers, ainfi que de ceux provenans de différens effets mobiliers dépofés hors du Tréfor royal. S. M. s'étant conformée, jusqu'à-présent, à ces difpofitions qu'Elle avoit trouvé établies, a réfléchi, en récenfant toutes les parties de fes finances, qu'il étoit plus

convenable de réunir l'administration des impofitions de la Principauté de Dombes, à celle de fes finances générales, afin d'affujettir de plus en plus toutes les perceptions à des principes uniformes, & en même temps S. M. s'étant déterminée à n'avoir plus de caille particulière, Elle a jugé à propos d'ordonner que non-feulement tout le produit des revenus du pays de Dombes feroit verfé dorénavant au Tréfor royal, mais elle veut encore qu'on y remette tous les effets mobiliers dont on lui rendoit un compte diftinct & féparé de l'adininistration générale de fes finances; S. M. ayant à cœur que jufque dans les plus petits détails, fes intérêts foient déformais confondus avec ceux de l'État, afin de n'avoir qu'un feul Tréfor comme une feule & unique follicitude. A quoi voulant pourvoir, &c.

De BRUXELLES, le 12 Octobre.

-DES lettres de Cadix, du 5 du mois dernier, annoncent que les préparatifs pour le fiége de Gibraltar étoient à la veille d'être terminés; en général on n'en pouvoit donner des détails pofitifs, parce que tout fe faifoit avec le plus de fecret poffible; la plupart des tranfports ne marchant que de nuit, tant à caufe de la chaleur, que pour en mieux cacher la nature. On avoit tranfporté fur des voitures tirées par des mules, 35,000 boulets, & 3 à 400 pièces de canon & d'autre artillerie derrière la muraille des lignes de St-Roch. Comme le nombre des artilleurs n'étoit que de 1000, on comptoit que S. M. C. en demanderoit à la France, ainfi que des Ingénieurs. On affure que la

garnifon n'eft que de 3500 hommes; & dans ce cas elle ne peut fuffire, fi elle n'eft pas renforcée, à garder tous les poftes, & à fervir une artillerie qui, s'il faut en croire le rapport des déferteurs, confifte en plus de 900 pièces de canon.

»Nous venons d'apprendre, écrit-on de Marseille, qu'un petit bâtiment armé en course dans notre Port, étant en croisière fur les côtes de Portugal, a rencontré un navire Napolitain, parti de Londres pour Naples. A la vue de ce navire il a mis pavillon Barbarefque ; alors le Napolitain qui avoit deux expéditions, l'une de fa Nation & l'autre Angloife, a jetté à la mer celle de Naples & a mis pavillon Anglois; mais le François auffi fin que lui a arboré ators fon véritable pavillon, & fur la foi du pavillon Anglois qu'il voyoit, il s'eft emparé du navire Napolitain & l'a conduit dans un Port de Portugal. L'expédition Angloife qu'il avoit confervé avoit juftifié fa prife, car s'il s'étoit encore défait de celle-ci, il auroit été dans le cas d'être traité comme un pirate".

Il y a peu de Nations qui n'aient à fe plaindre des infultes des Anglois fur les mers; ils ne ménagent pas davantage le Pavillon Portugais.

» Un corfaire Anglois, forti de notre Port, écriton de Lisbonne, prit dernièrement un navire Portugais, chargé de fucre, & le conduifit bonnement à Porto: là il fut reconnu par l'Armateur de ce navire; en conféquence le capitaine fut arrêté & condamné par le Confeil de Marine a être pendu comme forban; cependant avant de mettre la Sentence à exécution, il a été expédié un Courier à l'Amirauté de Londres, pour l'informer de cette infraction écla tante au droit des gens, & on attend la réponse de l'Amirauté Angloife. Cette déférence est déja bien

grande; mais fi elle fauve la vie au pirate elle fera bien extraordinaire «.

Selon quelques lettres, D. Louis de Cordova, lorfqu'il appareilla de Cadix, adreffa le difcours fuivant à fon équipage. » Mes enfans, il eft démontré que nos fidèles alliés ont toujours battu nos ennemis lorfque les forces étoient égales des deux côtés; l'année dernière ils les ont battus avec des forces inférieures. Si nous ne pouvons les furpaffer, égalons les au moins. Ce n'eft pas la première fois que je vais combattre pour ma patrie & pour mon Roi, & vous voyez en moi un exemple qu'on n'en meurt pas. « D. Louis de Cordova a, dit-on, 72 ans.

» Le bruit a couru à Paris, lit-on dans quelques lettres, que 2 ou 3 Capitaines de vaiffeau avoient été cités à un Confeil de Guerre qui s'étoit tenu le 22 Septembre; plufieurs avis venoient à l'appui de cette affertion & annonçoient que ces Capitaines avoient été caffés; mais les dernières lettres de ce Port ne font aucune mention de ce prétendu Confeil de Guerre, & il n'a pas été difficile de reconnoître que cette calomnie puniffable a été inventée par des ennemis obfcurs & cachés de quelques Offi ciers de la Marine du Roi «.

Selon les lettres de Hollande, les Négocians d'Amfterdam follicitent, avec plus de vivacité que jamais, les Etats-Généraux, de faire exécuter la réfolution qu'ils ont prise de protéger efficacement le commerce de la République, & d'affurer l'honneur de fon pavillon & le commerce des particuliers. Ils ont préfenté à ce fujet, le 9 du mois dernier, à LL. HH. PP. un mémoire. On ne

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