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» à coup s'affemblent ces tempêtes qui » ébranlent les Empires. Le Danois & »le Mofcovite fe foulèvent; le lion du » Nord s'éveille; la Pologne, déchirée » dans fes diétes, tremblante fous les » foudres de Charles XII, allarmée par » la politique ambitieufe du brave, » mais malheureux Augufte, méconnoît fon propre ouvrage, abjure un Roi qui vouloit l'affervir & qui n'avoit » pû la defendre, & députe le jeune » Palarin de Pofnanie au vainqueur de Cliffau. Les grandes ames femblent » avoir un fens qui leur eft propre pour fe reconnoître & fe juger. La fran» chife & l'honneur refpiroient dans » tous les traits de Staniflas; à fon af

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pect une infpiration fubite entraîne » Charles: voilà le Roi, s'écrie t-il, » que je deftine à la Pologne. Tout, fe » calme en effet devart ui; les inté » rêts particuliers fe taifent; les face » tions fe déconcertent ou fe réun.lent; Staniflas eft porté fur le trône..... Un "nouvel orage l'en écarte..... C'eft au » milieu de ces fombres alternatives, » c'est par ces voies profondes que » Dieu prépare les grandes deftinées

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» de MARIE LESCZINSKA.., Elle croît » au milieu des inquiétudes & des ha» fards; un diadême incertain & flot» tant environne fon berceau. L'af»cendant de l'impétueux Charles en» traîne ou domine tout. Le Nord en » filence baiffe les yeux devant la gloi »re de ce Conquérant, que Staniflas » partage. Mais la foudre qui doit l'é» crafer fe forme enfin dans les marais » de l'Ukraine; & le fceptre que la » victoire avoit donné, tombe & se » brife au pied des murs de Pulta

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L'Orateur peint la REINE fans trône, fans patrie, fans fortune, enfevelie, pour ainfi dire, à Weilembourg l'oubli le plus profond. Mais Staniflas reftoit à fa fille, Staniflas rendu à luimême, mûri par l'adverfité, inftruit à placer les vertus avant la gloire, tel enfin qu'il devoit être pour donner de grandes leçons & les appuyer par de grands exemples. Voici qui eft trèsbeau, très moral & très chrétien. Quel maître, Meffieurs, qu'un héros » détrompé qui fe borne à être un grand » homme!... Dans ce précieux enfant

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» l'ame de Staniflas le concentre toute » entière. Il ne lui diffimule ni fon élévation, ni fa chûte; on ne doit » écarter que le fouvenir des maux » dont on doit rougir. Mais il lui mon» tre d'autres biens, d'autres honneurs, » un autre empire; il lui apprend que » cette vie fi rapide, dont l'aveugle » ambition fait un usage fi vain, est le » berceau de l'Eternité; que c'eft dans » cet efpace fi court que le travail de la » foi enfante les jours éternels (pl. 76 ). "Il fortifie fa raifon naifante de cette gravité, de certe noble réserve, qui "eft, en quelque forte, la dignité du » malheur; il lui fait fentir qu'il y á » une majesté que le caprice du fort ne ravit pas; que les titres fe perdent mais que l'ame ne fe dégrade point. is I lui dit que la première diftinction » de l'homme eft d'être chrétien, & >> le premier devoir d'être bienfaifant; » que la foi des Cafimirs eft plus pré» cieufe que leur fceptre ; que la vertu » feule règle les rangs dans le Ciel, & » qu'on est toujours affez grand fur la terre, lorfqu'on a le courage d'être jufte.

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Par une révolution qui n'eft point l'ouvrage de l'humaine prudence, MaRIE LECZINSKA eft choifie pour époufer LOUIS XV. » Remercions Dieu, ma fille, s'écrie dans le premier tranf» port l'auteur de les jours. Ah, Jans » doute, dit-elle, le Trône de Pologne » vous eft rendu ! Non, répond Staniflas en verfant ces douces larmes » qui s'échappent du cœur, mais le » Trône de France vous attend... La pre

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mière couronne du monde s'arrête fur » fa tête; toute la France eft à fes pieds. » Elle s'avance au milieu de cette gloire » fans en être éblouie; à travers toutes » les illufions du pouvoir & des plaifirs, fon œil tranquille découvre les devoirs qui l'attendent. » Ici l'Ora. teur développe avec le plus vif intérêt les qualités & les vertus de la REINE. » Raffemblons tous les genres de bon» heur & de féduction qui conspirent » ensemble pour autorifer du moins » les fecrettes foibleffes de fon amour"propre le mérite d'une heureuse fé» condité, la naiffance d'un Prince, les tranfports d'un peuple idolâtre du fang de fes Rois, au dedans mille

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» confolations, au dehors mille prof»pérités. Louis regnoit; la gloire, non point telle qu'elle s'étoit montrée à "fon bifaïeul, fanglante & terrible, » mais douce & tranquille, couvroic fon fceptre d'un éclat qui ne biefloit point l'œil jaloux de l'Europe. La » Lorraine, qui, fous un regne triomphant, n'avoit point été le prix du fang & de la victoire, venoit d'être » la conquête d'une politique fage & » éclairée; Stanislas y retrouvoit plus qu'un trône; il y retrouvoit le pou» voir de faire des heureux, le feul » avantage du trône le plus brillant..... » Vous rappellerai je la douceur de ces » momens écoulés dans les entretiens & » les embraffemens de ce père tendre? » Vous peindrai-je ce héros aimable, fuyant les refpects, ne voyant qu'un » Roi fon bienfaiteur & fon appui, ne » cherchant que fa fille au milieu d'un palais plein d'une grandeur qu'il rendoit encore plus intéreffante, cette vieille le honorable, ces longs jours ajoûtés à de grandes vertus?... Avec » tant de raifons d'être vaine, ambitieufe, entreprenante, la REINE eft

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