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moment comme un fruit étranger; on le goûtera pour en connoître la faveur, &, comme elle ne flutte pas, on n'y reviendra plus.

Je fuis, &c.

A Paris, ce 18 Août 1769.

LETTRE VIII.

Traité des Bois & des différentes maniè res de les femer, planter, cultiver, exploiter, tranfporter & conferver; 2 volumes in 12, à Paris chez Hochereau Libraire Quai de Conti, vis-à vis les marches du Pont- Neuf.

L'A

'Auteur de cet ouvrage a déja donné un Dictionnaire Portatif des Eaux & Forêts publie aujourd'hui un Traité des Bois. Vous lirez avec plaifir, M. fieur, le Difcours Préli ninaire qu'il a mis à la tête, il traite de plufieurs droits ANN. 1769. Tome V.

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curieux qui font de la plus haute antiquité, & qui ont varié fi fouvent qu'ils font à peine reconnoiffables; il y en a quelques-uns dont les noms mêmes font bfcurs pour nous; tel eft celui de Guerie. Voici comme l'auteur explique ce droit d'après le nom qu'on lui avoit donné. » La grue eft un oifeau qui fait » le guet pendant la nuit, foutenu fur » un pied feulement, tandis que de » l'autre il tient un caillou, lequel ve»nant à tomber pendant que l'oiseau a dort, l'avertit en l'éveillant de fon abandon au fommeil, & lui fait prêter attention à une garde plus exac»te ou de fa perfonne ou de fes petits; "c'est donc du nom de cet oifeau qu'on » a appellé Gruyers les Officiers char»gés du foin de veiller à la confervation des bois, & par fuite Gruerie la propriété du fonds & la justice qui » s'exerce fur lefdits bois. Il est vrai » que les mots gruyers & gruerie con» viendroient mieux, le premier à un

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oifeleur ou marchand de grues, & le, » fecond au lieu qu'elles habitent. Mais »nos ancêtres fans doute, par dé» faut d'expreffions convenables ou au

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» trement, ont déterminé ainfi la fi gnification de ces deux mots, & depuis eux jufqu'à préfent ils n'ont point » été & n'ont pu être entendus autre

»ment. »>

Les droits de tiers & de danger font le tiers & le dixiéme; de manière que far 30 arpens il y en a dix pour le tiers & trois pour le dixiéme, ce qui fait en tout treize. Les bois taillis qui payent ce droit ne font point fujets à la dîme du Curé.

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L'auteur, à la fuite de ce Difcours, a mis l'extrait des Mémoires de M. de Buffon fur les bois, que l'on trouve dans le Recueil des Mémoires de l'Académie Royale des Sciences. Il y a joint un abrégé des Ordonnances rendues fur l'exploitation des bois. Son Traité eft divifé en quatre Parties; les deux premières font confacrées à la culture des bois; les autres à la manière de les exploiter, de les eftimer, de les tranfporter, deffécher & conferver On commence par expliquer l'économie végétale en général; on indique toutes les différentes manières de multiplier les arbres; on traite fucceffivement des

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marcottes, des boutures, des greffes &.. des femences. On parcourt les différens fléaux nuifibles aux bois, & l'on donne les moyens d'y remédier. » » Les » Corneilles fe raffemblent quelquefois en fi prodigieufe quantité fur les "grands bois, qu'elles font périr plu»fieurs branches par leur pefanteur, & » plus encore, à ce qu'on piétend, par la pernicieufe qualité de leurs excré» mens. Le pivert fait, dit on, avec » fon bec des trous profonds dans les corps des arbres; mais il eft plus croyable qu'il attaque plutôt des arbres creux où il efpère trouver des » vers, que des arbres fains. On peut » en détruire une partie en plantant à » une petite distance des bois des po»teaux élevés fur lefquels on place des piéges & des appats, ou feulement. en leur faifant la guerre à coups de » fufil; on en tue plufieurs & l'on efA farouche le refte Le mieux feroit de » pouvoir détruire les nids de ces oifeaux "malfaifans. >>

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Après avoir parlé de l'économie végétale en général, l'auteur vient au femis & à la plantation des arbres..

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Cette partie d'agriculture eft traitée avec beaucoup de détail; on s'étend fur le choix du terrein; l'on donne à ce fujet des préceptes utiles & fondés far l'expérience. On préfente les meilleures méthodes de faire venir un nombre confidérable d'arbres en pépinières, dont on peut fe fervir pour planter des avenues ou pour former des massifs. En parlant des bois de fervice l'auteur fait cette réfléxion. La plupart des "La propriétaires, ufufruitiers ou autres, préfèrent de mettre leurs bois en cou"pes réglées de taillis à l'avantage de » conferver des futaies, parce que dans le premier cas ils font afsûrés de jouir d'un revenu annuel, au lieu que dans » le fecond cas ils font privés de ce re» venu pendant un grand nombre d'an» nées. Il eft cependant vrai qu'au bout de cent, cent cinquante ou deux cens » ans, lorfqu'on vient à abattre les fu» taies on en tire des fommes confidérables qui font quelquefois bien uti»les pour acquitter les dettes d'une fa» mille, pour acheter des charges, éta» blir des enfans, réparer des bâtimens. » tombés en ruine. Malgré ces avanta

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