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de S. M. B. fuffent convenus entr'eux du traitement qu'ils devoient faire à ceux du Roi ou de la Nation Efpagnole; puifque d'après les preuves multipliées d'une conftante expérience, les vaiffeaux Anglois commençoient par tirer plufieurs coups à bouler fur les nôtres; que les Officiers venoient les vifiter qu'ils enchaînoient l'équipage, ou l'enfermoient à fond de cale; qu'ils emportoient fans le moindre fcrupule,les effets qui leur convenoient,& pour adieu leur tiroient un autre coup de canon à mitraille ; que les vaiffeaux Efpagnols, & nommément les Couriers paquebots qui portent l'artillerie, auroient pu faire ufage de la force contre ces infultes, mais qu'ils s'en étoient abftenus, parce que le Ministère Efpagnol avoit très-expreflément ordonné de vivre dans la meilleure harmonie avec la Nation Angloife; enfin il prioit le Lord Weymouth de vouloir bien comparer ces excès de modération de l'Espagne avec les infultes fréquentes que faifoit la Marine Britannique, & de voir s'il étoit jufte de ne la point contenir, & de ne donner aucune fatisfaction à l'Efpagne «

C'eft ainfi que l'Espagne s'expliquoit au mois de Février 1778. Voici comme elle s'eft expliquée le 14 Mars de cette année, dans un écrit de cette date donné au même Vicomte de Weymouth.

L'Ambaffadeur Espagnol après avoir rapporté deux points fur lefquels il avoit reçu une réponse de ce Miniftre Anglois, il continue ainfi » Cependant le Roi n'a pas pu s'empêcher de remarquer que de toutes les plaintes portées par fon ordre, depuis deux ans, au Miniftère Britannique, il n'y a eu que ces deux affaires fur lesquelles on ait donné une réponse cathégorique. S. M. a examiné les motifs contenus dans celle du 13 Février, pour excufer le délai relatif à ce qui s'eft paffé en Amérique, mais elle ne voit pas que le changement de la deftination des vaiffeaux, la mort des Commandans & le retour des Amiraux auxquels les

ordres s'adreffoient, (c'étoient-là les motifs ou les prétextes qu'on alléguoit,) aient pu empêcher la vérification demandée. Quand même les Comman dans feroient morts, ou que les vaiffeaux feroient allés ailleurs, & même en admettant que ces évè nemens aient été univerfels, & qu'ils euflent eu lieu précisément dans le tems qu'on le propofoit de faire la vérification, cela n'empêchoit pas que le Gouvernement des lieux dans lefquels ces faits font arrivés & où l'on devoit en avoir pris connoiffance, ne fût permanent. Quoique les Chefs foient chan gés, l'exercice de leurs emplois continue, & les bureaux des départemens où l'on doit avoir pris connoiffance ou rendu compte de chaque affaire de cette espèce, fubfiftent. D'ailleurs, on a vu arriver en Angleterre quelques-uns des Commandans fous les ordres defquels avoient agi les vaiffeaux qui ont pris & maltraité les vaiffeaux Efpagnols, & ces Commandans Anglois auroient pu être interrogés fur. beaucoup d'articles «.

Le Marquis d'Almodovar fait enfuite quelques obfervations fur un cas particulier, & termine ainfi fa dépêche: Enfin quand tout auroit confpiré à empêcher ou à retarder les informations que le Ministère Britannique defiroit avoir pour fatisfaire ma Cour, le Roi mon maître croyoit que fes plain tes & les ordres donnés par S. M. B., auroient au moins arrêté le cours de ces violences: cepéndant, on reçoit continuellement à Madrid des avis. de nouvelles violences, & l'on m'a envoyé le dé tail de quelques-unes, avec ordre de les commu niquer à V. E. Je joins donc ici la relation des faits les plus remarquables, ne faifant point men tion des autres, pour ne pas accumuler les plain tes, quoiqu'elles foient toutes auffi fondées. V. E. ne tardera pas à reconnoître l'importance de tour ceci, & la néceffité d'accélérer autant qu'il eft poffible, la fatisfaction que le Roi mon maître fe flatte d'obtenir de la juftice & de la droiture de S. M. B. ¿e. car de la justice &

La fuite pour l'ordinaire prochain.

JOURNAL POLITIQUE

DE BRUXELLES.

TURQUIE.

