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De RATISBONNE, le 25 Septembre. LES Vœux des habitans de Manheim font remplis ; l'Electeur Palatin y eft arrivé le 14 de ce mois; le même jour l'Electrice qui étoit à Oggersheim, s'y rendit. On ne croit pas que ce Prince retourne cette année en Bavière; les Règlemens qu'il a faits avant fon départ pour l'adminiftration de ce Duché, font préfumer qu'il ne fe propose pas d'y revenir de fi-tôt.

Le 15 de ce mois l'Electeur de Mayence eft parti avec une fuite de 90 perfonnes pour aller facrer le Baron d'Erthal, fon frere, nouvel Evêque de Wurtzbourg & de Bamberg. S. A. É. avoit prié les Evêques d'Eich tadt & de Fulde de l'accompagner dans ce voyage pour l'affifter dans la cérémonie comme fes Suffragans; l'un s'eft excufé fur fon âge avancé, & l'autre fur des affaires indifpenfables. L'Electeur avant fon départ a fait· publier une Ordonnance, par laquelle il défend aux Moines de prêcher, de confeffer & en général de faire les fonctions eccléfiaftiques de ce genre, réservées uniquement aux Prêtres féculiers, dans toute l'étendue de l'Ectorat. Ils ne doivent fe mêler déformais que de l'obfervation religieufe des Règles & des Statuts que leur ont prefcrits leurs Fonda

teurs.

» La Régence de Mayence, écrit-on de Cologne, continue d'obliger les bâtimens étrangers qui y paffent avec des voyageurs, de prendre des Pilotes de Mayence, & de déclarer par écrit qu'ils n'ufent

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librement du paffage de cette ville que par une fim. ple convention de l'Electorat de Mayence. Les Etats de l'Empire regardent cet arrangement comme une nouveauté, & on dit que plufieurs ont déclaré que fi l'on refufe d'y renoncer, ils porteront leurs plaintes à la Chambre Impériale «<,

a

La Société des Antiquités de Heffe Caffel, dans fon affemblée du 16 Août dernier, a propofé pour le fujet du Prix qu'elle doit diftribuer l'année prochaine, quel étoit le luxe des Athéniens du tems de Pifftrate jufqu'à Philippe - Augufte, Roi de Macédoine, & par quel degré le luxe a-t-il amené la décadence de l'Etat ? Le Prix qu'elle devoit donner cette année a été remis à l'année prochaine; & la queftion qui en fait le fujet, eft propres à éclaircir la Mythologie Germanique: Quel rapport y avoit-il entre la Religion des Peuples du Nord & celle des Peuples Germaniques, depuis Jules-Céfar jufqu'à Charlemagne ? Les Mémoires écrits en François, en Allemand, en Italien ou en latin, doivent être adreffés jufqu'au, premier Mai prochain, à M. le Marquis de Lucket, Confeiller-Privé de Légation, Secrétaire perpétuel de la Société de Caffel.

ITALI E..

De LIVOURNE, le 10 Septembre. ON vient d'afficher un Edit, en date du 23 du mois dernier, par lequel le GrandDuc voulant délivrer de plus en plus le commerce de ses entraves, & lui rendre une liberté qui ne peut que tourner à l'avantage de fes fujets, abroge les défenfes portées par les Ordonnances de 1651, 55 & 97 contre le commerce particulier des feuilles de mûrier & des cocons de vers à foie, & le per

met à l'avenir fans aucune restriction à tous ceux qui voudront s'en occuper.

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Les lettres de Milan portent que l'Archiducheffe, époufe de l'Archiduc Ferdinand avance heureufement dans fa groffeffe, & que les petits accidens qui lui étoient furvenus, font entièrement diffipés. On dit que S. A. R. pourroit bien après fes couches faire un voyage à Naples avec fon époux, qui y reftera avec elle tout l'hiver, & qu'à leur retour ces Princes palieront par Rome pour y áffifter aux cérémonies de la femaine fainte.

