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M. Demarteau qui profeffe le genre particulier de l'imitation du crayon, a réuffi dans une entreprise difficile de ce genre; il a gravé fupérieurement Lycurgue bleffé dans une fédition, deffin de M. Cochin.

- Les talens de Mrs Roettiers & Duvivier pour la gravûre des Monnaies & des Médailles font fi avantageufement connus & depuis fi long-temps, qu'il feroit inutile d'étendre cette article peut être déja trop long, parun éloge détaillé de leurs morceaux, qui tous font intéreffans.

Voilà, Monfieur, ce qui m'a frappé le plus au Salon de cette année. Si j'ai ofé hazarder quelques critiques j'espère qu'on n'y appercevra point d'amertume, & qu'on jugera qu'elles m'ont été dictées par le zèle pur de la perfection des Arts,& non par l'odieuse manie de déprimer des Artistes eftimables.

Je fuis, &c.

A Paris, ce 4 Septembre 1769.

LETTRE XIV.

Hiftoire de la Ruffie, depuis l'origine de la Nation Rule jusqu'à la mort du Grand Duc Jaroflaws I; par Michel Lomonoflow, Confeiller d'E. tat, & Membre des Académies Impériales & Royales de Saint Pétersbourg de Stockolm, &c, &c. Traduite de l'Allemand par M. E ***, un volume in-8°; à Paris chez Guillyn Libraire Quai des Auguftins.

Ette Hiftoire de la Ruffie eft fort

Cette ée des Rules, il n'y

eftimée des Ruffes; il n'y avoit qu'un naturel du païs qui pût nous en donner une auffi fidèle, auffi curieufe, auffi intéreffante. Elle n'a pas plutôt paru en Langue Ruffe, qu'elle a été traduite & imprimée à Riga & à Léipzick. C'eft d'après la verfion Allemande

qu'on vient de faire la traduction Françoife. L'Académie de Pétersbourg parle ainfi de cet ouvrage. Feu Michel Wafziliewicz Lomonoflow, Confeiller » d'Etat, publia en 1760 un Abrégé » des Annales de Ruffie, & il fut reçu » avec un applaudiffement univerfel. Cet ouvrage qu'on peut regarder com» me un des plus utiles qui ayent paru jufqu'ici, comprend la partie la plus » obfcure de l'Hiftoire de la Ruffie, & » par conféquent la plus difficile à développer. L'auteur auroit pouffé fon » ouvrage plus loin & la mort ne l'eût prévenu. On n'en a point trouvé la fuite parmi fes papiers.»

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Cette Hiftoire et écrite d'après les chroniques Ruffes qui font en général peu connues dans le refte de l'Europe. Monfieur Lomonoflow parle d'abord des anciens habitans de la Ruffie..Nos » Historiens, dit-il, afsûrent que les premiers habitans de la Ruffie ont été "les Efclavons & les Ezudes. Les écri» vains étrangers veulent au contraire » qu'elle ait été d'abord habitée par les Scythes & les Sarmates, qui formè

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»rent dans la fuite différens peuples »connus chacun fous un nom particulier. » Ces deux nations acquirent une puif. fance proportionnée à l'étendue du "païs qu'elles habitoient. Les Efclavons » s'accrurent confidérablement & s'emparèrent de plufieurs contrées que les Ezudes, foumis aux premiers Empereurs » de Ruffie, habitoient. Une partie des » Ezudes s'incorpora avec eux; les au» tres abandonnèrent leurs domiciles & ,, furent s'établir vers le Nord & vers l'Orient. Ce que je dis ici eft nonfeulement confirmé par quelques ha» bitans des Ezudes qui l'ont appris par » tradition, quoi qu'ils ayent oublié » leur Langue maternelle, & qui ne » peuvent être d'origine Efclavonne, » mais encore par les noms que confer» vent quantité de villages, de rivières, » de villes, de païs, fur-tout du côté de »'Orient & du Nord, pour ne rien dire » de quantité de mots qui ont cours » dans notre Langue.

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Une preuve qui, felon M. Lomonof fow, confirme que les Efclavons ont eu beaucoup de part à la fondation de l'Empire de Ruffie, c'eft que la Langue

Ruffene diffère de l'Efclavone que par le Dialecte. Cette nation étoit trèsnombreuse & formoit plufieurs peuples, tels que les Polonois, les Bohémiens, les Bulgares, les Serviens, les Dalmates, les Macédoniens, & les autres peuples qui habitoient les bords du Danube, ainfi que ceux qui étoient établis fur la côte méridionale de la mer Baltique.

L'auteur s'étend fur les mœurs, les coûtumes & la religion des Efclavons. Ils commencèrent à fe faire connoître dans les premières années du 6 fiécle par les guerres qu'ils eurent avec les Grecs & les Romains; Procope en parle ainfi : » Les Efclavons & les Antes ne font

foumis à aucun Monarque & ne » connoiffent depuis un temps immé"morial d'autre gouvernement que le » démocratique ; ils délibèrent en com »mun fur ce qui concerne leurs intérêts, » & on ne remarqué aucune différence » entr'eux quant aux autres choses. Ils » reconnoiffent un Dieu qui envoye la foudre & gouverne l'univers, à qui ils facrifient des taureaux & d'autres » animaux. Ils n'admettent aucune Pro

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