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tre de s'intéresser au maintien des mœurs & au fort de la vertu, quelque part qu'elle fe trouve ; & loin de m'offenfer de votre curiofité, je me propose de la fatisfaire de point en point, lorfque nous ferons réunis à votre maison de campagne; les détails de cette intéreffante cérémonie, étant trop longs pour me les permettre, ou même pour ofer les entreprendre dans une lettre ; ainfi tout ce que je peux vous en dire à ce moment, c'est que, n'en déplaife aux Salenciens & aux Bonnes gens de Canon, jamais Rofe n'a été mieux méritée ni Rozière mieux fêtée, la pieufe & bienfaifante Dame de ces Hameaux n'ayant rien négligé de ce qui pouvoit contribuer à la pompe & a la magnificence de ce couronnement: c'eft ainfi, Monfieur, que par une religieufe & charitable induftrie, elle a cru devoir fe fervir de l'attrait des récompenfes, pour infpirer l'amour & la pratique de la vertu, å des ames trop peu fenfibles aux charmes, ou plutôt à la force de fes exemples, & je défirerois bien, à vous dire vrai, voir ces fortes d'établiflemens plus répandus dans les campagues, afin d'y infpirer une noble émulation à la jeuneffe malheureufement trop accoutumée à fe décourager, ou à s'avilir encore par le défef poir de fortir de l'obfcurité. Mais remettons à une autre fois les réflexions que je pourrois faire pour & contre ces établiffemens: comme voilà déja quelques momens que j'abufe de la complaifance de la refpectable compagnie qui m'attend, je vous quitte pour la rejoindre, & vous prie de me croire, &c...

On écrit de Montpellier que pendant un orage qui s'éleva fur le bourg de Viol, en Laval, dans les premiers jours de Septembre, le Métayer d'une terre voifine, fa femme & leurs enfans, au nombre de 4; cherchant à se rassurer mutuellement contre la crainte que leur infpiroit le bruit du tonnerre, fe réunirent dans le même lit. A peine y furent-ils entrés que foudre tomba, & tua le père & un de fes enfans. Elle ne fit aucun mal aux autres. La mère fut brûlée à la

la

tête, refta long-tems fans connoiffance & eut beaucoup de peine à recouvrer l'ufage de les fens.

Les Lettres viennent de perdre M. Laureault de Foncemagne, fous-Gouverneur du Duc de Chartres, membre de l'Académie Françoife, de celle des Infcriptions & des Belles-Lettres. Il eft mort le 26 du mois dernier, dans la 86e. année de fon âge.

M. Farges de Poliffy, Confeiller d'Etat ordinaire, Doyen des Doyens des Maîtres des Requêtes, eft mort le 19 du même mois, dans fa 80e. année.

Jean-Baptifte Pothenot, ancien Capitaine de Cavalerie de St-Domingue, Ecuyer & Gentilhomme de la Grande Vénerie, est mort en fon château des Boullets, le 19, dans la 82. année de fon âge.

Louis-Jofeph de Mazeliere, ancien Capitaine de Cavalerie, Chevalier de l'Ordre royal & militaire de St Louis, eft mort à Nérac en Guyenne, âgé de 55 ans.

Déclaration du Roi, donnée à Versailles le 17 Août, enregistrée au Parlement le 6 Septembre fuivant, portant, entr'autres chofes, que dans le cas où un navire marchand, par fortune de mer, auroit été mis hors d'état de continuer fa navigation, & auroit été condamné en conféquence à ne plus fervir, les Affurés pourront faire délaissement à leurs Affureurs, du corps & quille, agrès & apparaux dudit navire, en fe conformant aux difpofitions de l'Ordonnance de, 1681, fur les délaiffemens. Les Affurés ne font admis à faire ce délaiffement qu'en représentant les Procès-Verbaux de vifite du navire, ordonnés par les articles 1 & 3 de la préfente Décla ration.

Les numéros fortis au tirage de la Lotterie Royale de France, du rer. de ce mois, font: 73, 21, 86,

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De BRUXELLES, le 5 Octobre.
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LES lettres de Cadix portent qu'on y prépare avec la plus grande célérité, des pontons & autres bâtimens capables de porter des canons de 36 livres & des mortiers deftinés à foudroyer les batteries éle vées à Gibraltar fur la pointe d'Europe. Il paroît décidé que le fiége de cette place commencera vers les premiers jours de ce mois; & on voit par les difpofitions qui ont déjà lieu, qu'on fuivra les plans d'attaque donnés par feu M. de Vallière.

