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de 35 millions jusqu'à la fin de 1786. Ces calculs, en contradiction directe avec ceux de Necker, attirèrent une réponse assez énergique de la part de cet ex-ministre, et ses nombreux amis se liguèrent en sa faveur. On accabla Calonne d'accusations trèsgraves; on l'attaqua d'abord dénonciation de l'échange du comté de Sancerre, qui appartenait au comte d'Espagnac, et on disait hau

par

la

millions, devaient se porter à 590 toute la dextérité possible; mais millions pour atteindre le niveau les révélations qu'il fut forcé de dans l'année 1797. On tâcha de dé- faire, et le déficit de cent quinze montrer la fausseté de ces calculs millions annuels, augmentèrent les dans un grand nombre de pam-craintes qu'on avait conçues, et fiphlets, auxquels Calonne répondit rent les plus sinistres impressions. dans la suite par des écrits où l'on Calonne fit remonter l'origine du détrouve de la clarté et de la dialec-ficit jusqu'au ministère de Terray, tique. Il s'était persuadé que les prétendant qu'il était dès lors de 40 deux principes sur lesquels devait millions, augmenté depuis 1776 poser le nouveau système d'emprunts, jusqu'en 1783 d'une somme égale, étaient l'établissement de la subven- et avoua de l'avoir accru lui-même tion territoriale, payable en nature, et l'extension de l'impôt du timbre. On sait les vifs débats que ce plan occasiona dans les parlemens, et les plaintes qu'il excita dans diffé rentes classes. Depuis cent soixante ans, la convocation des états généraux était regardée, et avec raison comme funeste à la royauté. Pour éviter les extrêmes, Calonne proposa une assemblée de notables choisis parmi les membres les plus dis-tement que Calonne avait sacrifié les tingués des deux premiers ordres de intérêts du roi à ceux d'un partil'état, de la magistrature, et dans culier dont il avait partagé les bénéles chefs des principales municipa- fices. Parmi ces accusations, la plus lités. Après plusieurs hésitations, juste est celle qui l'inculpait d'avoir le roi, par un désir sincère du bien, attendu trois ans entiers pour dresser approuva le plan dont Calonne lui- l'état d'une situation aussi alarmante. même ne se dissimulait pas les dan-Le marquis de la Fayette fut un de gers, comme on le voit par la let- ses premiers accusateurs. Le roi semtre qu'il écrivit à un de ses amis lebla d'abord soutenir son ministre,qui 16 août 1786, et où il disait : «Je fut enfin destitué et exilé en Lorraine. >> viens de lire mon plan au roi; il L'archevêque de Toulouse le rem>> m'a bien entendu, bien écouté, plaça. Calonne fut dépouillé ensuite >>m'a tout promis; mais je me fais du cordon bleu, qu'il portait comme »>pitié à moi-même, lorsque je pense trésorier de l'ordre du Saint-Esprit. »aux résultats qu'il peut avoir pour Il se rendit en Angleterre, où il >> moi. N'importe, je crois que c'est reçut une lettre de Catherine II, »le bien, le bonheur du roi et du dans laquelle cette impératrice l'en>>peuple ; j'ai bon courage, je l'en-gageait de venir dans ses états. Peu>treprendrai. >> Vergennes venait de dant ce temps, les parlemens de mourir, et Calonne perdait en lui Grenoble, de Toulon, de Besanun appui et un protecteur. La pre- çon, de Paris, s'étaient prononmière séance des notables s'ouvrit à cés contre lui. Calonne entreprit Versailles le 22 février 1787. Le sa défense dans un mémoire puexposa son compte avec blié vers la fin de 1787, et dans une

