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Toutes ces pièces font dénuées d'authenticité; le placet ni la lettre ne portent point de date; & la dernière furtout ne paroît pas pouvoir être attribuée à l'augufte Princelle fous le nom de laquelle on ne craint point de la mettre. Nous ne les rapportons que parce que l'évènement auquel elles ont donné lieu a fait du bruit; que dans un Journal `comme celui-ci il faut tout recueillir; que les nouvelles hafardées piquent quelquefois la curiofité, que celles de ce genre ont fouvent un but de la part de ceux qui les publient, & qu'il fuffit d'y jetter les yeux pour le pénétrer.

ITALIE.

De LIVOURNE, le 20 Septembre:

LE Pape dans le Confiftoire tenu le 20 de ce mois, n'a fait que propofer plufieurs Eglifes vacantes, tant en Italie que dans les pays étrangers. La démarche de l'Evêque de Mohilow continue de faire beaucoup de bruit à Rome; d'après quelques Lettres, la première plainte à laquelle elle a donné lieu, a été faite par l'Espagne; le Chevalier Azara, chargé des affaires en l'absence du Duc de Grimaldi, qui étoit à la campagne près d'Albano, fe rendit à l'Audience du St. Père, pour lui demander fi ce Prélat avoit été en effet autorifé par le Saint- Siège le Cardinal de % S

Bernis ne négligea pas de faire la même queftion. S. S. répondit pofitivement que tout ce qui avoit été fait, l'avoit été absolument fans fa participation; que le Décret du 15 Août, dont l'Evêque de Mohilow avoit cru pouvoir s'autorifer, ne regardoit aucunement les Jéfuites, & qu'elle n'étoit point refponfable d'une démarche faite à fon infu. Mais qu'au rette le Département de la Secrétairerie d'Etat, & celui de la Propagande alloient expédier à ce Prélat l'ordre précis de révoquer fon Mandement comme illégitime & nul, S. S. ayant caffé tout ce qu'il avoit fait à l'égard des Jéfuites. On dit aujourd'hui que le Duc Grimaldi, qui eft de retour à Rome follicite le Saint-Père de rendre un Bref confirmatoire de la fuppreffion de la Société.

Le Règlement que le Sénat de Venife vient de renouveller fur les profeffions religieufes, & dont on a parlé, est le résultat d'une Affemblée tenue le 4 de ce mois pour examiner une Requête qu'on lui avoit présentée pour faire quelque adouciffement à la Loi qu'il avoit publiée en 1768.

On mande de Florence que le Tribunal fuprême de Juftice a condamné le 20 de ce mois aux travaux publics, pour leur vie, Jofeph Affrifio, Jérôme Civillo, François Malanti, Dominique Caochelli, Antoine Ameli & Pierre- Antoine Capretta, convaincus d'avoir falfifié des lettres de change.

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De CADIX, le 20 Septembre.

LES Lettres du Camp devant Gibraltar contiennent les détails fuivans:

les

» Le 12 de ce mois, à 7 heures du matin, Anglois ont fait l'effai de trois batteries qu'ils avoient conftruites dans la nuit fur la plus hauté partie du rocher qui fait face à la porte d'Efpagne; ils avoient tenté de donner à ces batteries la plus grande élévation poffible pour les diriger contre le fort St-Philippe, & contre nos Travailleurs; mais leurs efforts ont été fuperius, leurs boulets ne pouvoient atteindre le Fort, ou plu tôt ils ne s'élevoient pas affez; ils venoient mourir au foflé qui l'entoure, de forte que les 80 coups de canon qu'ils ont pris la peine de tirer ce jour-là, ne nous ont coûté que deux chevaux, & ont bleflé un feul Trompette à la. cuiffe. Nous avons reçu ces premières décharges de nos voisins avec toute la férénité poflible; & notre filence les inquiétera plus que nos pétards & nos fufées. Quand tout fera prêt, ils feront in veftis par un feu terrible qui les embrafera de toutes parts; en attendant on occupe pendant la nuit jufqu'à 2000 travailleurs pour accélérer l'exhauffement des batteries & des mortiers. Lẹ feu des ennemis dura d'abord trois heures, il fe ralentit enfuite confidérablement ; ils ne tirèrent qu'un coup de canon d'une heure à l'autre, de manière que leur façon de canonner & de bombarder, avoit plutôt l'air d'un appareil funèbre que celui d'une attaque réelle «.

