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»toit paru encore moins fufceptible

de critique, fi vous aviez fair men» tion des dépenses confidérables, que » la Compagnie avoit faites pour met» tre cette Ferme en valeur. » Le Roi, en confidération des dépenfes que la Compagnie avoit faites pour augmenter cetteFerme,lalui avoit cédée à perpétuité. En 1747 Sa Majesté jugea à propos de la fouftraire totalement aux prétentions de la Compagnie, la réunit à la Ferme générale, & pour l'indemnifer augmenta fon bail. Mais cette augmentation ne fut pas proportionnée au revenu de la Ferme du Tabac qui étoit alors de vingt-un millions, mais à la fomme que la Compagnie avoit touchée jufqu'alors des Fermiers Généraux.

L'auteur du Mémoire, après avoir répondu aux objections de M. l'Abbé Morellet, entre dans des détails fur l'évaluation des biens des Actionnaires. M. l'Abbé Morellet a fixé ce bien

libre à trente-neuf millions au lieu de cinquante-quatre, résultat du travail des Députés. Ces débats ne peuvent être éclaircis que par les perfonnes qui ont formé les mêmes calculs que l'on a critiqués ; & elles paroiffent mériter une plus grande confiance. On cite les calculs de M. l'Abbé Morellet, & fur-tout les rabais; il diminue de la valeur des édifices de l'Orient, qui montent à plus de 6000000, une fomme de 3,351,539 livres. » C'est l'exactitude de vos évalua » tions que j'admire! Ces 539 1. qui fi»niffent votre nombre dans un objet » de quelques millions, font vraiment » refpectables. On diroit qu'un génie » invisible a porté pièce à pièce dans >> votre cabinet tous les effets de la Campagnie, fes mâts, fes canons, fes affuts, fes cordages, & que là vous »les avez pefés, mefurés, appréciés; » ce qui vous a procuré les réfultats de

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» tant de livres & tant de fols

» communiquez au Public. »

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que vous

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On examine tout ce que dit M. l'Abbé Morellet des profits du commerce. On s'attache enfuite à lui prouver que I a poffibilité d'emprunter étoit réelle, & que la Compagnie, affurée de lalprotection du Gouvernement, auroit trouvé les trente trois millions qui lui font encore neceffaires dans le cours de deux années. Pourquoi une Compagnie com» pofée de trente-fept mille actions, & qui n'eft autre chofe qu'un très grand » nombre de particuliers réunis enfemble, pourquoi, dis-je une telle " Compagnie qui jouit d'un privilège » exclufif, qui a des établissemens tout "faits un commerce en action, une » ancienne renommée, un bien de cinquante millions, ne trouveroit» elle pas les fonds que vous attendez fans défiance de particuliers difper

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»fés qui vont entreprendre ce commer-
» ce, & parmi lefquels il en eft plu-
» fieurs qui chercheront eux mêmes les
» fonds qui leur feront réceffaires, fans
» offrir
peut être d'autre caution que la
» fortune de ce même commerce? 19

L'auteur termine fon Mémoire par des réfléxions for la liberté du commerce. Cette partie, Monfieur, mérite d'être lue; il y a beaucoup de fageffe & des raifonnemens très fimples & très forts. » Il me femble, dit il à l'écrivain qu'il

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réfute, qu'une partie de votre ouvra »ge eft une attaque continuelle, livrée à l'expérience par la théorie, & aux faits par les poffibilités. J'ai le plus grand refpect pour les fpéculations de » l'esprit humain, & je reconnoîs tou... »tes les lumières qu'elles répandent fur » la conduite de la vie & fur les fcien» ces économiques; mais le coup d'œil le plus pénétrant feroit peut-être ce

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» lui qui engageroit à dédaigner moins » promptement les idées établies dans le commerce; elles ont l'apparence » d'une routine & d'une espèce d'inftinct chez les négocians, parce que » ces mêmes idées ne les ayant jamais » intéreffés que comme des guides dans leurs opérations, ils les ont gravées » dans leur mémoire absolument lépa»rées de leurs principes; & cette ha"bitude forme un contrafte avec la manière de procéder de ces hommes qui penfant beaucoup plus qu'ils n'agiffent, enchaînent toutes leurs idées » par une fuire de raifonnemens', &, » loin d'être mus par de fimples réful» tats, ne peuvent s'y intéreffer que » par leur rapport avec les principes » qui font le premier objet de leur at» tention. Cependant il n'est pas moins vrai que cette efpèce d'inftinct chez les négocians doit la naissance à une

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