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» les ouvriers qui font les inftrumens » aratoires,ils répondront que c'eft dans » la claffe ftérile. Si le lecteur fe récrie » fur l'évidence de deux »duction & fur leur valeur, les Éco»nomistes répondront qu'ils ne voient » de valeur dans les productions de l'induftrie que le total des valeurs des » matières premières & des fubfiftances » fans lefquelles ce produit de l'in» duftrie n'exifteroit pas.Cela eft incontestable dans un fens; mais il faut » voir fi les matières premières exifte» roient fans induftrie, & fi ce n'eft » pas encore l'induftrie qui leur donne » la valeur dont elles font fufceptibles: "voilà l'ensemble qu'ils n'examinent » pas; ensemble qu'on pourroit croire

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cependant qu'ils ont apperçu, par les » efforts qu'ils ont faits pour le divifer, » de peur apparemment de s'entendre. Il » y en a qui à force de fubtilités font » en effet parvenus à rendre cette matière difficile; il y en a d'autres auxquels il en a moins coûté pour être inintelligibles eux-mêmes. »

Dès qu'il eft prouvé que l'homme 'acquiert de jouiffances que par fon tra

vail, il eft facile de prouver que ces jouillances réunies forment la fomme des richeffes. Toute production a une valeur; cette valeur dépend d'abord de l'estime du premier poffeffeur de la production; mais la valeur relative dépendra de fon abondance ou de fa rareté, de la facilité ou de la difficulté de fe la procurer. Le commerce fe termine par l'échange de la production naturelle & néceffaire; cet échange peut être fufpendu par une fubftance neutre & stérile quelle qu'elle foit,qui,dès qu'elle eft admife dans le commerce, devient nonfeulement un figne, un gage d'une certaine valeur, mais encore une valeur réelle, une richeffe proprement dire. » Je ne difcuterai pas davantage fi le » principe de toute dépense & de toute ri

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cheffe eft dans la fertilité de la terre, » dont on ne peut multiplier les produits » que par les produits, parce qu'il eft » manifefte que les Economistes bor» nent à la culture des denrées la fource » des richeffes ou qu'ils font une » diftinction inconcevable entre une » matière première & une autre, ou qu'enfin, s'ils n'admettent point de

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» diftinction entre les matières premières, ils font alors une abstraction incompréhensible des arts néceffaires à » la culture de la terre & des autres arts, » ou même de l'application du même » art, d'une roue de charrue à une roue » de carroffe, par exemple, ou de la clef " d'une grange à celle d'une autre porte; » & qu'au lieu de confidérer l'induf>>trie comme la caufe propre de tous les ufages des matières premières, ils diftinguent l'induftrie effentielle à la » création, de l'induftrie; ce qui peut » être dans leur doctrine, mais ne fera jamais intelligible. Quant à moi, je » n'admets rien hors de la nature; je vois qu'elle renferme dans fon fein » tout ce qui exifté, & qu'il n'y a que »le travail qu'il en arrache les objets de jouiflancé que nous paffons notre vie » à perdre & à rechercher.

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M. de Lauraguais dans ce Difcours fe borne aux principes du commerce; c'est ce qui lui fournit l'occafion de dif cuter ceux des Economiftes; fes idées font claires, fimples, fouvent neuves, ou toujours préfentées d'une manière qui l'eft. Je vous citerai ce qu'il

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dit au fujet de la concurrence. » il faut » fans doute protéger la plus grande concurrence poffible de production, » mais diminuer autant que cela fe peut » les frais des échanges; ce que l'on parvient à faire par la communica»tion des grands chemins, & fur-tout » par la navigation. Si j'admettois une » claffe ftérile elle feroit sûrement compofée de gens inutiles, & il y en a beaucoup; mais je vois que dans le » nombre de ceux qui ne font que transporter des matières ou les revendre, » la plupart de ces gens là vivent abfolu»ment aux dépens du Public; & cette efpèce d'hommes eft plus que ftérile; » car elle eft à charge & pèfe fur la Nation. Je crois avoir prouvé que le com»merce des Indes, pouvant être in» finiment lucratif, & fon bénéfice inconnu, ou du moins inapprécia»ble, car il peut varier de cent pour » cent dans certaines circonftances, il faut en laiffer la concurrence abfolu»ment libre, parce que la perte des frais » multipliés par la concurrence ne peut » pas entrer en comparaifon avec la » perte des gains énormes que les négo»cians peuvent faire fur la nation. Ce

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qui ne peut pas être affujetti au calcul » doit refter libre, mais ce qui fe passe » en France peut être calculé, & nous » allons voir ce que produit la plus » grande concurrence, non pas dans les "fabriquans, mais dans les Marchands.» L'auteur puife fon exemple chez les boulangers; la libre concurrence a porté leur nombre à près de 1400; mais elle n'a pas augmenté celui des acheteurs; c'eft la concurrence de production qu'il faut augmenter, & refferrer celle des marchands qui vivent aux dépens du Public.

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Le Mémoire de M. de Lauraguais eft à la fuite de ce Difcours; c'eft celui que lut M. Panchaud dans l'affemblée de la Compagnie des Indes du 29 Mars dernier. Lorfque l'adminiftration futforcée d'apprendre aux Actionnaires que leurs » fonds étoient abforbés, & qu'il lui falloit trente millions pour continuer » le commerce & pour payer fes en»gagemens, dont quelques uns étoient preffans, elle annonça cependant que le commerce de la Compagnie des »Indes s'étoit bonifié de onze millions

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