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sieges de pierre, en toutes lesquelles falloit que le Pape s'assist I'vne apres l'autre du temps de son couronement. Le premier siege de peu de valeur, estoit deuant qu'il entrast à l'Eglise où le nouuau Pape estoit premierement mené, & demeuroit quelque temps affis, afin affis, afin que par telle ceremonie fust signifié qu'il mõtoit d'vn lieu basen vn tref-haut degré. Et là l'efleuans, on chantoit ce verset du premier liure des Roys, chap. second. Il Juscite l'indigent de la poudre, & releuele pauure de la fiente pourlefaire affeoir auecles Princes, & luy fairetenir le throne de gloire. Voilà la cause pourquoy ce fiege estoit appellé siege de fiente. L'autre siege estoit de porphyre, dressé au mesme palaix, où il estoit assis pour la seconde fois, & là seantil prenoit les clefs de l'Eglise & du palaix de Latran. Le troifiéme siege estoit tout pareilausecond, & guiere loing d'iceluy ou demeurant quelque peu de téps assis, on le faifoit souuenir de la mort, parlaquelle il deuoit en briefremettre ceste puissance à un autre. Maisil ny est faicte aucune mention du siege percé pour l'espreuue du Sexe. Touchant ceste statue de femme auec son enfant que quelques vns dient estre de ceste Icanne Papesse. Elle n'auoit point ressembláce de femme, ny ne portoit vn enfant en ses bras: mais refsembloit plustost un grand homme sans barbe, au deuant duquel alloit vn ieunegarçó. Parquoy on coiecture que ceste statue representoit en prestre Paye, prest de sacrifier, qui faifoitaller deuat son ministre. Pour le regard aussi de ce que les Papeslaissent le chemin estroict en allanta Sainct lean de Latran, il est tout certain, que ceste ruelle est trop estroicte, & les gés ny sçauroit passer, sans estre en danger d'estouffer les vns les autres, à cause de la foule & multitude du peuple, qui est là en plus grand nombre qu'en vil le de l'Europe, quand ne seroit que la suitte du Pape. Toutefois Onufrie dit encore qu'il a plusieurs Papes quiont passé souuent par ce chemin là. Au furplus Nicolas Pape quia succedé à Benoist troisieme, nefaict aucune mention en toutes ses lettres dressantes à l'Empereur Michel, que deuant luy y eut vn Pape appellé lean, ains que ses predecesseurs estoient Leon & Benoist. Orlesautheurs qui sont d'opinion cótraire aux dessusdictes.Martin le Polonnois qui fut moine de Cifteaux & Penitencier du Pape Innocent, qui la met ce lean femme v11.au nombre des Papes, & racóte qu'elle enfanta en allant à la Procession, en detestation duquel faict, les Papes ne passent parcelle rue, ou elle fit l'enfant. De la mesine opinion font Volater ran, Sigebert, & Platine, quila nomment Gilberte, & dient qu'elle succeda à Leon 1.& que depuis auant que receuoiton Pape on le faict asseoir fur vne felle percee pour sçauoir s'il a nature d'homme:tous lesquels autheurs r'apportent qu'elle estoit versce aux lettres, & auoit faicten Athenes le cours de ses estudes. Calcondilas historien Grec en son histoire de la decadence de l'Empire liure sixiéme, en parle ainsi. Ils font affeoir le Pape fur Une chaire percee à ceft effect, & quelqu'un (Suyuant la charge qui luy est commise) mettant la main dessous, luy touche les genitoires, afin de cognoistre si le Pape eft homme.Car il estoit aduenu une femme auoir esté créée Pape, pourautant qu'ils l'estimoyent estre homme, ignorans son sexe.Etla cause de ce qu'ils se trompoyent ainsi, eft queles Italiens (t) Occidentaux, presque tous ne portent point de barbe, & la font

