Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

دو

» mière fois qu'une règle d'arithmétique » forma un parti entre des commer>> çans, ou qu'on voyoit des gens met» tre un intérêt affez vif à la continua» tion du commerce de la Compagnie, » pour efpérer qu'à force de fe récrier » fur les bénéfices du commerce des » Actionnaires ils leur perfuade

roient que ces bénéfices étoient réels... M. le Comte de Lauraguais étoit à cette affemblée en qualité d'Actionnaire; il eut une conférence avec Mrs Dupan, la Rochette & Panchaud la veille de la convocation de la feconde affemblée des Actionnaires, & ils pafsèrent la nuit à faire ce Mémoire auquel M. Panchaud eut la plus grande part, & que M.de Lauraguais donne avec les fautes qu'on avoit été contraint d'y laiffer; car à peine on avoit eu le temps de l'écrire.

On commence par représenter aux Actionnaires que la fituation acteulle de la Compagnie ne peut laiffer concevoir des efpérances plus flatteufes fur fon état futur. On convient de la néceffité de payer fes engagemens ; on approuve les caufes qui les ont fait contracter mais en même temps on préfente, des

"

calculs qui doivent ouvrir les yeux des Actionnaires & les ramener à réfléchir. fur ce commerce; les frais défalqués on trouve un million par an de bénéfice fur les retours,en évaluant le bénéfice à 70 pour cent. On obferve cependant qu'il ne peut pas fe conferver toujours au même taux. Nous avons d'abord » examiné le tableau que nous ont four» ni vos Administrateurs des prix d'a» chats & de ventes des marchandifes qui ont compofé vos cinq ventes de 1764,65, 66, 67 & 68; d'où il font » résulter un bénéfice de 84 pour cent, » année commune; cette manière d'é» valuer les bénéfices par année com» mune feroit très-jufte, fi les profits. »euffent été tantôt plus forts, tantôt

[ocr errors]
[ocr errors]

plus foibles, & fi l'on ne voyoit dans » l'avenir aucune différence fenfible » d'avec le paffé; mais, Meffieurs, vos » profits relatifs ont décliné tous les » ans, & lorfqu'après avoir conftaté les » effets de ce décroiffement vous en aurez connu & pefé les caufes, vous jugerez qu'on ne doit pas s'attendre » avoir cette partie fe bonifier. »

On entre dans des détails fur la caufe

que le com

de cette diminution du bénéfice des retours; elle confifte dans le hauffement du prix des marchandifes du Bengale qui font l'objet de la traite de la Compagnie; ce qui a été occafionné par la révolution qui eft arrivée dans cette contrée où les richeffes de la Compagnie Angloife & celles de fes employés. ont entraîné des demandes exceflives qu'il a fallu réaliser. Après avoir démontré merce n'a pas été avantageux, on n'ofe pas fe flatter d'un meilleur avenir; il feroit aifé de propofer des projets; mais leur exécution feroit difficile ; & pour les faire goûter il faudroit mafquer toutes les probabilités qui y feroient contraires; on invite la Compagnie à être en garde contre tous les projets de cette efpèce, fur tout dans un moment où le plus clair de fon bien eft diffipé, & de ne pas expofer les créanciers à participer à fes malheurs. » C'eft cette confidéra» tion, Meffieurs, qui nous oblige à vous » rappeller que dans tout ce que nous » avons eu l'honneur de vous expofer jufqu'ici, nous avons fixé, vos regards fur un temps de paix & de tranquil

[ocr errors]
[ocr errors]

:

lité. Quel feroit votre état,fi la guerre » venoit? Quarante millions qu'elles »vous trouveroit en mer feroient expofé n à des rifques que vous couvririez à pei»ne avec cinquante pour cent de pri» me voilà une perte réelle de vingt » millions pour la Compagnie, fans "compter celles qu'elle pourroit faire dans fes établiffemens fi l'ennemi >> s'en emparoit, ou que lui occafionne>>roient ces mêmes établiffemens à con» ferver fans commerce, pour en couvrir » la dépenfe; alors la chute de la Compagnie feroit inévitable, & les Ac»tionnaires auroient la douleur de voir » leurs créanciers leur contefter les 80 » livres de rente, ou la honte de n'en jouir qu'à leurs dépens.»

[ocr errors]

Après ce tableau l'auteur propofe un parti à la Compagnie : c'eft de faire un appel de 600 livres par action; ce qui pour 36921 actions fournira un capital de 22, 153,osol. Les Actionnaires feront invités à fournir cet appel;on leur accordera un mois pendant lequel ils feront admis feuls & par préférence au payement du premier terme. Après ce délai chacun fera admisà remplir cet ap

pel dans les termes prefcrits, & les actions qui n'auront pas été remplies demeureront fimples actions rentières de 80 livres au capital de 1600. Les fonds & les propriétés de la Compagnie appartiendront à ceux qui auront fourni l'appel, à la charge par eux d'en acquitter les dettes & engagemens aux termes auxquels ils ont été contractés. Le fond de l'appel fera employé d'abord à acquitter les dettes exigibles jufqu'au mois de Décembre, & fucceffivement à commencer les opérations de la Compagnie qui ceffera fon commerce aux Indes, & confervera fon privilège avec le droit de le reprendre fi elle le peut dans la fuite; & en attendant elle delivrera des permiffions aux particuliers qui voudront commercer dans ces contrées. On formera une caiffe d'efcompte. telle que celle que la Compagnie a dirigée depuis 1727 jufqu'en 1759; elle efcomptera à 4 pour 100 tous les effets à échéance fixe & qui auront deux mois. de cours ou davantage fuivant les bornes que les Adminiftrateurs croiront devoir fe preferire. En fuppofant les efcomptes bornés à deux mois, la Com

« VorigeDoorgaan »