» Les demandes, écrit-on de Naples, que la Cour avoit faites il y a quelque tems aux Chartreux, fe font ainfi terminées. Ces Religieux conferveront l'administration de leurs biens dans tout le Royaume, mais ils feront tenus de verfer chaque année dans le tréfor Royal 60,000 ducats, & ils n'en feront pas moins affujettis aux charges qu'ils payoient avant ce Règlement. Les Chartreux n'ont que quatre Maifons dans le Royaume pour fournir à ces nouvelles impofitions. Les 60,000 ducats qu'ils doivent payer, font feuls une fomme de 150,000 liv. tournois «.

ESPAGNE.

De MADRID, le 10 Septembre.

LA guerre actuelle que la nation défiroit, bui fournit tous les jours de nouvelles occations de manifefter fon amour & fon zèle pour le fervice du Roi; on a vu les habitans de plufieurs villes offrir leurs biens & leurs effets, tant ceux qui appartiennent à la Communauté, que ceux qu'ils poflèdent comme par

ticuliers; les villes de Murcie, d'Alicanté, de Cuença & de Xérès fe font empreílées de fuivre cet exemple; la dernière a offert tous les chevaux de trait, & autres bêtes de fomme, celles mêmes employées au labourage, pour le fervice de l'artillerie, le tranfport des munitions & des bagages au camp de St-Roch, & dès ce moment elle les employe à cet ufage. Différens particuliers ont confacré au fervice de la patrie les revenus de leurs emplois, de leurs bénéfices & même de leurs capitaux.

Selon les lettres de Cadix, tout fe prépare pour convertir en fiége le blocus de Gibraltar; & on ne croit pas que l'attaque en règle de cette place, puiffe à préfent tarder beaucoup: on a envoyé à D. Barcelo 35,000 bombes pour les jetter dans cette place. S'il faut en croire plufieurs avis, la désertion s'eft mife dans la garnifon; il arrive journellement des Hanovriens aux lignes de St-Philippe ; fi l'on peut ajouter foi aux rapports toujours fufpects de ces déferteurs, il y a eu dans la place une confpiration de 1500 hommes, dont les chefs ont été pendus. On a en effet apperçu de notre camp quelques cadavres expofés de ce côté. Les vivres, ajoutent . ces rapports, font très rares, malgré ceux que l'Amiral Duff a interceptés, il y a quelque tems, fur les navires Efpagnols, qu'il a conduits à Gibraltar.

A ces détails nous joindrons ceux-ci qu'on lit dans une lettre du camp de St-Roch en date du 24 du mois dernier.

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Il est entré hier à Algéfiras un convoi de 16 voiles, venant de Cadix, fous l'escorte d'un vailfeau de ligne & de deux chébecs, portant une grande quantité de canons mortiers, bombes boulets, & d'autres munitions de guerre, &c. Le foir du même jour, on commença à placer des batteries près de nos lignes. Les Anglois, quoiqu'ils euflent prefque pu nous en empêcher, ou tout au moins beaucoup nous incommoder, se font tenus tranquilles. De leur côté ils ne ceffent de transporter de l'artillerie fur la montagne de Gibraltar, d'y former des batteries, & de miner auffi de toutes parts: ils témoignent beaucoup de fécurité, & leur intention paroît être de ne vouloir faire feu fur nous, que lorfque nous aurons commencé. Quoiqu'il en foit, nous devons nous eftimer fort heureux d'avoir pu entamer quillement la conftruction de nos ouvrages depuis la ligne, puifqu'autrement nous ferions demeurés très-expofés. La diftance de nos retranchemens jufqu'à Gibraltar n'eft que d'environ cinq cens toifes; mais du côté de la Porte de terre les Anglcis ont, indépendamment de plufieurs mortiers, quatrevingt-quinze pièces de groffe artillerie, qui peuvent nous faire beaucoup de mal.

tran

» Un de nos bâtimens prit hier fur la côte d'Afrique un bateau chargé de vivres, qui avoit neuf. hommes d'équipage, dont deux Portugais, deux Génois, trois Maures & deux Anglois; il alloit à Gibraltar, & avoit à bord un Officier de la garnifon de ladite Place, qui fe trouvant à Cadix, lorfque toute communication fut défendue, en fortit avec un pafle-port pour fe rendre par-tout où il lui plairoit, excepté à Gibraltar. Ayant manqué à cette condition, il eft gardé de très-près dans le navire, commandé par M. Barceló, qui venant de recevoir avis que les Anglois attendoient un convoi confidérable bien efcorté, a don

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