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» exemple qu'elle vous en donne. Efprits libertins & présomptueux, qui » vous vantez de raifonner en fages & » vivez en insenfés; vous pour qui la ❤ mort des autres devroit être une leçon » & n'eft qu'un spectacle, qui y cou»rez en aveugles, la bravez en réméraires, ne la recevez qu'en défefpén rés; approchez, venez comparer les tranfports & les fureurs de vos fem» blables mourans fans confolation » comme fans efpoir, avec la tranquillinté & la fatisfaction d'une fainte expirante, & apprenez au moins d'elle à » mourir. »

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Ce Difcours eft terminé par un éloge adreffé à Mgr LE DAUPHIN, qui affiftoit, avec fes auguftes Frères, à cette lugubre cérémonie; éloge avoué de tous ceux qui ont l'honneur d'approcher ce Prince, notre plus chère efpérance.

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Le naturel le plus heureux, le carac »tère doux & bienfaifant, la nobleffe » des fentimens jointe à la bonté du cœur, cette docilité d'un efprit ami » du vrai, avide de le connoître, flatté » de l'entendre & prompt à le faifir; ce

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goût décidé, cet amour tendre pour » la Religion qui feule peut former les grands Princes; ce refpect pour la » perfonne facrée du Roi, dans qui le » devoir & la nature vous montrent, » tout à la fois, & l'ayeul le plus tendre » & le Monarque le plus aimé; une éducation dirigée à la vertu par des » hommes qui en font les modèles, » facilitée aux foins des maîtres par

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&

les

qualités de leur augufte Elève : tout » en vous, MONSEIGNEUR, annonce le bonheur de la France; nos Neveux, qui vivront fous vos loix, en verront » un jour l'accompliffement; & il ne faut pas moins que l'attrait d'un pré»fage fi bien fondé, pour nous aider » à fupporter la grandeur de nos per

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Cette Oraifon Funèbre eft digne du fujer & de l'auteur, qui, dans ce genre difficile, s'eft acquis une réputation fi bien méritée. S'il y avoir quelque reproche à faire à l'illuftre Prélat, ce feroit peut-être de fe livrer un peu trop à fon efprit, ainfi qu'à fon goût pour l'antichèfe.Cer ouvrage, d'ailleurs, eft un des plus folides & des plus tou

chans que l'on ait compofés fur cette trifte matière.

De la Réformation du Théâtre, par

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Louis Riccoboni, nouvelle édition,

augmentée des moyens de rendre la Comédie utile aux mœurs; par M. de ·B***, in 12; à Paris chez de Bure père Libraire Quai des Auguftins, Ex le Breton rue de la Harpe.

L'ouvrage de Louis Riccoboni fur la réformation du Théâtre eft connu depuis long-temps; il s'étoit propofe d'indiquer les moyens de le rendre tel que les bonnes mœurs & les égards de la fociété peuvent l'exiger. Il s'étend fur la néceffité d'une réforme. Des Princes habiles ont tiré de la Comédie des avantages inexprimables. » Du temps » de Ranuce Farnèfe, Duc de Parme, "Prince d'un grand efprit, un vieux Seigneur de fa cour s'étoit livré aveuglément à l'amour d'une femme dont la réputation étoit équivoque. Le » Prince chériffoit ce courtifan; il fut

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» touché de le voir le jouet & la vic» time d'une paffion honteuse, & cher» cha tous les moyens de le guérir.Tout » ce que l'on peut imaginer s'étant trou»vé inutile, le Prince eut enfin recours à la Comédie, & ce remède lui réuffit. L'action de la pièce étoit un vieil»lard amoureux. Le courtifan s'y trouva » peint d'une manière à ne pouvoir fe » méconnoître, & fur-tout lorfqu'il en» tendit fur la fcène la lecture des let

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tres qu'il avoit lui même écrites à fa »maîtreffe; il en fut fi honteux qu'il re» nonça dans le moment & pour toujours à fa paffion. On prétend que Cratés de Thèbes ne connoiffoit que trois remèdes pour guérir de la maladie d'amour, la faim, le temps & la corde. L'hiftoire du vieillard de Par me nous apprend que la Comédie »eft un quatrième remède non moins infaillible que les trois autres, mais qui mérite toute préférence, parce qu'il eft bien plus aifé à prendre & qu'il produit fon effet en divertiffant le malade. »

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Vous connoiffez, Monfieur, les rè lemens que Riccoboni donne pour la

réformation du Théâtre; ils paroîtront févères à bien des perfonnes; il préfente une lifte des pièces à conferver elles font en petit nombre; fes réfléxions font celles d'un homme de goût; mais qui pourra fe réfoudre à voir retrancher de la lifte le Cid, Rodogunes Phédre, l'Ecole des Maris, l'Ecole des femmes, & c?

L'Effai fur les moyens de rendre la Comédie utile aux mœurs eft la fuite du Livre de Riccoboni & fe vendra féparément à ceux qui ne voudront pas avoir les deux ouvrages. M. de B***, dans fon Effai, fe propose le même deffein que Riccoboni; mais il préfente des moyens différens. Il examine d'abord l'effence de la Comédie, c'est-à-dire, le but qu'elle doit avoir. C'eft une fatyre des mœurs capable de les corriger. A Athènes, pour empêcher un homme de fe livrer aux excès du vin, on lui montroit un esclave ivre; la fenle vue de cet état fuffifoit pour l'en garantir. La Comédie n'a faifi jufqu'à préfent les vices que par le côté ridicule; elle auroit dû les attaquer par le fond même; mais alors il eft difficile de

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