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car la demande de vivre dans l'indé»pendance des loix mèneroit tout droit » aux Petites-Maisons. Mais à quoi bon » la demande de cette liberté qu'ils » fçavent eux-mêmes ne pouvoir ja» mais leur être accordée? Quel peut »être fon but? Tranchons le mot : c'eft » le même au fond que celui de vivre » dans l'indépendance des loix, & il » devroit avoir le même effet. Nos Philofophes ufurpent cependant cette liberté à un point & fi impunément, qu'ils pourroient fe difpenfer de » joindre à l'audace de l'ufurpation celle » de la demande. Quant à moi,mes réfle>xions actuelles fur eux & fur leurs fyf»têmes une fois gravés dans la tête des » hoinmes incapables de réfléchir par » eux-mêmes, je la leur accorderois, & »je crois qu'ils fe donneroient bien de garde d'en ufer; car leur philofophie » ne feroit plus vue alors avec les yeux» de nos penchans, mais avec ceux de » la droite raifon; on ne leur prête. »roit plus l'oreille; il n'y auroit pas jufqu'à leurs valets, leurs cordonniers »& leurs tailleurs, qui ne courroient plus les rifques qu'ils lear font courir de

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»ne point croire en Dieu, & qu'ils » leur font courir très- inconféquem» ment; car ils veulent que ces gens-là "croyent en Dieu. »

que

L'auteur parcourt toutes les différentes parties des fyftêmes philofophiques. On veut abfolument marier les Moines & les envoyer à la charrue. La plûpart ne font pas faits pour ce dernier métier; & quant au mariage, que les Philofophes donnent l'exemple; pourquoi des gens que rien n'engage au célibat, s'y dévouent ils? Ils ont bonne grace enfuite de venir déclamer contre lui. Il y a une chofe à remarquer, Monfieur, c'eft dans toutes ces fatyres contre les Moines, on épuife fur eux tout ce que la méchanceté peut imaginer; mais quand même ils feroient inutiles & que leur fuppreffion fe roit un bien, faut-il en dire du mal? Au lieu de les calomnier, confidérez, dirois-je aux Philofophes, qu'ils ont embraffé leur état dans la première jeuneffe; ils en ont rempli les devoirs; ils continuent à les remplir; ils ne peuvent le quitter. Si l'on croit qu'ils ne font pas néceffaires, ne les accablez

pas de vos invectives; ouvrez leur les portes, & qu'ils fe féparent fans bruit ; les injures que vous leur dites prouvent contre vous; vous ne voulez les détruire que parce qu'ils tiennent à la Religion; & ils font plus néceffaires & plus utiles que vous ne le voudriez. Telle eft, dit l'auteur en concluant » la folie de nos Philofophes, de ces hommes qui prétendent faire corps >> aujourd'hui dans l'Europe, & qui forment un parti en déteftant tout efprit de parti; de ces beaux génies qui » abufent de leurs talens pour ofer » élever jufques dans le fein de nos » Monarchies la voix la plus capable » de les détruire, en ofant fe donner » pour en être les plus fidèles fu»jets; de ces efprits républicains qui » demandent pour premier homma"ge à leur Philofophie, le facrifi

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ce des ordres religieux, voués ef» fentiellement aux Monarques Catholiques, & qui, politiquement & religieufement parlant, font avec le Clergé Séculier la première milice du trône ; de ces libertins de cœur & »d'efprit qui en corrompant le fiécle

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font que les Ordres religieux mêmes "fe reffentent de cette corruption: & » ce feroit des efprits de cette trempe » qui donneroient le ton aujourd'hui !

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Ces Lettres, Monfieur, font écrites avec force; les raifonnemens de l'auteur ont de la jufteffe; il prend une méthode nouvelle pour combattre les Philofophes; ils répondront difficilement à fes objections.

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Traité fur la Calomnie en forme de Lettre, à M. le Chevalier de G. in80 °, à Paris chez Lefclàpart Libraire rue de la Barillerie, près da Palais Marchand.

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L'auteur de cette Lettre fuppofe qu'il répond au Chevalier, qui le félicite d'avoir fubjugué le cœur & la fageffe d'une femme; il lui reproche de prêter par cette idée fa plume à la calomnie; il commence par lui en tracer le portrait pour l'en dégoûter; c'eft ainfi qu'Apelle l'a peinte dans un tableau. » On y voyoit la Crédulité avec de longues oreilles

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tendant les mains à la Calomnie qui alloit à fa rencontre. La Crédulité » étoit accompagnée de l'Ignorance & » du Soupçon. L'Ignorance étoit repréfentée fous la figure d'une femme » aveugle; le Soupçon fous la figure » d'un homme agité d'une inquiétude » fecrette, & s'applaudiffant tacite»ment de quelque découverte. La Ca» lomnie au regard farouche occupoit le milieu du tableau; elle fecouoit » une torche de la main gauche, & de » la droite elle traînoit par les che» veux l'Innocence fous la figure d'un enfant qui fembloit prendre le Ciel » à témoin. L'Envie la précédoit, l'Envie aux yeux perçans & au vifage » pâle & maigre; elle étoit faivie de l'Enbuche & de la Flatterie à une distance qui permettoit encore de dif» cerner les objets. On appercevoir la » Vérité qui s'avançoit lentement fur 13 les pas de la Calomnie, & conduifoit »le Repentir en habits lugubres. »

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Si l'on peut tolérer la médifance, c'est parce qu'elle pourfuit le vice, & porte peut-être quelques perfonnes à l'éviter; mais la calomnie ne peut être

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