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dire un excès de parallaxe, de tant au-dessus de celle de l'étoile de comparaison. Puis on a raisonné ainsi : cette étoile de comparaison, si peu brillante, ne peut avoir une parallaxe négative, ni même absolument nulle (ce qui n'est vrai cependant que dans l'hypothèse de la propagation de la lumière suivant des rayons exactement rectilignes); d'où l'on a conclu un peu vite que ce tant, cette parallaxe relative, était une limite inférieure de celle de 61 Cygne. Croyant alors avoir une limite inférieure et une limite supérieure de la parallaxe vraie de 61 Cygne, on a pris la moyenne entre ces deux limites comme l'évaluation la plus probable de la parallaxe de 61 Cygne. Or la parallaxe relative donnant la différence de deux parallaxes apparentes, affectées toutes les deux de la réfraction stellaire, cette parallaxe relative est la même que s'il n'y avait pas de réfraction, elle est la différence des parallaxes vraies. L'étoile de comparaison peut fort bien se trouver au-delà de la distance focale et avoir une parallaxe apparente négative, car c'est une étoile beaucoup moins brillante que 61 Cygne, laquelle l'est déjà fort peu. Si donc on connaissait la valeur de la réfraction stellaire, il faudrait la retrancher de la limite inférieure admise pour la parallaxe apparente de 61 Cygne; par suite la demi-somme des deux limites, supérieure et inférieure de celle-ci, serait diminuée de la moitié de cette réfraction, c'est-à-dire probablement d'un sixième de seconde.

Quelque jugement que l'on porte dès à présent sur l'hypothèse de la réfraction stellaire, il me semble impossible de la rejeter absolument comme improbable; et je ne crois pas sortir des limites de la prudence, en osant recommander aux astronomes de ne point rejeter à priori comme absurdes les parallaxes apparentes négatives données plusieurs fois par leurs observations. Cette recommandation est également applicable d'une part aux observations déjà

anciennes de parallaxes négatives observées, et oubliées à tort comme trop fausses, et d'autre part à toutes les observations futures. Il est plus sage de redoubler de précision. dans les mesures et d'attention dans leur discussion, pour s'assurer si ces résultats sont dus seulement à des erreurs d'observation, ou bien au contraire à une cause réelle et cosmique, telle que la grande atmosphère circumsolaire résultant du mélange de l'éther circumsolaire avec les débris disséminés de la partie gazeuse des queues des Comètes.

CHAPITRE IV.

Système des orbites des particules d'une même comète, avec vitesse initiale quelconque.

14. EXPLICATION DE L'ELLIPTICITÉ DE QUELQUES ORBITES DE COMÈTES. La cosmogonie de Laplace bien comprise s'accorde bien, ce me semble, avec l'hypothèse qui attribue à toutes les comètes une origine étrangère au système solaire, pourvu que l'on puisse trouver une voie de transformation des orbites héliobariques d'hyperbole en ellipse: or on peut indiquer facilement deux voies distinctes d'une telle transformation.

D'abord si une comète, entrée dans le système solaire suivant un bras d'hyperbole héliobarique, rencontre en son chemin l'empire local d'une planète, soit par exemple l'empire de Jupiter, elle traverse les couches centrales de cet.

empire (enclavé dans celui du Soleil) suivant une hyperbole diobarique, et en ressort, pour rentrer dans l'empire solaire, avec une vitesse qui, rapportée à Jupiter comme fixe, serait égale en grandeur à la vitesse d'entrée dans l'empire de Jupiter; il faut alors composer cette vitesse relative de sortie avec la vitesse propre de Jupiter rapportée au Soleil, pour avoir la vitesse de la comète relative au Soleil, lorsqu'elle repasse la frontière de l'empire de Jupiter et rentre sous la domination prépondérante de l'attraction solaire. Si donc la comète ressort de l'empire de Jupiter avec un mouvement rétrograde, sa vitesse relative au Soleil peut être diminuée presque de toute celle de Jupiter, et tomber ainsi au-dessous de la vitesse parabolique. Par la suite cette comète va donc décrire une ellipse héliobarique (1).