ministre

lettre en date du 3 février 1789, dres, 1790, in-4°. VII Lettres d'un adressés l'un et l'autre au roi; mais publiciste de France à un publises plaintes ne furent pas écoutées. Ce ciste d'Allemagne, 1791. VIII Esfut en vain qu'il passa en France et quisse de l'état de la France, 1791, se présenta à l'assemblée électorale in-8°. Ses ouvrages, écrits avec de Bailleul pour se faire élire can-force et élégance, quoique souvent didat aux états généraux. Il dut re-d'un style peu correct, doivent être noncer à cet espoir et retourner à considérés comme monumens histoLondres. L'émigration des princes riques, soit pour l'administration lui fournit l'occasion de leur rendre des finances, soit pour la progresdes services qui firent oublier les sion de l'événement de ces temps torts qu'on lui attribuait. Ses négo-difficiles. Calonne avait des talens, ciations, ses voyages multipliés en mais on l'a accusé avec justice d'imAllemagne, en Italie, en Russie, son prudence et de précipitation. En zèle et son dévouement, lui capti-songeant aux malheurs qu'il prépara vèrent l'estime de tous les royalistes. à la France par la convocation de Dans cette occasion importante, il l'assemblée des notables, on ne peut déploya des talens nouveaux, sacri- pas non plus oublier le refus obstiné fia toute la fortune que son second qu'il eut à essuyer des subsides mariage lui avait apportée, et se vit nécessaires à la réussite de ses plans plusieurs fois en péril de perdre la qui fut une des principales causes vie. Lorsque tous ses moyens poli- de ces malheurs. tiques en faveur d'une juste et mal- CALZOLAI (Pierre), bénédicheureuse cause furent épuisés, il latin du Mont - Cassin, nommé aussi servit encore par le seul moyen qui | Pietro Bugiano, à cause de sa ville lui restait, et publia son Tableau natale, Pietro Fiorentino, parce de l'Europe en novembre 1795; qu'elle se trouve dans le territoire ouvrage remarquable par l'éloquence de Florence, et Pietro Ricordato, du style et le récit fidèle des événe-surnom que lui donnaient ses connemens. Ce fut à cette même époque frères, était né, vers 1501, à Buque Calonne se brouilla avec les giano, petite ville de Toscane. Il se princes, et dès lors il disparut de la fit connaître par une histoire des orscène politique. Il quitta l'Angle-dres monastiques écrite en italien, et terre au mois de septembre 1802, fruit d'un long travail et de pénibles et vint à Paris, où il mourut le 23 recherches. Elle est intitulée : Histooctobre suivant, âgé de 58 ans.ria monastica, in cinque libri diOutre les ouvrages déjà cités, on a visa, trattati per modo di dialogo, de lui: I Correspondance de Necker Florence, 1561, in-4, 2o édit., Rome, avec Calonne, 1787, in-4°. II Ré-1575. Il en préparait une 3o qu'il ponse de Calonne à l'écrit de se proposait d'augmenter beaucoup; Necker. I Note sur le mémoire mais il n'eut pas le temps de l'achever, remis par Necker au comité des étant mort le 11 mai 1581, âgé de subsistances, Londres, 1789, in-8°. quatre-vingts ans. On a de lui deux IV De l'état de la France présent autres dialogues, aussi en italien, et à venir, 1790, in-8°. V De l'é-sur la ville de Padoue. Ils sont tat de la France tel qu'il peut et inédits et conservés dans la Bibliodoit étre, Londres, 1790. VI Ob-thèque ambroisienne.