Pendant que les hoftilités fe poursuivent avec fuccès en Amérique, qu'on s'apprête à s'emparer de Gibraltar en Europe, & que les flottes combinées de France & d'Efpagne fe préparent à remettre en mer, on parle de nouveau de paix, mais il femble qu'on la defire plus qu'on ne l'efpère.

» Tous les bruits qui ont couru à ce sujet, écrit-on de Paris, commencent à s'évanouir; le voyage de M. de Simolin ici a paru aux fpéculatifs n'avoir pour but que la médiation qu'on a dit avoir été offerte par la Ruffie; le féiour de M. d'Almodovar leur a auffi fait fuppofer que cet Ambaffadeur ne regardoit pas fon retour à Londres comme fort éloigné; mais le départ de ces deux Miniftres a fingulièrement dérangé leurs idées. M. de Simolin eft parti pour Londres fans qu'on fe foit apperçu qu'il ait travaillé à un accommodement; & M. le Marquis d'Almodovar fe

difpofe à retourner à Madrid, où les équipages l'ont déja précédé avec toute la famille. Quelque vocu que l'on faffe pour la paix, il ne femble pas qu'elle puiffe être fi prochaine. La guerre ne fait que commencer ; les Puillances, ou du moins la France & l'Espagne, font encore toutes fraîches;ileft vraisemblable qu'elles fe prêteroient à un accommodement; mais il faudroit que l'Angleterre le demandât. On ne peut pas imaginer que cette Puiffance qui n'a jamais voulu confentir feulement à reconnoître l'indépendance de l'Amérique, puiffe fe réfoudre fitôt à ce facrifice indifpenfable, & à ceux que l'Espagne eft en droit d'exiger d'elle, après des armemens & des dépenfes immenfes.

Les préparatifs immenfes qui paroiffent. dirigés contre l'Angleterre, n'empêchent point le Ministère François de s'occuper des climats lointains, où fes ennemis ont cherché à réparer par des conquêtes précoces & conféquemment injuftes, les pertes qu'ils avoient faites en Amérique. On affure qu'il va être envoyé dans l'Inde quelques vaiffeaux & quelques bataillons. On en a armé déjà trois, dont un du régiment de la Sarre, un d'Auftrafie & un de la Marine, qui doivent partir dans le courant du mois prochain.

On écrit de la Haye que le Ministère Anglois vient de faire préfenter un nouveau Mémoire aux Etats-Généraux, où il demande formellement les fecours ftipulés entre l'Angleterre & la République, en cas d'attaque; mais on ajoute que ce Mé moire n'a fait, comme les précédens, qu'affermir les Etats-Généraux dans leur systême de neutralité abfolue.

La Suite du Manifefte de l'Espagne à l'ordinaire prochain.

DE BRUXELLES.

TURQUI E.

De CONSTANTINOPLE, le 17 Août.

PARMI les principales perfonnes difgraciées l'occafion des derniers défaftres qu'on a effuyés dans cette Capitale, on compte le Koul Kiaya, ou Lieutenant-Général des Janiffaires, & le Topigi Bachi, Grand-Maître de l'artillerie; l'un & l'autre ont été dépofés & relégués dans deux Ifles différentes de l'Archipel. Le motif qu'on donne de leur exil eft qu'ils n'ont pas fait leur devoir lors des derniers incendies. Plufieurs perfonnes prétendent qu'il y en a un autre plus grave, celui d'être les fauteurs des mécontens. Ceux qui excitent la populace, fe gardent bien de fe montrer; ils veulent, dit-on, absolument opérer une révolution dans le Ministère, & forcer le Grand-Seigneur à renvoyer fes favoris. Ils n'y ont pas réuffi jufqu'à préfent. Ils ont cherché, dit-on, de l'appui dans quelques-uns des Officiers qui approchent le plus S. H. On attribue même la difgrace du Kiflar Aga ou Chef des Eunuques qui a été dépofé avant16 Octobre 1779.

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