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nique de Laplace semblerait dès lors infirmée par l'observation de ce mouvement: M. E. Roche a démontré que cette hypothèse pourrait encore suffire, à condition d'être convenablement modifiée.

M. H. Brocard termine sa communication en citant les extraits de divers écrits qui se rapportent à l'existence de deux satellites autour de la planète Mars. Un curieux passage du Micromégas de Voltaire renferme une affirmation très catégorique. Enfin Kepler se basant sur l'analogie des combinaisons arithmétiques, assignait deux satellites à Mars. Il voulait, disait-il, devancer Galilée dans la découverte de ces deux satellites. Il se figura même que Galilée avait dû les découvrir, et il essaya de tirer cette conclusion de l'anagramme sous laquelle Galilée cachait alors la découverte qu'il croyait avoir faite de la constitution singulière de la planète Saturne. Ce fut la seule erreur de Galilée; il était réservé à Huyghens de la découvrir 45 ans plus tard.

IV. — M. E. Pilot de Thorey signale à la Société une inscription récemment découverte dans les travaux que l'autorité militaire fait opérer à la Citadelle de Grenoble, et qui actuellement figure au Musée archéologique de cette ville. Cette inscription érigée, l'an 269 de notre ère, à l'empereur Claude le Gothique, par un corps de troupes de cavalerie qui se rendait dans la province Narbonnaise, doit être restituée ainsi :

IMP.CAESAR.

M.AVR. CLAVDIO

PIO FELICI INVICTO

AVG.GERMANICO

MAXIM.TRIB.POTES

TATIS II.COS.PATRI PA

TRIAE PROC. VEXIL

LATIONIS ADQVE

EQVITES ITEMQVE
PRAEPOSITI ET DVCE

NAR. PROTECT.TEN

DENTES IN NARB.
PROV.SVB CVRA IVL.

PLACIDIANI V.P.PRAE

FECT.VIGIL.DEVOTI

NVMINI MAIESTA

TIQ. EIVS

Elle peut être interprétée de la manière suivante: Imperatori Cæsari Marco Aurelio Claudio pio, felici, invicto, augusto, germanico, maximo, tribunitiæ potestatis II, consuli, patri patriæ, procurator vexillationis adque equites, itemque præpositi et ducenarii protectores, tendentes in Narbonensem provinciam sub cura Julii Placidiani, viris potentis, præfecti vigilum; devoti numini majestatique ejus. M. Pilot donne ensuite quelques explications sur les divers fonctionnaires militaires dénommés dans ce monument le chef d'un corps de cavalerie ou d'une vexillation; les prévôts, officiers chargés de la police des troupes; les ducenaires protecteurs, officiers qui commandaient à deux cohortes et avaient servis dans la garde de l'empereur; enfin le préfet des veilleurs, rigilum, l'un des fonctionnaires les plus importants de la ville de Rome, dont les functions peuvent assez bien être comparées à quelques-unes de celles qu'exercent de nos jours à Paris le préfet de police, le commandant de la place et le colonel des sapeurs-pompiers.

Julius Placidianus, du reste, qualifié de préfet des veilleurs dans l'inscription qui vient d'être découverte, n'est point étranger à notre contrée M. J.-J.-A. Pilot a relaté dans une Notice sur la commune de Vif, publiée en 1868, un marbre antique, employé dans la construction du clocher de l'église de cette dernière localité, qui rappelle l'érection par Julius Placidianus, préfet du Prétoire, d'un monument consacré aux feux éternels, ignibus æternis, dénomination qui, à n'en pas douter, ne peut s'appliquer qu'aux feux de la Fontaine-Ardente.

La séance est levée à dix heures.

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Le procès-verbal de la précédente séance est lu et la rédaction

en est adoptée.

La Société a reçu en don du ministère de l'Instruction publique et des Beaux Arts:

Revue des Sociétés savantes des départements; 6' série, t. VIII, juillet et août 1878.

Journal des savants, numéro de juin 1879.

Elle a en outre reçu les Mémoires de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon, 1877-1878.

I.

M. Charles MUSSET lit un travail sur l'origine et la valeur de la division ternaire des êtres naturels en MINÉRAUX, VÉGÉTAUX et ANIMAUX.

