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(il réve) Ne m'interrompez pas... Oui... Non... C'eft que ce que vous dites là à l'Amour, me dérange. Comment y at-il?

M. PAS TOURIAU.

Charmant Amour, dont je chéris la

flamme.

M. DELOUREVILLE.

Charmant amour.....

M. PASTOUREAU.

Dont je chéris la flamme.

M. DELO UREVILLE.

Dont je chéris la flamme..... On peut laiffer ce vers là. Voyons les deux

autres.

Les deux autres amènent les mêmes critiques, & on finit par les laiffer. L'Amateur eft enchanté de la docilité du Poëte, & lui promet de l'éclairer toujours de fes lumières. Ce Proverbe eft très-agréable; c'eft un joli pendant du Seigneur Auteur dont je vous ai rendu compte en parlant des autres

Parties. Le mot eft: Plus de bruit que de befogne.

La Veuve Avare. Le Chevalier de Saint-Rieul aperdu un oncle dont il attendoit toute la fortune; il apprend qu'il n'a rien laitfé, & la veuve l'afsûre; il va confulter un Avocat ; il avoue à M. Dubouloir, qui eft cet Avocat , qu'il eft très à plaindre, parce qu'il a enlevé une jeune perfonne qu'il aime, & qu'il a la douleur d'affocier à fa misère; cette perfonne eft parente de l'Avocat, qui d'abord eft affligé & finit par chercher à le fervit ; il fait ve. nir la Veuve, qui eft fa voisine, & donne un ordre fecret à fon valet qui accourra auffi-tôt qu'il lui fera figne. Le Chevalier fe cache; la Veuve arrive; c'eft Madame Derupert; elle fe plaint d'être réduite à l'indigence. Dans ce moment l'Avocat fait un figne; on crie que le feu eft chez un épicier; c'eft à côté de la maison de la Veuve. L'Avocat lui dit d'être tranquille & qu'il ira avec le Chevalier fauver fes effets. » Eh, Monfieur, s'écrie la veuve » défolée, ils feront perdus, brûlés, » avant qu'on ait pu les découvrir.

M. DUBOULOIR,

Nous les trouverons, Monfieur & moi.

MAD. DER UPERT.

Non, Monfieur, c'eft dans l'épaiffeur du mur, de l'argent, des papiers, laiffez-moi aller, je vous prie.

M. DUBOULOIR.

Comptez fur moi.

MAD. DERUPERT.

C'est toute ma fortune; il y a fix cens mille francs, Meffieurs.

M. DUBOULOIR.

Tranquillifez vous; ce ne fera peut

être rien.

MAD. DER UPERT.

Eh, Meffieurs , je veux y aller

abfolument.

M. DU BOULOIR.

Je vous dis que vous n'avez rien à

craindre; vous voyez bien qu'on n'entend pas de bruit.

MAD. DER UPERT.

Tout eft peut-être volé.

M. DUBOU LOIR.

Tenez, voyez à la fenêtre; il n'y a pas la moindre apparence de feu..... MAD. DERUPERT.

Ah, mon Dieu, que j'ai eu de peur! Je veux aller voir, toujours.

M. DUBOULOIR.

Madame, il n'y avoit point de feu du tout; fi vous voulez que je vous le dife, ceci n'eft qu'une plaifanterie, & qui tournera sûrement à bien.

MAD. DERUPERT étonnée.
Comment?

M. DUBOULOIR.

Oui, j'étois pénétré de douleur de voir qu'une honnête femme comme

vous étoit réduite à avoir fi peu de qui vivre; & pour m'afsûrer que vous me difiez vrai, je vous ai fait donner cette allarme,

MAD. DER UPERT.

Quoi, Monfieur, vous êtes capable d'une trahifon pareille?

M. DUBOULOIR.

Madame, ce n'eft pas un crime auffi grand que celui d'envahir & retenir le bien d'autrui.

MAD. DER UPERT,

Monfieur.... Paix donc.

On force Mad. Derupert à donner la moitié de la fomme. A Trompeur trompeur & demi, voilà le Proverbe.

Je ne m'arrêterai pas, Monfieur, fur la Permiffion de Chaffe, dont le Proverbe eft à laver la tête d'un mort on perd fa lefive, ni fur Les Epoux Malheureux petit Drame très - touchan: & qui l'auroit été davantage fi l'auteur avoit puy donner plus d'étendue. Un ma

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