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pofés, par des voies de fait, à la construction de leur Couvent. Un refcript Impérial du 28 du mois dernier ordonne au Comte de Wied Runckel de les protéger, de rechercher les auteurs des excès dont ils fe plaignent, & d'envoyer à S. M. I. le résultat de fes recherches.

L'intolérance d'un Pafteur à Hambourg a auffi attiré l'attention du Confeil Aulique. Ce Pafteur s'étoit permis en chaire des déclamations très vives, très - indécentes contre l'Eglife Romaine; il en avoit même fait imprimer quelques-unes extraites de fes fermons. Le Miniftre Impérial en porta plainte au Magiftrat, qui fit à cet Eccléfiaftique une réprimande févère, & lui prefcrivit une fatisfaction qu'il ne donna point. Un refcript du Confeil Aulique lui ordonne de fe foumettre au jugement du Magiftrat, & à celui ci de le faire exécuter & d'en rendre compte dans deux mois à l'Empereur qui fe réserve, en cas de défobéiffance de la part du Miniftre, de févir lui-même fuivant l'exigence du cas, & d'après les Ordon

nances.

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Les lettres de Vienne parlent d'un autre affaire d'un genre plus étrange encore; mais qui s'eft terminée plus favorablement pour celui qu'on pourfuivoit. M. Seipt Profeffeur de Morale à Prague, fut accufé d'athéisme. La Commission chargée par l'Impérattice-Reine de l'examiner, ne l'a point trouvé coupable; il paroît que la jaloufie & la haine de quelques particuliers les avoient feules

portées à calomnier le Profeffeur qui s'eft juftifié
par fa Profeffion de foi, à laquelle il a joint un
Livre de prières très-orthodoxes & très-édifiantes
qui ont obtenu le fuffrage général & qui, dit-on,
vont être publiées pour être adoptées par tous les
Sujets catholiques des Etats héréditaires.

ITALIE.

De LIVOURNE, le 2 Octobre.

SELON des lettres de Palerme, le Vice-
Roi de Sicile a reçu ordre de S. M. S. d'abolir
le monopole du tabac dans ce Royaume; la
culture & la vente de cette plante, fon im-
portation même des pays étrangers, feront
en conféquence permifes à tous les fujets Les
galiotes de Naples, chargées d'une fomme
fuffifante pour l'achat de 20,000 mesures
de bled de Sicile, avoient conduit à Palerme
deux malheureux, qui lors de la dernière
éruption du Véfuve, avoient tenté d'exci-
ter un foulèvement parmi le peuple. On
les a mis fous la garde de la garnison du
Château d'Eau.

» Le 28 Septembre, à 7 heures du matin, écrit-
on de Civita-Vecchia, la foudre eft tombée sur un
magafin à poudre, placé dans la Citadelle de cette
Ville. Les barils étoient en grand nombre, & tous
furent embrâfés, pour ainfi dire, en même-tems.
L'explosion fut terrible; en un moment, le toît du
Palais du Gouverneur fut emporté, les murs en-
tr'ouverts, le Mont-de-Piété renverfé & ruiné, une
porte de fer mife en pièces, deux bâtimens atta-
chés au mole du Château, enfevelis fous leurs dé-

ombres, les Eglifes & les Maifons du voifinage endommagées, & les fenêtres brifées à une grande diftance. Jufqu'à préfent le nombre des morts qu'on a trouvés n'eft que de cinq. Mais il eft vraifemblable qu'on en trouvera davantage, vu la quantité extraordinaire d'infortunés qu'on a retirés avec peine de deffous les ruines

ESPAGNE.

De CADIX, le 1er. Octobre.

LES travaux au Camp de St-Roch devant Gibraltar, continuent avec la même activité. Le feu des Anglois s'eft rallenti confidérablement; jufqu'au 25 Septembre, ils ont tiré 1670 coups de canon, & 64 bombes. Il paroît que leur artillerie eft mal ordonnée; peu de leurs boulets font parvenus jufqu'au Fort St. Philippe ; ils n'ont tué jusqu'à préfent qu'un feul homme, & bleffé 3 ou 4. On compte 800 toifes de la ligne à la porte d'Efpagne; les batteries que l'on conftruit ne font pas hors de la ligne, mais en dedans; elle leur fert de parapet ; & on couvre la banquette de terre pour l'élever & lui donner la hauteur qu'elle doit avoir, afin d'y placer les batteries. On a conftruit S batteries de mortiers, chacune de 5, & on travaille à célles des canons.

La frégate la Madeleine conduifit, le 27 du mois dernier dans ce port, une balandre Angloife, prife par M. de Langara; elle s'étoit féparée le 29 Août de l'efcadre de D. Ulloa, qui croifoit fur les Tercères; ce

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Général lui avoit donné ordre d'aller reconnoître un bâtiment qui étoit à l'ancre; un vent forcé qui furvint, l'empêcha de rejoindre, & elle a fait voile pour ce Port. En s'approchant de la côté, elle a rencontré un corfaire Anglois de 8 canons & de 40 hommes d'équipage dont elle s'eft emparé. Nous avons appris par le Commandant de cette frégate que là SainteMonique s'étoit auffi féparée de M. de Ulloa 11 jours avant la Madeleine. On croit que cette efcadre ne tardera pas à rentrer, parce que le vaiffeau le Gaillard qui en fait partie fait de l'eau.

Hier left arrivé ici un gros navire pris fur les ennemis, & fur lequel M. de Langara a mis l'équipage du Poderofo qu'il montoit & qui a coulé bas. Ce vaiffeau de 70 canons étoit vieux; & l'on n'a jamais pu étancher une voie d'eau qui a caufé fa perte. M. de Langara a croifé tout l'Eté vers le Détroit.

On frète pour le Roi tous les navires qui cherchent de l'emploi ; on croit que l'on les deftine à porter à Breft les provifions qu'on a préparées pour l'armée de D. Cordova. Le bruit court que l'Amiral Pallifer aura une efcadre de 9 vaiffeaux, avec laquelle il doit effayer de porter des fecours à Gibraltar. Ce projet fera fans doute contrarié par nos efcadres. Mais quand il parviendroit à s'approcher du Détroit, nous avons de quoi l'arrêter par la réunion des vaifleaux de MM. Ulloa, Langara, d'Oz, Aranz & Barcelo,

qui compofent une efcadre de 12 vaiffeaux du premier rang tous très bien armés.

ANGLETERRE.

De LONDRES, le Is Octobre.

L'AMIRAL Byron eft arrivé le 10 de ce mois à bord de la frégate la Maidstone; bien des perfonnes prétendent qu'il apporte de très-mauvaises nouvelles; cela n'étonneroit pas; nous ne doutons point ici de la pofition affligeante de nos affaires dans la partie du monde qu'il vient de quitter; la fupériorité des François les met à portée d'y pouffer feurs avantages. Les bruits publics toujours vagues & peut-être exagérés ne nous laiffent aucune efpérance aux Antilles ; ils annoncent la perte de la Jamaïque; nous en doutons encore; mais nous favons qu'elle eft menacée, & nous ignorons fi nous fommes en état de la défendre. La lifte de nos malheurs s'étend & fe groffit encore; pendant que l'armée combinée amufoit la Nation en paroiffant dans la Manche & la forçoit de retenir fes forces en Europe, une flotte confidérable fortie des ports de France, conduifoit en Amérique une armée deftinée à nous enlever ce qui nous refte encore fur le Continent & à terminer la querelle entre la Métropole & fes Colonies en décidant fans retour l'indépendance de celles-ci. Aucune de ces

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