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raire. Or ceste femme deuenant enceinte, en allantàla proceßion se deliura d'un en fant en presence de tout le peuple. Afin donc qu'on ne soit plus deceu en ces affaires, & qu'on en aye le cœur clair, on touche les parties honteuses du Pa penouuellement creé, & celuy qui faict cest office se met à crier. Voilàce que les autheurs rapportent diuersement surce Pape Ican. Etil pourroit auoir un autre occasion, qui auroit faict equiuoquer, ceux qui mantiennet ceste Papasse auoir esté en nature, la prenans pour lean douziesme du nó, eftabli à Rome l'an 933. Car selon le recit de Luithprand, il entra en la dignité Papale encore bien ieune, gaillard & fur la fleur de son aage:où eftat au lieu de vaquer à la charge d'vn bon pasteur, & furueiller sur le troupeau Chreftien, il s'adonnoit à toutes desbauches & lubricitez, entretenant des garcés qui manioient tous les affaires de Rome, se gouuernant entieremét paricelles, de maniere que s'il estoit question d'impetrer quelque chose, & qu'on s'accointast de ses concubines, on se pouuoit tenir pour afscuré d'auoir gaigné la cause. Les noms de ces Courtisannes estoient, Ieanne, Regniere, & Eltiennette: mais leane estant preferce à toutes les autres, pour auoir plus grand credit enuers le Pape. Il peut estre aduenu que lors on appellast ceste femine, ou bien le Papemesmes, leanne Papeffe, & que ceux qui font venus apres se soyent trompez, ayans adiousté foy aux haineux du sainct Siege, qui deslors, & toufiours depuis ont doné vogue à ceste fable, fi fable c'est: Car S. Anthonin Archeuesque de Florence, Vincét, De Beauuais, Platine, & plusieurs autres, apres Martin le Polonnois, ont misceste femme au reng des Papes en l'ordre, & fous le nom de Iean VII. Mais posé le cas qu'elle y auroit esté, (ce toutesfois n'est pas fãs doute & estant ridicule & non vray semblable ie ne l'oferois asseurer) cela ne pourroit diminueren façon quelconque l'authorité des successeurs de S. Pierre, moins la doctrine de l'Eglife Apoftolique. Ioinct que d'entre les sacrificateurs & prestres de la Loy, qui ont succedé à Aaron, il y en a eu de trefmechans, Semblablement en la compagnie des Apostres de lesus Chrift, s'eft trouue vn ludas traistre, Larron, au demeurant qui ne valoit rien.

$56.

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L'Empereur Lothaire defireux de faire penitence auant quemourir, apres auoir pourueu au partage, & seigneurie de ses enfans, se vient rendre religieux en vne Abbaye pres de Treues, nommee Prumiers, où il ne vesquit guiere:mourantl'annee mesmes au moys de Septembre.

LOTHAIRE frere de l'Empereur Louys obtient la Lorraine, & CHAR les fon frere la Prouence.

DONALD frere de Kened Roy.d'Escosse, 6.ans.

LOVYS 11. fils de Lothaire, Empereur de Rome, tient l'Empire 19.ans, comme quelques vns escriuent, mais le plus commun tient qu'ilaregné

21.an.

LOvYs

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'Autant Autant qu'en qu'en ce ce temps temps y y auoit auoit deux Louys, l'vn Roy de Germanie, & Bauiere, & cestuy-cy fils de Lothaire, & d'Hermingarde, l'aisné de tous ses freres, lequel nous ap pellons second du nom, au Cathologue des Empereurs, auquelle pere de son viuantassignale Royaume, &Em

