Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[ocr errors]
[merged small][merged small][ocr errors]

LE Comte de Montézan nommé par le Roi fon Miniftre Plénipotentiaire près P'Electeur Palatin, eut l'honneur d'être préfenté à S. M. le 16 de ce mois par le Minif tre des affaires étrangères & de lui faire fes remercimens. Le Comte d'Adhémar, Miniftre Plénipotentiaire du Roi à Bruxelles, eut P'honneur de lui être préfenté, le 20, par le même Miniftre.

* MM. Martinet Ingénieur & Graveur du Cabinet du Roi, & Bequillet, Avocat & Membre de plufieurs Académies, eurent l'honneur de préfenter, le rs, au Roi & à la Famille Royale, le premier volume de l'Hiftoire de Paris & de la France, précédée de la defcription de Paris & de fes plus beaux Monumens, gravés en taille-douce.

L'Abbé le Coufturier, Maître des Requêtes de Monseigneur le Comte d'Artois, eut auffi l'honneur de présenter à LL. MM. & à la famille Royale l'Eloge de feu Monfeigneur le Dauphin, Ouvrage propofé par une fo ciété de gens de lettres.

De PARIS, le 28.Septembre.

Les lettres de Breft portent qu'on y fait tous les préparatifs néceffaires pour que la flotte combinée reprenne la mer le plutôt poffi

ble; les ordres du Roi font très-pofitifs; on embarque en conféquence les provisions dont on a befoin; on donne aux vaiffeaux les réparations que quelques-uns exigent, & qui ne font pas de nature à demander beaucoup de tems; les malades qui étoient en grand nombre, ce qui ne doit pas étonner après une campagne auffi longue, ont été débarqués, & plufieurs, après être defcendus à terre, fe font trouvés foulagés ; c'étoit le principal remède dont avoient principalement befoin les troupes de terre, pour faciliter à tous l'efpace & les fecours néceffaires, on en a envoyé plufieurs à l'Orient fur les vaiffeaux Intrépide & le Palmier.

[ocr errors]

» On ne renonce point, à ce qu'il paroît écrit-on de Saint-Malo au projet de defcente: on croit ici qu'il n'eft que retardé, & que la nouvelle fortie de la flotte en amenera l'exécution. On ne contre-mande du moins aucun des préparatifs qui y ont rapport; les vailleaux qui auroient pu fouffrir en rade fe font avancés dans le port; on ne touche point aux provifions embarquées; on change feulement celles qui feroient fufceptibles de fe détériorer. On a étendu un peu les quartiers des troupes qui s'étoient rapprochées de notre port, & l'on n'a pas eu d'autre motif que de prévenir les maladies dont elles auroient pu être attaquées, fi elles avoient continué d'être raffemblées en grand nombre dans les mêmes lieux; mais elles ne s'éloignent pas affez pour faire croire qu'elles ne doivent pas retourner ici. Il faudra peu de tems pour les avoir toutes à portée de s'embarquer au premier ordre. Il y a quelque tems qu'on avoit préparé un équipage de fiége à Breft; on le dit compofé de vingt pièces

de 24 & de 16 livres, & de plufieurs mortiers ; on dit aujourd'hui qu'on fe difpofe à l'embarquer. On ne parle point de fa deftination: quelques perfonnes croient qu'il fera attaché à l'armée navale, qui s'en fervira pour attaquer quelque port cc.

[ocr errors]

On a vu, dans les relations publiées de la prife de la Grenade, la part qu'a eu, à cette expédition, M. le Vicomte de Noailles; M. le Comte d'Estaing s'eft empreffé d'en inftruire M. le Maréchal de Mouchy par la lettre fuivante, en date du 12 Juillet, à bord du Languedoc, en radé du Fort St-George.

