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» plus durables. En effet, ce n'est pas »ici une maifon d'études ordinaires; » plufieurs Collèges ont la magnificen » ce des Palais ; celui ci fut un Palais » dès fa naifance; dès la naiffance il » fut deftiné à loger la Majefté des plus » grands Princes. Sa destination a chan

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gé, mais de la feule manière dons

» elle le pouvoit fans intéreffer fa

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gloire. Il est devenu le fejour de l'é» ducation & des Lettres ; noble effer » de la libéralité du grand Henri........ O combien fon cœur héroïque auroit été » flatté s'il avoit pu prévoir tout ce que la magnificence & les bienfairs de LOUIS LE BIEN AIMÉ ont ajoûté à fon ouvrage; s'il avoit prévu que U» verfité, qui lui doit & fes derniers fta» tuts & fa gloire, compteroit un jour » & les maîtres & les élèves de cette » Maison Royale au nombre de ses en* fans. »

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Ces idées tranfportent l'Orateur; il croit voir en effet ce grand Prince au milieu de ces nobles Elèves, fe faisant réciter leurs noms, retrouvant en plufieurs les traits de ces braves qu'il appelloit fes camarades, fes amis contant lui-même aux petits fils les fervices, les combats & les aventures de leurs pères. Il croit l'entendre adreffer la parole au Monarque bienfaisant, auteur de ces merveilles, le féliciter d'a voir fait ce que les malheurs & les troubles de fon temps ne lui avoient pas permis d'exécuter, & reconnoître dans l'héritier de fon trône & de fes vertus le feul titre qu'il ambitionna tous te fa vie, celui de Père des François.

Après ce morceau frappant il combat deux préjugés ordinaires à la nobleffe. Le premier fut affez généralement reçu de tous les peuples conquérans. Ils regardoient l'ignorance comme une

preuve, comme un appanage partitulier de la nobleffe. Le fecond, fuite du premier, c'eft que la naiffance infpire par elle-même des fentimens qui peuvent fuppléer à la culture des premières années. Sans prétendre ôter au fang toure la force qu'on lui attribué pour élever l'ame & pour la porter à la vertu par les grands exemples & le récit des belles actions domestiques, il plaint ceux que

le fort a réduits à ces feules reffourées pour fe former, & il félicite les jeunes Elèves de la Flêche d'y trouver tous les genres d'inftruction réunis par la bonté généreufe du Roi. » Heu»reux, continue l'Orateur, d'être » à la fource de toutes ces inftructions; hâtez-vous de les recueillir; le temps preffe ; une autre carrièré vous appelle; bientôt vous ferez beaucoup plus occupés d'agir que de »vous inftruire, & c'eft alors que

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Patrie jugera fi vous êtes en état de lui rendre à proportion de ce qu'elle vous aura donné..... Oui,

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» Meffieurs, la Patrie veut qu'on la » ferve; je dis plus ; elle veut qu'om » ne ferve qu'elle..... Elle regarde» roit comme un crime d'aller por

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ter hors de fon fein une industrie » & des talens qu'elle auroit formés... Non, Meffieurs, je fuis bien éloigné de concevoir aucun foupçon

qui puiffe vous deshonorer. . . . . "Vous vous fouviendrez toujours » que vous tenez à la France par des liens qui vous font propres, par » des obligations, par des engagemens perfonnels. Je lis dans vos » cœurs ces paroles imprimées en ca

ractères ineffaçables: Heureufe dans » la difgrace même, heureuse la vertu » qui fait des facrifices à la Patrie !

3 A la fuire de ce morceau vraiment

patriotique & qui peint bien les fentimens que l'Univerfité de Paris infpire à tous les Elèves, on lit avec plaifr l'Eloge de M. le Duc de Choifeul, Miniftre de la Guerre; éloge d'autant plus flatteur qu'il eft dicté par la vérité & par la justice. » C'eft par de »tels fentimens que vous vous ac» quitrerez envers la Patrie, & que afsûrerez la protec » tion du Miniftre qui veille fur » vous; on vous a répété cent fois fon nom; on vous a exalté fa naif» fance, dont la gloire remonte aux » antiques Souverains d'une de nos plus nobles Provinces. On vous a vanté fon génie, fon activité, fes talens, qui pouvoient feuls, & fans »le fecoms de fes aïeux, le conduire

" Vous VOUS

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au faîte des grandeurs où il eft éle» vé. Je vous le représenterai, moi, » fous des traits qui le rapprochent

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