pire d'Italie, où il fitfort bien fon deuoir, au grand estőnement & admiration de plusieurs, le voyans si sagement gouuerner les affaires, eu esgard l'imbecilité de l'aage. C'estoit vn prince humain, deuot iuste, orné d'vne franche simplicité, protecteur des pupils & orphelins: assez bien instruict en toute forte de bonnes lettres & disciplines, auec tout cela pourueu d'vn conseil prompt, il estoit heureux à conduire vn affaire quel que ce fust. Il fut oinct & couronné par le Pape Sergie, Drogon son oncle luy tenant compagnie. Mais quant å ses mœurs il ne marchoit pas d'vn tel pied que son ayeul, ains auoit tousiours à sa suitte vne tronpe de gens malicieux, cruels, & voleurs, quirendoient pauure le païs où ils paffoient: Sergie fit tous ses effors de luy remonstrer, qu'il abbaissast vn peu de sa ferocité, & ne seforlignastde la vertu de ses predeceffeurs, lequels il escouta pour quelque temps: mais eftant d'vn esprit chatouilleux & remuant, aussi tost qu'il futproclamé Auguste, il partit de la ville pour visiter le païs C'estoit du temps que les Sarrasins estoient entrez dans l'Italie auec grandes forces, & venans d'Affrique assaillirent Beneuent, & afAigerent tout ce quartier låtant par fer, que par feu, que par pillages. Cótre lesques l'Empereur Louys appareilla la guerre, faisantleuce d'hommes des plus capables pour porter armes: Et craignant que ses forces n'estoient bastantes pour se frotter auec l'ennemy, les troupes duquel il auoit entendu dire estre innumerables, il pria par Embassadeurs fon frere Lothaire, de luy faire main forte pour dompter la plus fiere & rebelle nation quioncques fust sur terre. Lequel auec route intention fit deuoir de le secourir, & s'en vint trouuer son frere en bon equipage à la plus grande diligence qu'il luy fut possible. Encetéps furent donnees de fortes & cruelles batailles contre ces Barbares, ou les Romains conquirent la victoire

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auec toute felicité:Mais l'armee de Lothaire se portasimal, oupar lachaleur ou pour l'intemperance d'air, ou pour la maladie contagieuse tellement que les vns attaincts de dissenteric, les autres de peste, & fieures continues: ce que les esclaircit en peudetemps, fans espaigner les plus grands Capitaines, que s'ils n'eussent promptement choisile chemin de France, ils estoient trestous en danger de mourir. Ceste guerre paffee, & chacun retiré en son quartier, Louys auoit constitué pour Gouuerneur aux Beneuentains, vn nommé Adalgise, lequel corrompu par les promesses des Grecs, se rebella contre Louys, attirat à sa cordelle toutes les citez de Cápanie, & Lucanie. De cecy Louys receuant nouuelles, vient auec forces droict à Beneuent, auec deliberation d'abaisser le caquer à cest infidele. Adalgisene se sentant pareil, vient s'humilier, reiecte toute la coulpe aux autres, disant que quát a luy, il auoit tousiours vsé du deuoir & fidelité enuers son prince, au reste qu'il penseluy estretresfidele & loyal subiect, tant s'en faut qu'il eust en soy le moindre scrupule de rebellion: si bien qu'il luy fit reftitution de Campanie & Lucanie. Il n'y restoit plus que Capue remparce d'inexpugnables murailles, qui demeuroitenfarebellion. Laquelle ilafsiegea de tous costes, prenant peine qu'il n'y peust entrer dedans aucune prouision ny viures. Cela fut cause d'vn desgat & ruine de ceste region là, les champs furent saccagez, les vignes, les Oliuiers, & autres arbres fruiCtiers qui peuploient tous les vergers & iardins furenttous desracinez. Les affiegez voyans le malheur qui les talonnoit, & qu'ils estoient en danger d'endurer vne extreme disette, & pauureté, crierent mifericorde à Louys, lequel leur pardonna humainement faisant cesser tous insultes, & insoleces à ses gens. En ayant donques chassé les Grecs, il mit par toutes les villes de bons & fideles gouwerneurs, puis se retira à Beneuent defirant y sejourner quelque temps. Les troupes qui se sentoient affoiblies pour tant de peines souffertes, eurentenuie d'aller voir leurs femmes & enfans, & donner un peu de relasche à leurs trauaux. Sous pretexre de cecy Adalgise controuua vne finesse, raschant affronter, le debonaire prince parfaintes & fausses paroles. Qu'est il besoing, dit-il, Sire, de courir dauantage le païs & travailler tant de temps vostre armee? Donnez congé aux Soldats qu'vn chacun se retire chez soy, aussi bien ont-ils desir de s'en aller. Le prince deceu par les propos du traistre, donna congé à toutes fes gens, & ne se reserua que bien peu de gardes. Adalgise trouuant l'occasion forta propos, sur le midi lors que l'Empereur reposoit, chosit d'entrer danslepa laix auec ses conspirateurs. Mais l'Empereur esueillé parle bruit desarmes, vint soudain leur defendre l'entree, auec ce peu de gens qu'il auoit & les repoussa d'vne telle sorte que Adalgise voyant n'estre paruenu à son attente, menaça l'Empereur de luy mettre le feu aux quatre coings de fon palaix s'il ne luy promettoit par serment de desloger, de ne retournerà Beneuent, & de ne faire iamais recerche de cest affront & trahifon. L'Empereur voyant que c'estoit en faire le faut, autrement il voyoitla fureur des flammes proches de consumer luy & fes gens, luy accorde tout ce qu'il vouloit, de forte que dés l'endemain il sortit auec les siens, & s'en retourna