[ocr errors]

Monfeigneur, la première fois que M. le Comte de Noailles a tiré dans le Parc de Verfailles, il vous a fûrement envoyé de fon gibier: auffi le Lord Macartney, beau-fils du Lord Bute, va-t-il à Bordeaux porter fon épée aux pieds de Madame la Maréchale. Votre nom, Monfeigneur, nous a fervi de ralliement le jour de l'aflaut. II nous a porté autant de bonheur que l'exemple de M. le Vicomte de Noailles a été utile. Sa fcience dans la Tactique s'étoit déployée la veille dans de grands mouvemens faits toutefois avec un petit corps de troupes ; enfin il opère en Lieutenant-Général, & je ne fuis que fon ancien. Je tâcherai de l'occuper beaucoup & de l'arrêter fouvent. Il me paroît affez content de moi, quoiqu'on me dife qu'il fait une longue relation dont il ne me parle pas trop ; il n'y a pas tant de mal à cela qu'à te faire percer les habits par les balles des Anglois, & qu'à fe trouver un peu en dépit de moi, à un combat naval où il n'avoit que faire. Je vous le conferverai, je vous l'enverrai je l'eftime, je le chéris, & les bontés que vous avez toujours eu pour moi lui donnent des droits refpectables & facrés fur tout ce qui eft en moa pouvoir. Je fuis, &c «.

&c«.

A cette lettre en étoit jointe une autre pour Madame la Maréchale; nous nous empreffons de la tranfcrire auffi; nous ne doutons point de l'empreffement de nos lecteurs pour tout ce qui vient de ce Général.

:

» Madame, il fe porte auffi bien qu'il fe conduit. Il s'eft déjà battu contre les Anglois fur terre & fur mer. Il a eu deux balles dans fes habits un affaut & un combat naval font un petit délaffement dont il a joui en quatre jours de tems. Les troupes de fa divifion le chériffent, Oui, Madame la Maréchale, de fa divifion; car il en commandoit une. Elle n'eft pas à la vérité de vingt mille hommes, mais elle eft brave, bien conduite & victorieufe. Je démande pour mon Confrère le Lieutenant Général, la Croix de Saint-Louis, & le grade, de Brigadier pour le moment où je lui ferai mettre pied à terre en Europe. Je vous prie de folliciter pour moi ceite grace; je vous protefte qu'elle est déja méritée. Je ne vous réponds pas de ne me point brouiller avec M. votre fils, je fuis de ma nature un peu pédagogue, & fon ardeur eft par fois exceffive; par exemple, il n'avoit que faire au combat naval. Accoutumé depuis que je fuis né à vous devoir de la reconnoiffance, croyez, je vous en conjure, que je me regarde comme le gouverneur caché du plus eftimable & du plus charmant des fujets; je ferai mon office incognito; mais je n'en ferai pas moins un furveillant exact & par fois impatientant. Je fuis, &c. «.

Madame la Maréchale de Mouchy étoit en Guyenne lorfqu'elle reçut ces nouvelles agréables; on vient d'apprendre que, voulant paffer d'un bateau fur un autre, elle

a eu le malheur de tomber & de fe caffer un bras. Elle fe fait tranfporter à Paris. Il femble que la fortune jaloufe ait voulu mêler un peu d'amertume à la joie qu'elle venoit d'é prouver.

Le Te Deum a été chanté dans toutes les Eglifes du Diocèse de Paris à l'occasion de la conquête de la Grenade & du combat naval; il y a eu des illuminations au Château de Verfailles & dans toute la Ville, comme dans la Capitale. Le village de Paffy près de Paris s'eft fur-tout diftingué. M. le Comte d'Estaing y a une maifon qu'il habitoit prefque toujours. Son principal Secrétaire y a raffemblé les amis de ce brave Général, & leur a donné une fête brillante, bien entendue & fort gare.

Nous ne devons pas oublier ici l'enthoufiafme avec lequel le public faifit le 20 & le 25 de ce mois, à la Comédie Françoife où l'on représentoit Bayard, ces 4 vers du Chevalier fans peur :

Ecoute, ô mon élève, espoir de ta Patrie,

D'Estaing, cœur tout de flamme à qui le fang me lie;
Toi, né pour être un jour, par tes hardis exploits,
Ainfi que ton ayeul, bouclier de ton Roi.

Le Corfaire le Prince Noir, écrit-on de Breft, a été obligé de relâcher ici pour remplacer fon mât de beaupré qui a été coupé en combattant, Dans l'efpace de 3 mois & 11 jours, ce corfaire, armé de 16 canons & commandé par M. Marchand, a fait 27 prifes, dont 12 fe font rachetées à prix d'argent.".

On débite, ajoutent les mêmes lettres, que le Capitaine du corfaire de Guernefey qui a été pris

« VorigeDoorgaan »