Une lettre du 17 ajoute ces détails.

» Les Anglois continuent de tems en tems à nous envoyer quelques boulets qui ne nous font

aucun mal. Depuis Dimanche dernier ils ont tire 1224 coups de canons & 37 bombes ; tout a été perdu. On travaille à Aigéfiras à la conftruction des batteries flottantes, & de 20 chaloupes canonnières. Une partie du convoi que nous attendions de Carthagène, eft arrivé hier à Algéfiras, au nombre de 7 bâtimens ; ils nous apportent des mortiers, des canons, & des boulets. Nous avons reçu la plus grande partie des tentes qu'on préparoit à Séville. Les Gardes Espagnoles campent déjà ; les Gardes Vallonnes n'attendent plus que leurs tentes. Les travaux continuent; les Anglois ralentiffent leur feu; celui de nos batteries le fera celler totalement. On a conduit avant-hier à Ceuta une prife Mahonnoife, qui étoit prête à fe gliffer dans la place; elle eft chargée de munitions de guerre & de bouche «<

La nuit du dimanche 84 forçats que l'on avoit fait venir de Ceuta pour les employer à la tranchée défertèrent après avoir forcé le quartier qui leur fervoit de prifon. On en atrappa 20 le lendemain.

On écrit d'Algefiras qu'on va travailler au port ou mole de cette Ville; le plan qui a été préfenté à la Cour, a été approuvé. Il y a à Malaga un vaiffeau de guerre François & une frégate dont on dit que le Commandant eft porteur d'un paquet qu'il ne doit ouvrir qu'à l'entrée du Détroit,

La tartane la Notre-Dame de Monte Negro, écrit-on de la Corogne, montée de neuf Mariniers un Sergent & deux Soldats de marine, arriva ici le 9. Ce navire qui avoit à bord des habits pour le Régiment d'Irlande, avec du fucre, du vin, & d'autres marchandises, avoit été pris par un corfaire Anglois à la vue de Concubion &c

repris fur la route pour l'Angleterre, par le Comte d'Orvillers, qui l'envoya à D. Louis de Cordova. Ce dernier lui recommanda de refter de conferve avec Fefcadre; mais le 3, un coup de vent l'en fépara, & il prit la réfolution de venir ici, où il eft arrivé en bon état «<.

La frégate du Roi l'Afréa eft entrée dans ce port le 5. Elle étoit partie de Manille le 13 Janvier dernier avec la hourque la SainteInès qui s'eft féparée d'elle en route. Avant d'arriver aux Açores, cette frégate a rencontré deux Convois Anglois, efcortés par des vaiffeaux de guerre; & après avoir paffé ces îles elle a vu plufieurs autres petits bâtimens de la même Nation qu'elle n'a point abordés, parce qu'elle ignoroit la rupture dont elle n'a appris la première nouvelle qu'à fon arrivée. Elle avoit à bord plufieurs animaux deftinés pour le Roi, & que le changement de climat & le froid ont fait périr; on n'a confervé qu'un perroquet incarnat, une ciyette & un très-bel Eléphant d'une grandeur & d'une douceur extraordinaires.

On dit que le Lieutenant - Général D. Antoine de Ulloa, qui croife avec une escadre aux îles Açores, s'en eft féparé avec 4 vaif feaux de ligne. On prétend qu'il eft envoyé à la Havanne, où il fera joint par les autres vailleaux qui s'y trouvent, & que de-là il ira tenter la reprise de la Floride, où les Anglois ont actuellement peu de troupes. Il trouvera à la Havanne ou à la Vera Cruz, celles dont il pourra avoir befoin pour cette expédition.

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