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gea pas à remplir. L'insurrection de la tion, et notamment les philosophes ; Pologne en 1794, fut regardée par les autres l'ont peinte comme une Catherine comme un des premiers femme cruelle, ambitieuse et dissirésultats de la révolution française. mulée. On l'a comparée à SémiraLe massacre de Prague et la ruine mis, sans songer que la reine de de plusieurs provinces (v. SOUVA- Babylone avait aussi fait périr son Row) achevèrent de soumettre ce époux; et si la comparaison était malheureux pays, qui aurait dû ser- en cela juste, l'éloge n'était pas vir comme une barrière aux incur- bien flatteur. Pour rendre hommage sions des Russes. La guerre que à la vérité, il faut convenir qu'avec Catherine commença dans la même toute la fermeté d'un grand prince, année avec la Perse, n'offre au- Catherine montra toutes les faiblescun trait remarquable. Quelques ses d'une femme. Ses deux passions historiens prétendent qu'elle nour-favorites furent l'amour et l'ambition, rissait le projet de rétablir l'empire qui ne l'abandonnèrent pas jusqu'au du Mogol, et de détruire la domi- dernier moment de sa vie. Ses amours. nation anglaise dans le Bengale. cependant ne lui firent jamais néMais pendant ce temps elle fut frap-gliger les affaires de l'état, et elle pée d'une apoplexie qui la mit au manquait plus souvent au rendeztombeau le 9 novembre 1796. Sa vous d'un favori, qu'à celui qu'elle mort, dit-on, fut des plus terri- avait donné à un ministre. Quoique bles. Un soir elle jouait aux cartes plus réservée dans ses galanteries. avec ses dames et ses favoris; tout qu'Elisabeth, on ne pourra jamais à coup elle se lève et entre dans un lui pardonner le scandale et le mauappartement voisin. Sa longue ab- vais exemple qu'elle donna à ses sence donne de l'inquiétude. On ose sujets. Elle eut cependant l'adresse pénétrer dans son appartement; tou- de ne placer presque jamais au rang tes les portes sont ouvertes, excepté de ses favoris que ceux qui pouune appartenant à un cabinet. Le vaient servir son ambition ou ses respect retient encore; on appelle desseins politiques, et sut, en se l'impératrice, mais personne ne ré- les attachant tous, contenir les uns pond. On pousse la porte du ca- par les autres. Elle envoyait en même binet, elle résiste; on redouble d'ef- temps un message galant à quelforts, la porte s'ouvre, et on voit que officier de ses gardes, écrivait un corps étendu sur le sol, dont une lettre philosophique à Voltaire les pieds tournés contre la porte ou à un souverain, et signait l'ordre du cabinet avaient causé la résis-d'envahir la Pologne ou d'attaquer tance qu'elle avait d'abord opposée. les Turks. Parmi toutes ses pasC'était Catherine, pâle, échevelée, sions, celle d'avoir une grande requi se débattait contre la mort. Elle nommée fut la plus dominante ; et à était alors âgée de 67 ans, et en force de prévenances, elle obtint ce avait régné 33 et demi. Elle fut pleu- qu'elle désirait. Catherine invita plurée par ceux qui avaient été admis sieurs fois Voltaire à s'établir dans à son intimité ou associés à son ses états, proposa à d'Alembert de ambition, et par les gens attachés venir achever l'Encyclopédie à Péà son service. Les historiens ont tersbourg, et entreprendre l'édujugé diversement cette princesse ;cation du grand-duc. Elle avait aples uns l'ont vantée avec exagéra-pelé à sa cour Diderot, qui s'en

