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» ces termes Je fuis perfuadé qu'un »Jemblable ouvrage donneroit fur la For»tification des notions & des idées bien différentes de celles que l'on en prend » d'ordinaire; commençant ainsi à la » mieux connoître, il eft probable que l'on » commenceroit aufi à la mieux culti

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» ver. n

L'auteur, dans la première partie, traite de la Fortification régulière; il explique d'abord les différens ouvrages de Fortification, & ceux qui forment l'enceinte d'une place. Ces définitions justes le conduisent à parler de l'origine de l'art. Il préfente les hommes forcés par les circonstances de fe défendre contre les entreprifes étrangères, & imaginant les moyens d'en venir à bout; l'hiftoire marche avec l'art, & les maximes, & les règles de la bonne Fortification font une fuite de la néceffité, de la réfléxion & de l'expérience.

Après ces préliminaires, qui font bien vus & expofés avec la plus grande clarté, M. de Fallois enfeigne la manière de tracer tous les ouvrages fur le papier; c'eft une partie de théorie abfolument néceffaire à l'Ingénieur, & qui AN. 1769. Tome V.

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facilite

naturellement la pratique. L'auteur conduit fon élève fur le terrein où il lui fait tracer l'enceinté d'une Place, & procéder à fa conftruction; il ne néglige aucun détail important, & montre l'emploi des matériaux ; il ne finit cet article intéreffant qu'au moment où la Place eft conftruite. Il s'étend fur les trois fyltêmes de M. de Vauban, & indique les améliorations dont le troifiéme eft fufceptible. Il propofe enfuite deux nouvelles méthodes de conftruction pour parer l'effet du ricochet,&rallentir celui des bombes; pour cet effet il voudroit que l'on confidérât les ouvrages d'une Fortification comme devant fervir à deux fins : » la première, »à dérober leur difpofition réciproque » à l'ennemi, l'obliger à éloigner fon camp & la circonvallation le plus loin poffible, le contraindre par là à de plus grands travaux & à avoir plus de monde; la feconde, à garder, pour » ainfi dire, fa plus grande défenfe en elle même, afin que l'en"nemi foit obligé de détailler fes at» taques, & de s'établir fur un ou"vrage pour pouvoir attaquer l'autre,

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qui jufqu'alors n'auroit pu être décou»vert par fes batteries; en un mot, faire effuyer à l'affiégeant toutes les » chicanes poffibles, le rebuter & lui » faire lever le fiége après lui avoir dif>>puté le terrein pied à pied. Ainfi » donc, au lieu de conftruire les ouvra. »ges avancés plus bas que ceux qui font » vers le corps de la Place, je les conf»truits, au contraire, de la même hau-. » teur que le corps de la Place même; »je me fers des premiers ouvrages » pour employer le gros canon, afin d'obliger l'ennemi d'affeoir fon camp le » plus loin de la Place qu'il fera poffi"ble, & de pouvoir tirer avantage de » cette artillerie dès l'ouverture de la tranchée; ce qui en retardera confidé»rablement les progrès. »

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Les premiers ouvrages, par la méthode de M. de Fallois, déroberont à l'enne. mi ceux qui font derrière; il ne pourra fe former une idée certaine de leur difpofition, & ne tirera à ricochet qu'au hafard & non point à coup sûr comme dans la Fortification moderne; par co moyen le corps de la Place peut fe conferver dans fon entier ; on pourra

la

défendre avec du petit canon les ouvra ges qui font devant elle, parce que diftance ne fera pas confidérable; cela fournira les moyens de ménager la dé penfe des munitions & de prolonger en conféquence la défense qui fera trèsmeurtrière, parce que les feux du corps de la Place fe croifant fur l'ouvrage artaqué, l'affiégeant y fera découvert fitôt qu'il y paroîtra, & fon canon ne pourra lui être d'aucune utilité contre le baftion attaqué, à moins qu'il ne le faffe monter par les brêches fur l'ouvrage extérieur, & alors il y fera bientôt hors de fervice par le feu des batteries confervées dans leur entier, & toutes prêtes à le foudroyer. Je ne m'arrêterai pas fur les détails de la méthode de M. de Fal. lois; il faut les lire dans l'ouvrage même, & voir les plans différens qu'il y a joints, pour les comparer entr'eux & éclaircir le texte.

La feconde Partie traite de la Fortification irrégulière. On donne ce nom à la manière de fortifier une Place, dont la figure, les angles & les côtés font irréguliers, c'est-à dire inégaux ou quand la fituation de la Place empêche

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de donner la même figure aux ouvrages que l'on emploie ordinairement dans un terrein qui permet de s'étendre également par-tout. Cette partie de l'art eft plus en ufage que la précé» dente, parce que l'occafion de bâtir de » nouvelles Places en terrein bien régulier eft affez rare ; c'eft auffi la par»tie qui demande le plus d'intelligence » & de difcernement, étant très-facile de » dreffer un plan régulier, au lieu qu'il` » n'en eft pas de même de bien fortifortier une Place irrégulière dont la figure eft souvent bifarre, & les cir» conftances très embarraffantes. Il y » deux cas qui fe préfentent ordinaire» ment dans la Fortification irrégulière; » le premier, lorfque l'on eft obligé de

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s'afsujettir au terrein pour bâtir une » Place à neuf, le fecond, lorfqu'on doit fortifier une Place déja entourée d'une vieille enceinte, ou fermée de » murailles. Dans le premier cas il fe >> rencontre peu de difficultés, parce que » l'on peut rentrer ou reffortir felon

que les différentes circonftances l'e»xigent, ou que le demande l'efpèce d'ouvrage que l'on veut conftruire;

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