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condés par un grand nombre d'habitans du pays même. Les citoyens qui ont de la facilité à s'inquiéter, voient de la vraisemblance à cette nouvelle, en ce qu'une partie de la garnifon de cette place en avoit été détachée pour aller renforcer le Général Prévoft dans la Géorgie, & en ce que des dépêches multipliées viennent d'arriver de New-Yorck, & que dès le premier moment on a dit qu'elles étoient fâcheufes pour nous : opinion qui se fortifie par le fecret qu'on en fait; mais on le répète encore, ces lettres Hollandoises qui nous allarment fur la perte du port le plus vafte & le meilleur que nous ayons en Améri que, ne font revêtues d'aucune forte d'authenticité.

On a fait l'état fuivant des différentes branches du commerce maritime de la Grande-Bretagne. Les exportations de l'année 1764 ont été évaluées aux fommes ciaprès.

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Ces différentes branches, fi elles n'ont pas été toutes élaguées, ont été du moins émondées de fi près, qu'elles ne font plus

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en état de fournir au corps de l'arbre, cette fève fans laquelle il ne fauroit exifter.

» Deux cutters François, écrit-on de Glafcow l'un de 16 & l'autre de 18 canons ont paradé dans le canal de St-George. Le 19 du mois dernier, l'un a coupé à l'ancre dans la baye de l'Ile de Jura, & enlevé une riche prife Espagnole venant de la nouvelle Espagne, ainfi qu'une lettre de marque de Liverpool, richement chargée & deftinée pour les Indes Occidentales. Ces deux bâtimens font fans exagération, évalués à 30,000 liv. fterl. au moins. Un de ces cutters a pris en outre & rançonné un brigantin de Salt-Coats, deux floops de Fréenhock, & un de Liverpool tous chargés de Kelp, fel produit par la calcination de plantes de mer & autres. L'autre cutter eft allé dans le Nord d'où nous appre nons qu'il a déja pris & détruit plufieurs cutters ou bâtimens employés à la pêche du hareng. On craint fort que le Black-Prince n'ait fait autant de prifes qu'il eft en état de prendre d'ôtages à bord

ÉTATS-UNIS DE L'AMÉRIQUE SEPT.

ADE Philadelphie le s Août. Toutes les nouvelles confirment la retraite du Général Prévoft qui s'eft retiré à Savanah. Les lettres de Charles-Town'contiennent la relation fuivante de l'attaque du pofte de Stono-Ferry où il s'étoit fortifié.

»Le Général Lincoln ayant reçu, relativement aux intentions, aux forces & à la pofition de l'ennemi. des avis de nature à lui faire juger qu'il étoit convenable de l'attaquer à Stono-Ferry, le fit avec beau coup de vigueur le 20 courant, à 7 heures du matin environ: l'ennemi étoit avantageufement posté, & de fortes redoutes, Convert par foutenues par un abattis bien difpofé & défendu par plufieurs pièces 23 Octobre 1779. h

d'artillerie, Les piquets ayant été repouffés en dedans des lignes, l'attaque commença fur la droite, & devint bientôt générale: un corps confidérable de Montagnards fit une fortie fur notre gauche, mais fut promptement repouffé dans fes redoutes, avec beaucoup d'effufion de fang.

» L'action fe foutint fans interruption pendant 56 minutes, au bout defquelles le Général ne pouvant forcer l'ennemi à fortir de les lignes, lefquelles étoient fi fortes, que nos pièces légères de campagne ne pouvoient les endommager; les forces de l'ennemi étant d'ailleurs plus confiderables qu'on ne les avoit repréfentées, & fe trouvant renforcées encore pendant l'action par un gros détachement venant de John's-Ifland; on fit former la retraite à nos troupes, & nous emportâmes nos bleffés & notre artillerie: notre perte eft peu confidérable, plufieurs de nos bleffés font déja en état de faire leur service, & la majeure partie de ce qui refte n'étant bleffé que légèrement, ne tardera pas de fe rétablir, à ce que l'on croit on fuppofe celle de l'ennemi beaucoup plus grande, parce qu'on a vu de fon côté beaucoup de morts étendus fur terre, & l'on a souvent obfervé que leurs pièces de campagne n'avoient pas un feul homme pour les fervir.

