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Cette équation exprime une propriété remarquable des courbes par lesquelles passent deux surfaces orthogonales.

Si l'on veut chercher sur une surface donnée

F(xyz) = 0

les courbes par lesquelles passent deux surfaces orthogonales, il suffit de choisir parmi les courbes qui passent en un point donné de cette surface celles qui satisfont à l'équation (6 ter).

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DOCUMENTS ET RENSEIGNEMENTS HISTORIQUES

SUR LE

MUSÉE DE GRENOBLE

PAR

Em. PILOT DE THOREY.

artistiques.

I

FONDATION DU MUSÉE DE GRENOBLE.

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L'Assemblée nationale veille à la conservation des monuments
Tentatives du représentant Dupuis pour établir
un Musée à Grenoble.
Pétition de quelques habitants.
L'administration ordonne le rassemblement des objets d'art
disséminés dans les propriétés nationales du département.
Arrêté créant le Musée. Entraves apportées par le ministre.
Approbations ministérielles.

ploi de conservateur.

Nomination de Jay à l'em

Au milieu de ses nombreuses préoccupations politiques, l'Assemblée nationale, pénétrée de l'idée que la culture des arts chez un peuple épure ses mœurs et le rend plus doux et plus docile à suivre les lois qui le gouvernent, après avoir décrété que les biens du clergé appartenaient à la Nation, chargea son comité d'aliénation de veiller à la conservation des monuments artistiques que pouvaient renfermer les domaines nationaux.

Pour satisfaire aux vues des représentants du pays, Larochefoucaud, président du comité, avec un zèle dont on ne saurait trop le louer aujourd'hui, fit rédiger par les savants et les artistes les plus éminents de l'époque une instruction détaillée sur la conservation des manuscrits, chartes, sceaux, livres imprimés, monuments de l'antiquité et du moyen-âge, statues, tableaux, dessins et autres objets intéressant les beaux-arts et les belles-lettres, que contenaient les établissements religieux qui venaient d'être supprimés. Cette instruction, qui porte la date du 22 novembre 1790 (1), fut adressée à toutes les administrations départementales, avec une circulaire (2) par laquelle les comités réunis de l'administration des affaires ecclésiastiques et d'aliénation des domaines nationaux recommandaient de la manière la plus pressante d'en ordonner l'exacte observation aux diverses municipalités.

<< Vous sentez, Messieurs, écrivait-on, combien il est <«<important de conserver tout ce qui tient aux sciences et <«<< aux arts, et tout ce qui peut contribuer à leurs progrès, << pour en former, dans les différents départements, des << dépôts où les citoyens viennent puiser des connaissances << nécessaires à tous sous une constitution libre, où tous << peuvent également être portés, par les suffrages de leurs <«< concitoyens, aux fonctions les plus importantes. »

Cependant, malgré les sollicitations de l'administration supérieure et l'exemple donné par la municipalité de Paris, qui, aussitôt, créa une commission des monuments,

(1) In-8° de 12 p. ; Paris, imprimerie nationale.

(2) Cette circulaire, datée du 15 décembre 1790, est signée: La Rochefoucauld, président du comité d'aliénation; Dionis, président du comité ecclésiastique; G. Bouteville, secrétaire du comité d'aliénation; Gerle, secrétaire du comité ecclésiastique.

destinée à chercher les locaux les plus convenables pour recevoir les trésors artistiques que l'on voulait préserver de la destruction et veiller à leur conservation et à leur classement, les administrateurs du Directoire du département de l'Isère se contentèrent de faire transcrire sur les registres de leurs délibérations les diverses instructions qu'ils reçurent à ce sujet, mais ne crurent devoir y donner aucune suite.

Aussi que de pertes irréparables n'a-t-on pas aujourd'hui à attribuer à l'incurie et à la négligence des premiers administrateurs de notre département. Si l'on jette, en effet, les yeux sur les divers inventaires mobiliers des maisons religieuses qui couvraient le sol de notre ancienne province, l'on est frappé de la multitude de tableaux de toutes les Ecoles qu'elles contenaient et qui, pour la plupart, aujourd'hui, sont irréparablement perdus pour les arts. Les inventaires rédigés au mois d'août 1790 (1) mentionnent notamment qu'à la Grande-Chartreuse se trouvaient plus de cent vingt-cinq toiles; que le couvent de la Visitation de Sainte Marie-d'en-Haut à Grenoble en comptait trente; celui des religieuses dominicaines de Montfleury, trente deux ; celui des Bernardines de Voiron, vingtun; celui des Carmes de Grenoble, dix-neuf, et enfin celui des Carmélites de la même ville, dix. De plus, diverses mentions, apposées sur les inventaires dressés, nous apprennent que plusieurs de ces tableaux étaient alors fort estimés, et de leur nombre nous signalerons une représentation de saint Paul et une fuite en Egypte, qui ornaient l'église des Bernardines de Voiron; le martyre de sainte Cécile chez les religieuses placées sous le vocable de

(1) Archives du département de l'Isère, série Q.

la même sainte à Grenoble; une Assomption de la Vierge dans l'abbaye des Haies.

Que devinrent la plupart de ces chefs-d'œuvre? Les uns furent vendus aux enchères publiques à des prix dérisoires, les autres abandonnés à des fournisseurs en paiement de leur créance, d'autres dilapidés par ceux-là même que l'on avait chargé de veiller à leur conservation.

On peut être, en outre, autorisé à penser, en lisant la lettre suivante (1) adressée par le ministre de l'intérieur aux administrateurs du département de l'Isère, le 26 brumaire an II (16 novembre 1793), que l'on expédia probablement à la Commission des Arts de Paris quelques tableaux des plus remarquables:

<< Etant informé qu'il existe à Grenoble un tableau représentant Jésus-Christ dans le tombeau, original, à ce que l'on assure, d'un grand prix, et que l'on croit avoir été donné aux Capucins par le connétable de Lesdiguières, ainsi qu'un tableau représentant Saint François tenant une tête de mort, qui se voyait dans le chœur de ces religieux; je vous invite à les faire examiner par des artistes expérimentés et à m'informer le plus tôt possible de leur opinion à ce sujet. Vous voudrez bien, Citoyens, me marquer en même temps ce qui a été fait relativement aux tableaux de la Grande-Chartreuse. »>

Les efforts que fit, deux ans plus tard, le représentant du peuple Dupuis (2), de Seine-et-Oise, pour rappeler à nos administrateurs toute la sollicitude qu'ils devaient aux

(1) Archives de l'Isère: Titres concernant le Musée de Grenoble, série T, 9.

(2) Charles-François Dupuis, successivement professeur au collège d'Harcourt, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, député et secrétaire de la Convention, membre du Conseil des Cinq-Cents et président du Corps législatif, décédé en 1809.

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