De CONSTANTINOPLE, le 1er. Septembre: LES efforts des ennemis du Sélictar Aga, pour le perdre, n'ont abouti jufqu'à préfent qu'à augmenter la faveur dont il jouit. Le 21 du mois dernier, au moment où l'on s'attendoit à le voir éloigné de la Cour, on a appris qu'il avoit été nommé Grand-Vifir à la place de Méhémet-Bacha, qui a été relégué dans l'ifle de Ténédos. La caufe de la difgrace de ce dernier eft fon incapacité. Il eft dit formellement dans l'ordre de S. H. que ce Miniftre ne fachant ni lire ni écrire, & hors d'état de conduire les affaires du Gouvernement, étoit forcé de fe fervir de perfonnes à qui il ne convenoit pas de s'en mêler. Le Grand-Seigneur ne s'eft pas borné à élever fon favori; il a nommé deux de fes frères, l'un NidchangiBacha, ou Garde des Sceaux, l'autre Tréforier du Serrail. Les Miniftres Etrangers ne paroiffent pas avoir vu d'un œil mécontent cette révolution, puifque deux jours après ils fe font empreffés d'envoyer complimenter le nouveau Grand - Vifir fur fon élévation. Le 23 Octobre 1779. g

peuple n'a pas vu avec le même plaifir réunies fur les trois frères des places auffi importantes qui mettent ceux qui les

occupent à portée d'entretenir tous les jours le Souverain. Ils ne négligent rien pour regagner l'affection générale; le Grand-Vifir se signale autant qu'il peut par des actes de bienfaisance, & s'occupe des moyens de remédier à la cherté des vivres. Mais jufqu'à préfent fes foins n'ont rien changé aux anciennes difpofitions des efprits; on trouve tous les jours des libelles contre lui dans les mofquées. Malgré toute la vigilance de la Police, le feu a de nouveau éclaté deux fois, le 24 & le 31 du mois dernier; c'eft dans le quartier où les Grands-Visirs font leur réfidence, qu'il a paru hier. Heureufement on eft parvenu à l'éteindre avant qu'il ait pu faire des ravages.

Il eft arrivé ici trois Députés du Kan de Crimée, ils ont eu déja audience du GrandVifir, à qui ils ont remis, conformément à la convention conclue entre la Ruffie & la Porte, 1o. Une Déclaration qui attefte que les troupes Ruffes ayant évacué cette prefqu'ifle, toutes les Tribus Tartares fe font affemblées & ont élu Sahim Guérai. 2o. Une lettre par laquelle le Kan notifie fon Election au Grand-Seigneur comme au Chef des Mufulmans. 3°. Un acte par lequel il cède à la Porte tout le territoire d'Oczakow. La Porte enverra inceffamment au Kan des Tartares, un premier Ecuyer qui lui portera la bénédiction du Chef de la Religion. Pour

terminer entièrement cette grande affaire, qui a coûté tant de fang, de tréfors & de négociations, il ne reftera plus que l'échange de l'acte de reconnoiffance de l indépendance de la Crimée; il auroit eu déja lieu fi le Miniftre Ruffe n'éxigeoit pas qu'il fe fit avec beaucoup de folemnité. Le Ministère Turc refufe de fe prêter à un appareil qui peut augmenter le mécontentement du peuple. SÚ È DE.

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DE STOCKHOLM, le 20 Septembre. LA Cour eft au château de Gripsholm depuis le 17 de ce mois ; elle y reftera jufqu'à la fin du mois prochain qu'elle reviendra paffer l'hiver dans cette Capitale.

Le Baron d'Ehrenfwaerdt, Chambellan de S. M., a été nommé pour remplacer le Baron de Geer, en qualité d'Envoyé extraordinaire près les Etats- Généraux des ProvincesUnies.

M. Jacques-Jonas Bijornfthahl Profeffeur des langues Orientales à l'Univerfité de Lund, eft mort le 12 Juillet dernier à Salonique, d'une espèce de dyffenterie appellée communément la fièvre de Salonique. La gazette Littéraire de cette Capitale contient les détails. fuivans fur ce favant Citoyen.

Il étoit parti de Conftantinople, au mois de Janvier dernier, pendant la plus grande rigueur de l'hiver qu'on a éprouvé, pour parcourir la Grèce. Arrivé à Volo en Theffalie, il fe propofoit de tourner vers le nord pour aller vifiter les fameux

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