"A tout prendre, quoique nous n'ayions pas eu tout le fuccès défiré, nos gens font perfuadés que fi l'ennemi eût quitté fes lignes, il eût été battu; vu le foin qu'il a pris lui-même de s'y renfermer strictement, il eft probable que fon opinion étoit la même : nos troupes font pleines d'ardeur, & ne foupirent qu'après le moment où elles pourront faire un effai egal de leurs forces en pleine campagne."

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»Le Colonel Roberts, de l'artillerie de la Caroline Méridionale; le Major Ancrum, Aide-de-Camp du Général Huger, les Capitaines Dogget & Goodwin, de la brigade Continentale de la Caroline Méridionale, & le Lieutenant Charleton de la brigade Con

tinentale de la Caroline Septentrionale, font morts des fuites de leurs bleffures.

Les ravages commis par nos ennemis dans tous les lieux où ils pénètrent; le parti fans exemple pris par le Général Prévolt de détruire ce qui appartenoit aux particuliers dans fa retraite ignominieufe de CharlesTown; l'incendie de quatre Villes du Connecticut, & entr'autres de Fairfield & de Greenfield, tous ces actes féroces & exécutés en pure perte avec la feule intention de faire du mal, ont déterminé la plupart des corps légiflatifs de cesEtats-unis à prendre des réfolutions rigoureuses à l'égard des fujets de la Grande-Bretagne réfidant en Europe, & poffédant des biens ici; quelques-uns en ont ordonné la confifcation; dans tous on s'eft vu forcé de recommander, tant aux foldats. qu'aux milices de ne plus faire de quartier aux troupes Angloises & à leurs adhérans jufqu'à ce que les Anglois aient renoncé les premiers à cette manière horrible de faire la guerre.

Le 17 de ce mois le Secrétaire du Con grès écrivit la lettre fuivante au Commodore Collier.

»M., le Congrès des Etats-Unis de l'Amérique m'a chargé de vous informer qu'il a été dépofé devant lui que Guftave Cunningham, Citoyen de l'Amérique, commandant ci-devant un navire armé au fervice defdits Etats, & pris à bord d'un cutter Armateur, a été traité d'une manière contraire aux principes de l'humanité, & à l'ufage des nations civilifées & chrétiennes. J'ai ordre de demander

au nom du Congrès, que l'on affigne à cette conduite des raifons bonnes & fuffifantes, ou que ledit Guftave Cunningham foit immédiatement élar gi de l'emprisonnement rigoureux & ignominieux qu'il fubit actuellement. Je fuis, &c.

M. Thomson a reçu cette réponse en date du 24 de ce mois, du Secrétaire du Commodore.

» M., j'ai l'honneur de vous informer de la part de Sir George Collier, qu'il a reçu la lettre que vous lui avez écrite par ordre du Congrès, au fujet de Guftave Cunningham. Le Commodore me charge de vous dire que ne fe regardant pas com me devant rendre compte de fa conduite à aucun des fujets de S. M. dans ce pays, il eft encore moins difpofé à répondre à des demandes faites d'une manière auffi incivile que paroît l'être cèlle contenue dans votre lettre du 17; il veut cependant bien m'ordonner de vous informer qu'il n'eft par venu à fa connoiffance qu'aucun prifonnier ait jamais été traité par les Officiers du Roi d'une ma nière contraire aux principes de l'humanité; mais que comme il eft d'ufage chez les peuples civilifés de punir les criminels felon le cours ordinaire de la justice, Gustave Cunningham, dont vous demandez des nouvelles eft dans ce cas-là qu'en conféquence il eft envoyé en Angleterre pour rece voir de fon pays qu'il a offenfé, le châtiment que fes crimes paroîtront mériter. Je fuis, &c «<,

Cette réponse fingulière n'a pas caufé peu de furprife; on s'y attendoit d'autant moins que les Anglois favent qu'il y a dans ces Etats plufieurs de leurs prifonniers, & qu'ils feroient très imprudens s'ils forçoient à user de repréfailles. Selon une lettre de Boston on dit que le Commiffaire des prifonniers, qui doit fe rendre inceffamment à NewYorck avec 300 Anglois deftinés à être

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