Dans la première partie de cette étude, l'auteur cherche et croit être arrivé à démontrer que cette division, généralement acceptée, a pour origine la croyance si ancienne en la puissance du nombre Trois. Les livres des alchimistes, de ces disciples d'Hermès Trismegiste, ou trois fois très grand, sont remplis d'allusions à la Triple nature de ce dieu; c'est ainsi que dans le premier volume de Marget, il se proclame comme « habens tres partes philosophiæ, la partie minérale, la partie végétale et la partie animale. L'alchimiste Grassous, dans son Theatrum chimicum, dit expressément : Tria sunt corpus, anima, spiritus; aut cœlesto, terrenum, aquosum; tria tamen unum, sicut in deo pater, filius et spiritus sanctus. Ces extraits, joints à beaucoup d'autres, prouvent que cette division ternaire se rattache immédiatement à la croyance en la Trinité ou Tri unité chrétienne, qui est en filiation avec la Triade, à qui, dans les temps bien plus anciens, les philosophes et les prophètes ont rapporté l'idée de perfection divine. M. Musset fait à ce sujet une excursion dans le domaine des religions anciennes, et il en rapporte la conviction que si la science moderne a emprunté cette division ternaire aux alchimistes, ceux-ci, à leur tour, l'ont prise aux croyances cosmogoniques des peuples de l'antiquité. La Triade n'avait pas un athée. D'ailleurs, ce n'est pas seulement la division ternaire qui vient des alchimistes, mais encore l'expression d'empire et de royaume ou règne; ce qui le prouve avec la dernière évidence, c'est que Linné, quand il parle de l'imperium naturæ in tria regna divisum naturalia, ne fait que répéter ce que l'alchimiste Collesson avait écrit un siècle auparavant, naturæ imperium in tria regna divisum.

Ce premier point établi, l'auteur passe au second, c'est-à dire à la valeur de cette division ternaire d'origine théologique. Avec tous les physiologistes modernes, surtout Claude Bernard, et avec quelques naturalistes déjà vieux, principalement Buffon,

M. Charles Musset conclut que cette division ne saurait être fondée, parce qu'il n'y a aucun caractère vraiment différentiel entre l'empire organique et l'empire inorganique, non plus qu'entre le végétal et l'animal. Ces divisions sont arbitraires, bonnes cependant à conserver, en tant que classification artificielle. Enfin, l'auteur termine en déclarant que, si l'on tient à diviser les êtres en règnes, il croit avec les Daubenton, les Lamark, les SaintHilaire, que l'homme a des droits à l'un d'eux, car la pensée qui le distingue des autres animaux a une valeur au moins aussi grande que la sensibilité sur laquelle on a établi la différencia-tion de l'animal et de la plante.

II. — M. Em. PILOT DE THOREY donne communication de divers documents et renseignements historiques qu'il a recueillis sur le Musée de peinture et de sculpture de la ville de Grenoble. Diverses tentatives pour créer un musée à Grenoble faites, soit par l'administration supérieure, soit par le représentant du peuple, Dubois, qui avait été envoyé dans le département de l'Isère pour y assurer l'exécution des lois relatives à l'instruction publique, restèrent sans résultat. Organisé, ensuite, sur la demande de quelques habitants, par un arrêté de l'administration centrale du département en date du 28 pluviôse an VI, supprimé quelque temps après par le ministre de l'intérieur et autorisé provisoirement, par arrêté du précédent ministre du 27 frimaire an VI, ce ne fut que le 13 germinal an VIII que le Musée de Grenoble fut définitivement créé.

M. Pilot termine la première partie de son travail en donnant la nomenclature des divers objets d'art que l'on centralisa au Musée de Grenoble, et en fournissant quelques détails sur les difficultés que souleva alors le transfert de plusieurs tableaux. La séance est levée à neuf heures et demie.

Le Président,

GAUTIER.

Le Vice-Secrétaire,

E. PILOT DE THOREY.

SÉANCE DU 17 NOVEMBRE 1879.

PRÉSIDENCE DE M. GAUTIER.

Quatorze membres sont présents.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et la rédaction en est adoptée.

La Société a reçu en don du ministère de l'Instruction publique et des Beaux Arts les publications suivantes :

Revue des Sociétés savantes des départements; 6a série, t. VIII, septembre-décembre 1878; 7° série, t. I, 1 et 2 livraisons,

1879.

Idem: Sciences mathématiques, physiques et naturelles ; 2o série, t. I à X, 1867–1876.

Journal des Savants; livr. de juillet, août, septembre et octobre 1879.

Les Sociétés avec lesquelles elle est en correspondance lui ont adressé les ouvrages suivants :

Mines and mineral statistics of new south wales, and notes on the geological collection of the department of mines, compiled by direction of the hon. John Lucas, M. P., minister for mines. Sidney Thomas Richards, government printer, 1875, in-32.

Birds of the Colorado Valley a repository of scientific and popular information concerning north american ornithology by Elliott Cones. Washington, government printing office, 1878, in-8°.

Annual report of the Board of Regents of the smithsonian institution, showing the operations, expenditures, and condition of the institution for The Year 1877. Washington, government printing office, 1878, in-8°.

Brazilian Biographical annual by Joaquim Manoel de Macelo, t. III. Rio de Janeiro, typographia do imperial instituto artistico, 1876, in-8°.

The Argentine republic written in german by Richard Napp. Buenos-Aires, Printed by the Sociedad anonima, 1876, in-8°. Mineral map and general statistics of new south wales, Australia. Sidney, Thomas Richards, 1876, in-8°.

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