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lecture du plan; toujours des objections de la part de l'Amateur qui ne voit ni Paradis, ni Enfer, ni chœur de Démons ni de Divinités& qui fe récrie fans ceffe: vous n'y êtes pas ; lorfqu'on lui demande ce qu'il faudroit,il ne répond autre chofe que continuez Après l'examen du plan, on vient aux vers.» Montrez,dit M. De» loureville. Avec de la docilité vous »pourrez faire quelque chofe;mais vous » n'y êtes pas encore; je vous aiderai, parce que je vous trouve des disposi»tions. Voyons quelque morceaux.

M. PASTOUREAU.

Voici, fi vous voulez, le Monologue de Glaucus dans le palais de Nep

tune.

M. DELOUR EVILLE.

A la bonne heure.

M. PASTOUREAU.

Cruel Deftin, fuípends ta rigueur !
Charmant Amour, dont je chéris la flamme,
Ne veux-tu regner dans mon cœur
Que pour troubler mon ame 3

Je crois, Monfieur, que cela doit vous plaire.

M. DELOUREVILLE.

On voit bien que vous avez des idées, mais ce n'eft pas cela..... Je voudrois.....

M. PASTO UREAU.

Mais, Monfieur, la prière au Destim amène le dénouement.

M. DELOURE VILLE.

C'eft la tournure de ce Monologue qui devroit être autrement (révant), cruel Deftin, fufpends ta rigueur ! C'est une invocation ?

M. PASTOUREAU.

Oui, Monfieur',

M. DELOUREVILLE.

Je fens bien cela; mais je voudrois tourner ce vers là..

....

M. PASTOUREAU.

Comment?

M. DE LOUREVILLE.

Attendez.... Cruel Deftin.... Laiffezmoi faire, laiffez moi faire.

M. PASTOUREAU.

Je ne dis mot.

M. DE LOURE VILLE.

Paffez-moi l'écritoire, je vous prie.

M. PASTO UREAU,

La voilà.

M. DELOUREVILLE.

Voyons, (il prend une plume) Cruel Deftin, fufpends ta rigueur ! Je ne peux pas vous paffer cela.

M. PASTO UREAU.

Mais.....

M. DE LOUREVILLE.

Ne me diftrayez pas... Je voudrois mettre... Non..... Pourquoi pas?.... Rigoureux Deftin, fufpends ta cruauté.....

Non, non, ce n'eft pas cela non plus. Que Diable... Attendez...Cruel Deftin... Cruel Deftin, jufpends ..fufpends...

M. PASTO UREAU.

Vous n'avez que ta rigueur à mettre.
M. DELOUREVILLE.

Je crois que vous avez raifon..... Voyons.... Cruel Deftin, fufpends ta ri gueur. Oui, c'eft ce qu'il falloit mettre.

M. PASTOUREAU.

Mais, je l'avois mis auffi.

M. DELOUREVILLE.

Sufpends ta rigueur?

M. PASTOUREAU.

Oui, vraiment, voyez. Lui mon.

trant.

M. DELOURE VILLE.

Oui, oui, vous avez raifon, je vous paffe ce vers là; mais pour... Charmant Amour, dont je chéris la flamme.

M. PASTOUREAU.

Mais, Monfieur, que diriez vous à la place?

M. DE LOUREVILLE.

Ce que je dirois.... Mille chofes au lieu de tout cela. Charmant Amour..... Mais voyez donc comme cela eft commun!

M. PASTOUREAU.

Je le veux... Mais voudriez vous mettre tendre Amour, dont je chéris la flamme.

M. DELOURIVILLE.

Non, non... Dont je chéris la flam

me!

M. PASTOUREAU.

Il faut adoucir le reproche que je fais à l'Amour.

M. DELOUREVILLE.

Sans doute; par conféquent vous n'y êtes pas; voici ce qu'il faut dite.

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