servations sur les finances, Lon- CAMARA Y MURGA (Chris

tophe de la), savant prélat espagnol, tien. Un panégyrique de saint Louis, né à Artiniega, près de Burgos, fut prononcé en 1768 devant l'académie professeur d'Ecriture sainte à To- française, et qui fut accueilli par des lède, et s'y rendit célèbre par son applaudissemens universels, acheva. érudition. Il fut nommé évêque des d'établir sa réputation, et lui valut un îles Canaries, et rappelé en Espagne rang distingué parmi les prédicapour occuper le siége de Salamanque. teurs. « Beaucoup d'ordre, dit un On a de lui des Constitutions syno- » critique, des idées justes, solides dales. Ce recueil a le mérite de faire» et profondes, une grande force de connaître les établissemens de l'Es-» raisonnement, une dialectique sûre pagne aux Canaries, et de donner »et qui porte la conviction dans les sur l'origine de cette partie des co- » esprits, une marche vive et rapide,' lonies espagnoles, et sur la manière » des ornemens placés à propos, et dont elles ont été établies et gou-»tirés du fonds du sujet; » voilà ce vernées, des renseignemens pré-qui caractérise les discours de l'abbé cieux. L'ouvrage est intitulé: Cons-Cambacérès. A son talent il joignait tituciones sinodales del obispado une vie régulière et une conduite de Canaria, su primera funda-véritablement ecclésiastique. Il moucion, y traslacion, vida de sus rut le 6 novembre 1802. On a de obispos, y breve relacion de las lui: I le Panégyrique de saint islas, Madrid, 1634. Quoique des Louis, cité ci-dessus, 1768, in-4. II ouvrages plus récens aient beaucoup Un Recueil de sermons, 1781, 3 étendu nos connaissances sur ces vol. in-12. Une nouvelle édition contrées, l'ouvrage de l'évêque Ca- donnée en 1788, même format, est mara y Murga n'en a pas moins son précédée d'un discours préliminaire, prix. Il mourut à Salamanque en où se trouvent réunies toutes les 1641. preuves de la religion. CAMCAMBACÉRÈS (Jean-Jac-BACÉRÈS (N.), docteur de Sorques), chanoine et archidiacre de bonne, a composé un Eloge de Montpellier, naquit dans cette ville Pierre Gayet, conservé daus les en 1721. Après ses études ecclésias-registres de l'académie de Béziers. tiques, faites dans un séminaire sous Pierre Gayet était mort en 1752, et la direction des prêtres de Saint-Cambacérès, auteur de son éloge, Sulpice, il se voua à la prédication. mourut en 1758. Il s'y était préparé par une sérieuse CAMBRIDGE (Richard Owen) application à la lecture des bons naquit à Londres le 14 février 1714, modèles, et surtout par celle des étudia successivement au collége Pères. On dit que le supérieur du d'Eton à Oxford, et au college de séminaire où il était, ayant voulu le Lincoln à Londres. Ses principaux surprendre dans un travail qu'il ouvrages sont : I la Scribleriade, semblait faire en cachette, le trouva poëme, 1774, in-8. II History of lisant saint Chrysostôme pour la war, etc. ou Histoire de la guerre septième fois. Il prêcha devant le roi de l'Inde, de 1755 à 1761, entre les en 1757, et osa dire en chaire des Anglais et les Français, sur la côté vérités que quelques courtisans trou- de Coromandel, Londres, 1762, vèrent fort hardies, mais que le mo- in-8, qui sert de continuation aux narque ne jugea que convenables Mémoires du colonel Lawrence, dans la bouche d'un orateur chré-publiés par Cambridge, avec diffé

rens documens historiques relatifs des Indes. IV Réponse au mémoire à la même guerre; le tout traduit de M. de Calonne, 1790. Il s'agitici par M. Eidous en 1766, 2 vol. in-12, du mémoire que ce ministre écrivit sous le dernier titre. III Vingt-un à Londres en 1789. V Catalogue des. numéros du journal périodique, in-objets échappés au vandalisme dans titulé the World, le Monde. Tou-le Finistère, Quimper, 1795, in-4tes les œuvres de Cambridge ont été Il rédigea ce catalogue à la suite d'un publiées en 1803, 2 vol.. in-4, et un voyage qu'il avait fait dans le Finisan après sa mort. Il était très-instruit tère par ordre du gouvernement. VI dans l'hydraulique, et on lui doit Voyage pittoresque en Suisse et en l'invention d'un bateau double, for- Italie, 1800, 2 vol. in-8. VII Rapmé de deux bateaux unis parallèle-port sur les sépultures, 1799, in-4. ment par un pont à une distance de douze pieds, offrant ainsi l'avantage de ne jamais sombrer par un coup de vent; outre cela, ce bateau est bon voilier et capable de porter un fort chargement.

VIII Monumens celtiques, ou Recherches sur le culte des pierres, précédées d'une notice sur les Cel tes et sur les druides, et suivies d'étymologies celtiques, 1805, in-8, fig. M. Eloi Johanneau a eu part à CAMBRY (Jacques), naquit à cet ouvrage. IX Manuel, etc., ou Lorient en 1749, et prit d'abord Vocabulaires polyglottes, alphal'habit ecclésiastique, mais il n'entra bétiques et numériques en tableaux, jamais dans les ordres. Il fut institu- pour le français, l'italien, l'espateur des enfans de Dodun, receveur gnol, l'allemand, l'anglais, le général des états de Bretagne; il en hollandais et le celto-breton, 1805, épousa la veuve, qui lui apporta une en six tableaux, in-4 oblong. X riche dot, et en 1787, il fit un voyage Notice sur l'agriculture des Celles en Angleterre. A son retour en et des Gaulois, Paris, 1806, in-8. France, Cambry embrassa les prin- Les ouvrages de Cambry ne manquent cipes de la révolution, mais il ne pa- certainement pas de mérite, et il auraît pas qu'il ait eu aucune part dans rait mieux établi sa réputation s'il les crimes qu'on y commit. Il fut n'avait pas fait paraître son roman, nommé successivement administra-parfois trop libre, du Curé Jeannot teur du prytanée; en 1795, président et sa servante, et sa brochure intidu département de Quimperlay, dé- tulée la Mesure des rois, écrit hardi, partement du Finistère; en 1799 insignifiant, où, en prescrivant des administrateur du département de mesures aux souverains, il ne garda l'Oise, place qu'il occupa jusqu'en pas lui-même assez de mesure envers 1805. S'étant retiré des affaires, il fut un des fondateurs de l'académie CAMBRY (Jeanne), nommée celtique, dont on le créa président. en religion Jeanne-Marie de la Il mourut à Cachant, près de Paris, Présentation, fille de Michel Camle 31 décembre 1807. Cambry a laissé bry, docteur en droit, naquit à un grand nombre d'ouvrages; nous Tournay. Elle était douée de tous citerons les plus remarquables, tels les avantages qui rendent une jeune que: I Essai sur la vie et les tableaux personne recommandable. Elle avait de Poussin, 1783-99, in-8. II Tra-de la fortune, de la beauté, de l'esces du magnétisme, 1784, in-8. prit, des connaissances, tout ce qui III Observations sur la compagnie peut donner l'espoir de faire un bon

