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»ges, peu de gens portent leurs vues à » des temps fi éloignés; peu font af»fez bons citoyens pour facrifier ainfi au bien de leurs fucceffeurs une partie de leurs revenus actuels; tout » le monde veut jouir; on ne fonge » qu'à foi; l'égoïfme n'a jamais été si général; c'eft ce que nous devons à l'efprit philofophique de ce fiécle; il » feroit à fouhaiter que l'on y eût mis » des bornes comme l'Ordonnance en a » mis à la cupidité des ufufruitiers des bois; fans cette précaution les bois de fervice, aujourd'hui très rares, le fe roient encore plus.

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Tant que les arbres croiffent,on jouit de tous les agrémens que leur coup d'œil & leur ombrage procurent. Le père de famille en eft fatisfait ; fes fuccefleurs en tirent des avantages plus confidérables, lorfqu'ils ont acquis leur accroiflement. L'auteur préfente la décompofition, chimique du bois; il entre après cela dans des détails fur la qualité qu'il tire de celle du terrein, & fur l'âge où il paffe pour être de meilleur ufage. Il eft difficile de le fixer; le climat, la fituation, l'ex

position de l'arbre, la nature du terrein dans lequel il croît, occafionnent des différences infinies; il ne faut abbattre l'arbre que dans le temps où il a acquis toute fa perfection, & un peu avant celui où il commence à dépérir. » On connoît qu'un arbre eft vigou» teux & fon bois de bonne qualité, » quand les branches, fur-tout celles de » la cime, font vigoureufes, quoique les autres branches, étant étouffées, peuvent être jaunes, languiffantes & » même mortes; quand les feuilles font » vertes, vives & étoffées, fur-tout à la » cime, & qu'elles ne tombent en Au

tomne que bien tard; quand l'écorce »en eft claire, fine, une, & à-peu. près d'une même couleur depuis le pied jufqu'aux groffes branches. Si » l'on apperçoit, an fond des rimes de » la groffe écorce, de petites gerfes qui » faivent de bas en haut la direction des "fibres, & fi l'on voit dans le fond de » ces rimes une écorce vive, on peut »juger que l'arbre profire, & même » qu'il est très vigoureux; quand au » haut de l'arbre on apperçoit des bran'ches qui s'élèvent & qui font beat

coup plus hautes que les autres. Tous » les arbres dont la tête eft arrondie, "ne pouffent pas avec beaucoup de » force. "

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L'auteur parcourt les différentes efpèces de bois, & s'étend fur leurs ufages. Il fait connoître particulièrement les bois dont les Arts, rels que la menuiferie, la charpenterie, &c, tirent de fi grands avantages. Les ouvriers. fur tout peuvent fe fervir avec fruit de cette partie de l'ouvrage qui leur apprend à connoître la qualité des bois, & celle qu'ils doivent préférer felon l'emploi qu'ils en veulent faire. » L'Or» donnance enjoint d'abattre les arbres » dans le décours de la lune, & depuis »le temps de la chûte des feuilles juf qu'à ce que les boutons commencent » à s'ouvrir. Les foreftiers foutiennent qu'il faut fuivre cette règle, parce » qu'il convient, difent-ils, d'abattre » les arbres dans le temps que le bois » contient peu de sève; mais nous >> fommes bien éloignés de jouir d'une température uniforme de l'air dans » toutes les faifons, qui, de même que les végétaux,font fujettes à des varia

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tions périodiques, lefquelles produi» fent un nombre de circonftances, qui, felon toute apparence, ne doivent » pas être indifférentes pour les arbres » que l'on abbat,»

C'est par le tranfport, le defféchement & la confervation des bois que ce Traité eft terminé. Lorfque les lieux où l'on doit les tranfporter font éloignés, on les fait fouvent travailler & ouvrer dans les forêts. Pour faciliter le tranfport on accorde au vendeur différens privilèges, tels que ceux de traverser les terres qui conduisent de la forêt aux rivières, de faire creufer des canaux de fe fervir des eaux des étangs & des foffés des châteaux, &c, le tout en dédommageant les propriétaires.

Il ne fuffit pas de rendre les bois dans les magafins & dans les lieux de leur destination; il faut chercher les moyens de les conferver. Le defféchement eft néceffaire; mais ce defféchement a un point fixe; le bois trop fec n'eft pas d'un bon fervice; celui qui ne l'eft pas affez fe déjetre. La fuperficie des bois expofés à la pluie en eft pénérrée; cette humidité altère peu-à peu le bois que

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tombe en
pourriture plutôt ou plus
tard, fuivant fa qualité. On couvre les
» bois dans l'Inde avec une espèce de
» peinture faite de chaux & d'huile

qu'on rend plus ficcative en la faisant » bouillir avec de la licharge; cet en» duit eft très bon, même en Europe, » On a coutume de peindre à l'huile » les bois qui font exposés aux injures » de l'air, quelquefois avec de l'ochre » rouge, d'autres fois avec de l'ochre » jaune, ou avec du blanc de cérufe, » ou avec d'autres fubftances. On rend ces enduits de plus longue durée, quand, après deux couches de peinture » & avant que la feconde foit sèche, on » faupoudre deffus quelque fable fin ou » du machefer, ou de la limaille de

fer, & qu'ayant fecoué tout ce qui » ne s'eft pas attaché à la peinture, on » donne une troifiéme & dernière cou» che..

Je ne m'arrêterai pas, Monfieur, fur tous les détails de l'auteur au fujet du defféchément & de la confervation des bois; ils doivent être lus de fuite dans l'ouvrage même. Ces objets conviennent principalement aux ouvriers;

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