(1) Pour rendre hommage à la vérité, je dois reconnaître que cette transformation d'ellipse en hyperbole est due à M. Le Verrier. Car, dans l'automne de 1860, j'appris, en causant avec M. Paul Breton (de Champ) mon cousin, que M. Le Verrier avait trouvé que les comètes périodiques, malgré la forme elliptique de leurs orbites, étaient étrangères au système solaire; qu'elles étaient entrées dans ce système par des orbites hyperboliques, mais qu'elles avaient passé dans le voisinage de quelque grosse planète; que les comètes étrangères, ainsi recrutées par quelque planète, devaient, dans la suite des temps, éprouver de la même planète une action contraire, qui rendrait à l'orbite cométaire une forme hyperbolique, suivant laquelle la comète s'échapperait pour toujours du système solaire. Je sus par cette conversation que, dès 1860 (et peut-être avant), M. Le Verrier avait entrepris de déterminer, pour le passé de chaque comète périodique, la planète qui a opéré cette sorte de recrutement, ainsi que le lieu et l'époque de cette opération, et pour l'avenir le lieu et l'époque de l'expulsion de la comète hors du système solaire. Et comme j'étais, dès 1850, en possession de mes formules relatives aux orbites hyperboliques, il me fut bien facile de préciser quelque peu le mode de recrutement que M. Le Verrier avait découvert.

En second lieu, si une comète, entrée dans le système solaire suivant une hyperbole héliobarique très-aiguë, vient passer à son périhélie assez près du Soleil pour en recevoir un grand échauffement, une grande dilatation, soit purement thermique soit chimique, partageons cette comète. en deux parties, par un plan mené par son centre de gravité normalement à l'orbite : la moitié antérieure est accélérée par les dilatations, et ses particules pesantes prennent des orbites hyperboliques d'une plus grande amplitude qu'avant l'échauffement périhélique. Cette moitié antérieure doit, comme on l'a vu ci-dessus, faire partie de la queue qui se déploie à cette époque. Mais la moitié postérieure est retardée, assez pour conserver la vitesse du centre de gravité; ce retard diminue les amplitudes des hyperboles héliobariques indépendantes décrites par les particules de la moitié retardée; ce retard peut même réduire les vitesses de ces particules pesantes au-dessous de la vitesse parabolique, et changer ainsi leurs orbites en ellipses. Dès lors la comète laissera une partie de sa masse circulant en ellipse autour du soleil. Alors aussi ce reste de comète, devenu membre permanent du système solaire, revient périodiquement à son périhélie, y reçoit un nouvel échauffement, d'où résulte l'émission d'une nouvelle queue. perdue pour toujours pour la comète, et par compensation une diminution de la vitesse périhélie du noyau retardé, une diminution correspondante de l'axe focal, et, suivant la troisième loi de Kepler, une diminution de la durée de révolution elliptique. Ainsi pour rendre compte exactement des variations des orbites elliptiques du noyau de certaines comètes, il faudrait pouvoir déterminer la part de force vive emportée par la matière qui se dissémine en queue, comparée à la force vive conservée par ce qui demeure aggloméré dans le noyau, ce qui ne paraît pas facile à trouver? Quant au noyau, le grand axe de son orbite doit

décroître après chaque passage au périhélie, jusqu'à ce que l'excentricité s'annule, et que, l'orbite devenant circulaire, le noyau demeure, dans tout son voyage circulaire, exposé à la chaleur solaire suffisante pour en détacher par vaporisation les parties les moins lourdes. Dès lors, le phéno mène de l'émission de la queue se répandant tout autour de l'orbite circulaire, la dissipation de ce restant de comète doit devenir très rapide; le ralentissement de la partie non encore dissipée doit donc devenir continu, tellement que les orbites héliobariques des parties non dissipées reprendront une excentricité croissante. A cette époque, les points de l'orbite circulaire peuvent devenir les aphélies de nouvelles ellipses héliobariques ayant leurs périhélies plus près du Soleil. La comète pourra ainsi être entièrement vaporisée avant d'arriver au Soleil. Ce mécanisme doit être pour quelque chose dans la formation de la nébulosité connue sous le nom de lumière zodiacale?

15. GERBES D'ORBITES HYPERBOLIQUES AVEC VITESSE ABSOLUE INITIALE. Revenons maintenant à la recherche des orbites hyperboliques que des comètes étrangères au système solaire peuvent décrire en traversant ce système. Nous avons d'abord supposé, pour plus de simplicité, qu'un grand nombre de petites masses pesantes et indépendantes se trouvaient placées, sans vitesse initiale, très près de la trajectoire du Soleil. Considérons maintenant, infiniment loin du Soleil, un groupe de points pesants, animés déjà d'une vitesse commune v, dans une direction quelconque, la même pour tous les points du groupe. Pour trouver alors leur vitesse v, relative au Soleil, il faut composer la vitesse absolue originelle v, avec une vitesse - v,, égale parallèle et contraire à la vitesse +v, du Soleil sur sa trajectoire. La résultante v, sera la vitesse relative au Soleil possédée par ces petits points pesants avant que cet astre

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