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* que qui prouve trop ne prouve rien. Ce qu'il avance ici, prouve qu'il » ne s'eft pas donné la peine de » s'inftruire de l'histoire de Charles » VII. S'il avoit examiné avec at»tention l'état de la Cour de ce » Prince qui a toujours été fort orageufe, il n'auroit pas fait une réfléxion auffi fauffe, & donné gra» tuitement à Louis XI un fi horrible caractère. »

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Je me borne à ces traits, Monfieur. On n'a pas befoin de beaucoup d'obfervations pour fe convaincre que M. de Voltaire, dans fes hiftoires, a écrit prefqu'autant de menfonges que de lignes, & qu'on peut le critiquer avec fuccès. Cette Lettre eft d'un homme inftruit, mais dont le goût n'eft pas toujours sûr; en rele vant de véritables fautes, il lui en échappe quelques-unes de ftyle qui déparent un peu fon pêchent pas qu'il ne foit bon & qu'il ne mérite d'être lu. Il est du même format que l'édition des Œuvres de M. de Volaire par Crammer ; c'est-à-dire in-8°.

ouvrage,

mais n'em

Dorval, ou Mémoires pour fervir à l'hiftoire des maurs du dix-huitième fiécle, quatre parties in-12; à Paris chez Mérigot le jeune Libraire Quai des Auguftins, près de la rue Git leCaur.

Dorval occupe une des premières places de la finance; il a de grandes richeffes & beaucoup d'humanité. Un jour le trouvant à pied il eft furpris par la pluie & s'arrête fous une porte cochère; il y trouve une femme que la même raifon avoit contrainte de s'y re-tirer; elle pleure; Dorval en demande le fajet; il apprend que fon mari eft expirant & qu'il manque de pain; il la fuit pour foulager fa misère; le fpectacle qu'il voit dans l'appartement du malade le déchire. Dorfan touché de fa générofité le bénit & fait mettie fes enfans à genoux pour prier le Ciel de conferver leur bienfaiteur. Dorval ne s'en tient pas à ces premiers fecours; il découvre que Dorfan eft d'une très-grande famille; il lui donne

nappartement chez lui. Mademoiselle Dorfan ne tarde pas à faire impreffion fur fon cœur ; il en devient éperdument amoureux & n'ofe le déclarer; il mefure avec douleur l'intervalle que la naiffance met entr'eux ; il ne fonge pas que fes richeffes peuvent le faire difparoître, & que fes bienfaits l'ont rapproché de Dorfan. Celui ci le fent pour lui; il s'apperçoit de fa paffion.

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Ta » crainte eft chimérique, lui dit Dorfan. Ne bleffe pas mon cœur, n'of» fenfe pas ma vertu; refpecte mon amitié, ma reconnoiffance, mon honneur. Un vain préjugé ne fera jamais la règle de ma conduite; le hafard, » il eft vrai, me donne le médiocre avantage d'une naiffance illuftre; fi elle eft au deffus de la tienne, je la prife moins que tes vertas. Sois mon » gendre, fois mon fils, mon ami, mon bienfaiteur. Je m'honore de ton al»liance; je la préfère à la plus illuftre. La fatisfaction de la vanité vaut-elle » celle de; mon cœur? Connois moi, connois mon ame. Sans biens, mon cher Dorval, tu ferois auffi pauvre que je le fuis moi même, que je vou

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drois encore que tu fuffes mon gendre. »Je m'honorerois de ton alliance autant » que je me réjouirois de partager avec » toi ma fortune. L'ufage que tu fais de » tes richeffes a forcé même l'envie au »filence.Qui oferoit te les reprocher? Le » fang qui coule dans mes veines, s'il eft plus noble, n'eft pas plus pur que »le tien. Viens, allons demander à » ma fille de ratifier le ferment que je fais d'unir fon fort au tien. »

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Tout le préparoit pour le bonheur de Dorval; mais il avoit-des obstacles à furmonter. LeMarquis&la Marquife de Mainvilliers l'avoient recherché à caufe de fa fortune & de fa générofité; ils lui devoient des fecours qui les avoient fouvent garantis de la perfécution de leurs créanciers. Pour reconnoître fes fervices, ils vouloient le marier à une nièce qu'ils avoient & qui étoit fans fortune. Ils furent indignés de voir Dorval refufer leur alliance; ils cherchètent à fe venger. Dorval avoit un frère. nommé Doligny, qui étoit auffi trèsriche, & qui n'avoit pu défendre fon eœur des charmes de Mlle Dorfan. Inftruit de la paffion de fon frère, il

combattoit la fienne. Un homme de robe,qui étoit fon ami & celui du Mar• quis d'Armenville, l'exhorte à fatiffaire fon penchant; il cède à ces confeils.

Le mariage de Dorval venoit d'être retardé parce qu'on attendoit l'arrivée de M. Dalignan, oncle de Madame Dorfan, qui s'étoit avancé dans la Marine, & qui après un long voyage reve. noit dans fa patrie.D'Armenville profite de ce délai pour troubler la maifon de Dorval; il prend la fantaisie de féduire Madame Dorfan; il commence par lui donner des foupçons fur la conduite de fon mari, en lui mettant fous les yeux de prétendues lettres qu'une femme qu'il entretient lui écrivoit. Dans ce temps Dorfan fecouroit une jeune infortunée avec la mère. Madame Dorfan reçoit le poifon & ne fe défait du préjugé qui la tourmente que par une lettre de fon oncle, qui la prie de faire faire des recherches fur le fort de Madame de Baradec & de fa fille, dont le père, qui eft fon ami, n'a point de nouvelles depuis long- temps; it envoie le portrait de la mère & de la

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