eux.

établissement. Elle préféra de se consacrer à Dieu, et entra dans l'ordre de Saint-Augustin. Elle passa quelques années parmi les religieuses de l'hôpital de Menin, se dévouant au service des malades. En 1625, elle se fit recluse à Lille, et y vécut occupée de lectures spirituelles, de méditations, et de la composition de quelques ouvrages pieux. Elle est auteur d'un Traité de la ruine de l'amour-propre et du Bâtiment de l'amour divin. Elle mourut le 19 juillet 1639.

teur d'une Traduction de la Bible, et de quelques autres ouvrages estimés.

CAMPEGGE (Thomas), évêque de Feltri et neveu du cardinal Laurent Campegge (voy. CAMPEGGE, Dict.), accompagna son oncle dans ses légations, et lui fut adjoint dans le gouvernement de Parme et de Plaisance. En 1541, il assista, en qualité de nonce du pape, avec Nicolas Grauvelle, commissaire de l'empereur, au colloque qui eut lieu à Worms entre Eckius et Philippe MeCAMPBELL (George), célè-lanchton, au sujet des nouvelles bre théologien de l'église d'Ecosse, opinions religieuses. On sait que ce né dans le comté d'Argyle en 1696, colloque fut rompu dès le troisième fut élevé à l'université de Saint-An-jour. Campegge se trouva aussi à dré, où il fut reçu docteur et pro-l'ouverture du concile de Trente, fessa l'histoire ecclésiastique. On a de et y fit décider qu'on traiterait en lui: I un Discours sur les miracles même temps du dogme et de la réqui fut traduit en français par Jean formation. On a de lui plusieurs oude Castillon, Utrecht, 1745, in-12. vrages, dont l'un des principaux a II Traité de la vertu morale. III pour titre : De auctoritate sancUne Défense de la religion chré-torum conciliorum, Venise, 1561: tienne, 1736. Ce dernier ouvrage il y professe une doctrine où les n'étant point conforme en tout aux principes de la théologie romaine ne principes du calvinisme, mécontenta laissent pas que d'être adoucis. Il le clergé écossais. Campbell éprouva suppose que le pape peut tomber les effets de ce ressentiment, en ne dans l'hérésie, et convient que dans recevant, malgré son mérite, aucun ce cas il peut être déposé. En attriavancement. Sa fortune ecclésiasti- buant au pape le droit de convoquer que se réduisit à une petite cure de les conciles, il pense qu'il est poscampagne dans les montagnes d'E-sible qu'il y ait des cas où cette concosse. Il mourut en 1757, âgé de 61 vocation appartienne aux cardinaux CAMPBELL (George), autre et même aux évêques. Il ne reconnaît point l'infaillibilité du pape pour les faits, pas même celle des conciles, mais seulement pour les décisions de foi. Dans ses autres traités, il raisonne d'après les mêmes principes. Il soutient que la résidence des pasteurs est de droit divin, it blâme la pluralité des bénéfices, s'elforce de justifier les réserves et les annates, que toutefois il ne fait remonter que jusqu'au concile de Vienne en 1311, quoiqu'il paraisse

ans.

théologien écossais, né à Aberdeen en 1719, fit ses études au collége Maréchal, et fut reçu docteur en 1750. Après avoir possédé et desservi pendant plusieurs années un bénéfice considérable près d'Aberdeen, il fut rappelé en 1759 pour être principal du collège Maréchal, où il occupa en outre une chaire de théologie. Il finit par se démettre de ces deux places pour mener une vie tranquille. Il mourut en 1796. Il est au

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