alternative que la liquidation abfolue, pure & fimple, ou l'efpèce d'affociation qu'on leur propofe dans le projet d'une caille d'efcompte. Ce feroit un moyen de faciliter la circulation & de donner un grand reffort au commerce; dans le temps qu'une pareille caiffe a été foumise à l'infpection des Syndics & Directeurs de la Compagnie, on a remarqué que fur plus de 120 millions qui pafsèrent dans cette caiffe, il n'y eut de perte qu'une lettre de 4000 livres. On donneroit aujourd'hui toute l'étendue poffible à cet objet en y employant les fonds de l'appel; la Compagnie formeroit une nouvelle affociation qui feroit à la tête. » Je me crois » d'autant plus permis de penfer que le »projet du Gouvernement eft d'établir » une caiffe d'efcompte & la liberté du commerce, que je me croirois permis de dire qu'il devroit l'avoir, s'il ne l'avoit pas. Que répondre au Roi, » s'il difoit aux Actionnaires : pourquoi vous livrez vous à des inquiétudes lorfque je vous conferve la li»berté? Si vous croyez que le projet » que j'ai pour le bien public s'op

»pofe à votre intérêt particulier, n'y »entrez pas; mais je calculerai avec » vous, & je puis, fans rigueur, vous » faire perdre les avantages que je » vous avois accordés fur vos concitoyens. Si vous entrez dans mes vues, » ces avantages vous font confervés ; » vos fonds dépendent d'une moins "grande combinaifon d'événemens, & » votre fort eft meilleur. Refufez-vous » mes bienfaits? Vous devez compter » encore sur ma justice, mais ne plus prétendre aux dons que je vous avois

» accordés. "

Tel eft ce Mémoire. Vous y verrez Monfieur d'excellentes vues, dest difcuffions profondes, des connoiffances particulières de ce qui concerne la Compagnie des Indes. On ne peut que donner de juftes éloges à M. le Comte de Lauraguais, quoique fouvent fest idées foient difparates & manquent d'ensemble; mais il en convient luimême; ainfi l'on auroit mauvaise grace de le lui reprocher. Son ftyle n'eft pas non plus fans défauts. Il dit naturellement ce qu'il pense à M. l'Abbé Morellet & aux Economistes. Il doit être flatté

qu'on le ferve de la même manière ; il emploie quelquefois des tours forcés qui donnent à fes phrases un air obscur & gêné qui feroit imaginer qu'il ne s'entend pas toujours lui-même; il y a fur-tout quelques affectations d'efprit qui déparent un ouvrage de ce genre.

M. de Rullieres, connu par une piè » ce de vers charmante, intitulée Les » Difputes, & fur laquelle je ne crois » pas qu'on puiffe difputer, &c..... Lui " & l'auteur des Ephémérides envoyent » à l'école l'auteur de la Lettre fur l'In» duftrie; ce qui ne paroîtra pas poli » à ceux qui ne fçauront pas que les » maîtres ne connoiffent d'autre école » que la leur; mais n'ont-ils pas fait une » école confidérable, &c ? » Tout cela n'eft ni plaifant, ni ingénieux, ni léger. Il y a plufieurs traits de cette efpèce; je ne les relève que parce qu'ils ne font pas à leur place, & que M. de Lauraguais eft plus fait que perfonne pour les éviter.

Je fuis, &c.

Paris, ce 3 Août 1769.

LETTRE III.

L'Ecole de la Fortification, ou les Elémens de la Fortification permanente, régulière & irrégulière, mis dans un ordre plus méthodique qu'il ne s'eft pratiqué jusqu'à préfent: pour fervir de Suite à la fcience des Ingénieurs de M. Bélidor; avec deux nouvelles méthodes de fortifier une Place; plufieurs nouveaux ouvrages, beaucoup de remarques & de planches, &c; par JoJeph de Fallois, Major du Corps des Ingénieurs, Inftructeur dans les Mathématiques & l'Art Militaire de S. A. S. Electorale de Saxe, &c, Membre de l'Académie des Arcades à Rome, &Membre Honoraire de la Société Elec torale d'Agriculture à Leipfick.

ouvrage,

Crefde, & dont on trouve des СЕ forti des preffes de

exemplaires à Paris chez Defaint rue du

Foin Saint Jacques, forme un volume in-4° d'environ 252 pages. M. de Fallois s'eft propofé de donner des principes fuivis fur la Fortification.La plupart des auteurs qui ont écrit avant lui fur ce fujet ne fe font pas affez attachés à la méthode & aux bons principes; ils n'offrent que des règles des règles générales ou des fyftêmes recherchés, ou des répertoires des noms des parties de la Fortification. Cette fcience fe divife en Fortification paffagère & enFortification. permanente. M. le Chevalier de Clairac a traité de la première dans fon Ingénieur de Campagne, & M. de Fallois renvoye à cet ouvrage où cette partie eft traitée avec l'étendue & l'exactitude néceffaires; il fe borne à la Fortification permanente qui fe divife en régulière & en irrégulière, & qui forme les deux parties de ce Traité.» Un ha»bile Ingénieur ( M. le Chevalier de » Clairac) dans un ouvrage différent de » celui-ci, après avoir fait fentir la né» ceffité de mettre les principes de cet » art en ordre méthodique & en avoir propofé une marche (idée qui m'a >> fervi à conduire mon travail) ajoûte

"

» ces