droit

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droit à Rome, se plaignantau Pape de la trousse que Adelgise luy auoit joué. Lequel incontinent fut declaré traistre, & capital ennemi de l'Empire:& l'Empereur absous de fon ferment:lequel toutefois ne le voulantenfraindre, & qu'il fuft dit auoir le nó de pariure, fit amas d'une forte armee, à laquelle ayant conftitué de bos chefs, où il se peust repofer, enuoya fonelpouse aueceux contre Adalgise. Mais l'autre touché du remors de confcie ce, racheta sa vie par la fuitte, & s'en alla cacher en l'Isle Corsique, laiffant ses complices pour gage, qui furent tous executés à mort. Apres ces choses Louys vint malade à Milan, où il mourut:ayant regne 19. ans. Illaissa de fa feme (le no de laquelle ne se trouue point) une fille, nommee Hermingarde, laquelle Charles le Chauue maria à vn fien cousin nommé Bofon, & luy bailla pour dot le Royaume de Prouence.

BENOISTtroifiéme Pape, Romain, tient le siege 3.ans. Iciles autheurs 856. sont diuers sur les ans des Papes,

GEOFROY Comte de Barselonne vient vers le Roy Charles ammenat 857, fon filsaussi nommé Geoffroy, mais il est occis pres la cité du Puy en Vellay. Geoffroy le velu son fils venant en Court le fait nourrir, & entretenir a sa suitte, sans toutefois luy bailler le gouuernement de son pere, à cause qu'il le trouuoit trop ieune mais au bout de quelque temps il s'en fait maistre & tue Salomon auquel le Roy l'auoit donné. EDEBALD Royd'Angleterre 6.moys.

ELDEBERT Roy d'Angleterre s.ans.

Les Danois vont derechefen Angleterre: mettent à sacla Campaigne Cantianne, vaincus par Edilbert fontcontraincts de fortir de l'ifle.

Charles Roy de Prouence vient a mourir à Lyon ayant regnéz.ans, est 858. enterré à l'Eglise S.Pierre les Nonains, ou encor se void sa sepulture: apres son deces d'autant qu'il n'auoit laisse aucuns heretiers', il y a difcord entre les Roys, pour le Royaume de Prouence.

Charles d'Aquitaine nepueu de Louys Roy de Germanie faift Archeuesque de Magonce, apresle decez de Raban, apres ce Louys fait la guerreaux Bohemes, occafionné que Delauitze Duc dudict païs ayant chasse son frere, se reuolte contre le Roy de Germanie, qui les dompte, & les contrainct de luy estre tributaires.

Conspiration des seigneurs d'Aquitaine, qui ne vouloyentestre assubicctis à Charles le Chauue, auquel ils ne vouloient prester aucune obeifsance:ains defiroient auoir Louys fils aisné du Roy de Germanic, lequely estant allé est repouslé par les gens de Charles.

Sigebert raconte que cefte anneevn Demon tormentoit miferablemét

la cité de Magonce, & dit que ceste affliction dura trois ans.

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