tretenait souvent avec elle, et dans pondance avec Voltaire, etc., in-8; la chaleur du discours, il lui frap- Pièces de théâtre (dans le Théâtre pait sur le genou sans qu'elle en pa- de l'Ermtiage 1). V Oleg, drame rut offensée. On ne peut non plus historisque, trad. en français. VI Des nier que Catherine n'ait fait d'utiles Lettres à Zimmermann dans les établissemens dans ses états; mais Archives littéraires, t. 3, p. 210. législation, colonies, éducations, VII Plusieurs écrits en allemand et instituts, manufactures, bâtimens, en russe, sur lesquels on peut conhôpitaux, canaux, villes, forteres-sulter l'Allemagne savante de Meuses; tous ces monumens faits à la set. La Vie de Catherine II, écrite hâte, commencés sans être achevés, par Castera, fut publiée en 1798, ressemblaient déjà à des débris aban-3 vol. in-8, ou 4 vol. in-12. Ily a donnés avant la mort de Cathe-aussi un Eloge de Catherine II, rine. Cette manie de tout ébaucher que M. d'Harmengen fit imprimer à sans rien finir, est bien caractéri- Paris, Didot l'aîné, 1804. Romain sée par un mot de Joseph 11. Pen- Boucher, négociant à Pétersbourg, dant son voyage dans la Tauride, proposa, en 1797, le prix d'une méCatherine invita cet empereur de daille d'or pour celui qui compoposer la seconde pierre d'une ville serait la meilleure ode française sur dont elle venait de poser la pre-la mort de Catherine II. L'auteur mière. Joseph à son retour disait de cet article a eu entre les mains J'ai fini une grande affaire en un un manuscrit qui passait pour être »jour avec l'impératrice de Russie; autographe, concernant la vie prielle a posé la première pierre d'une vée de Catherine II, et surtout celle » ville, et moi la dernière. » Au qu'elle menait à l'Ermitage; mais milieu de tous les titres par lesquels comme cet écrit contient des détails Catherine voulait passer à la pos-peu favorables aux mœurs, il a cru térité, elle aspira à la gloire litté n'en devoir pas en faire un grand raire; et elle a laissé : I Antidote ou usage dans un article déjà assez long. Refutation du Voyage en Sibérie CAVANILLAS ομ CAVANILLES par l'abbé Chappe, en français, Antoine-Joseph), célèbre botaimprimé à la suite de cet ouvrage niste espagnol, naquit à Valence le dans l'édition d'Amsterdam, 1769-16 janvier 1745. Il étudia chez les 1671,6 vol. in-12. II Le Czaro-jésuites, et fut reçu docteur en théowitz Chlore, composé en russe, et logie dans l'université de la même traduit en français par Journey, sousville. En 1771 il fut nommé proce titre: LeCzarowitz Chlore, conte fesseur de philosophie à Murcie, et moral de main impériale et de maîtresse, Berlin, 1782, in-8. III Instruction pour la commission chargée de dresser le projet d'un nou veau code de lois, Pétersbourg, 1765, in-8; id. en français, latin, allemand et russe, 1770, in-4; en russe et en grec vulgaire, in-8. Dans cet ouvrage on y trouve presque entier, le Traité des délits et des peines de Beccaria. IV Corres

choisi 6 ans après pour diriger l'éducation du fils aîné du duc de l'Infantado, ambassadeur à Paris. L'abbé Cavanillas demeura 12 ans dans cette capitale, où il continua à se livrer à l'étude de la botanique. Il publia en 1784 un ouvrage in-8, qui eut assez de succès avec ce titre : I Observations sur l'article

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Lieu de plaisance de l'impératrice, à quelques lieues de Pétersbourg.

Espagne de la Nouvelle Encyclo- 1801 il obtint la place de direcpédie, où il combat victorieusement teur du jardin botanique du Buenles assertions fausses et hasardées Retiro de Madrid, le professeur de Masson de Morvilliers, auteur Ortega s'en étant démis, accablé de cet article. L'année suivante il de vieillesse. Les ouvrages de Cavacommença la publication d'un grand nillas ont contribué aux progrès de ouvrage sur la botanique, dont la la botanique, par le grand nombre collection porte ce titre : II Mona- de plantes qu'il a fait connaître, et delphiæ classis dissertationes de dont il a donné de bonnes figures. cem, Paris, 1785-1789, Madrid, Il dédia la plupart des plantes à plu1790, in-4. Les botanistes admi-sieurs botanistes ses compatriotes, rent l'exactitude et la critique judi- pour tirer leurs ouvrages de l'oubli cieuse qui distinguent cet ouvrage. où ils étaient plongés. M. Thunberg III Icones et descriptiones plan- a donné à un genre le nom de Catarum quæ aut sponte in Hispania vanilla. Il mourut à Madrid le 16 crescunt, aut in hortis hospitan-janvier 1804,avec les sentimens pieux tur, Madrid, 1791-1799, 6 vol. dans lesquels il avait toujours vécu. in-fol. Cet ouvrage, enrichi de 60 CAVAZZI (Jean-Antoine), planches supérieurement dessinées capucin missionnaire, né dans l'état par Cavanillas lui-même, reçut l'ap-de Modène, fut, sur la demande probation et les éloges de tous les qu'en avait faite le roi de Congo, enbotanistes. I contient un grand voyé dans ce pays avec plusieurs nombre de genres nouveaux, tant autres religieux de son ordre. Lui de l'Espagne que de l'Amérique, ses compagnons partirent en 1654, 'des Indes, et de la Nouvelle-Hol- et arrivèrent au mois de novembre lande. IV Observaciones sobre la de la même année à l'embouchure historia natural, geografia, agri-du Coanza dans la mer de Congo, cultura, poblacion del reyno de Ils remontèrent ce fleuve, et, parValencia, Madrid, 1795-1797, 2 venus dans l'intérieur du pays, ils vol. in fol. ornés de planches des- se répandirent dans différens royausinées par l'auteur. Ces observations mes de ces contrées pour y prêcher étaient le résultat d'un voyage que la foi. Celui d'Angola échut au P. T'auteur entreprit en Espagne par Cavazzi. Il y trouva de quoi exercer ordre de son gouvernement, qui fit son zèle, détruisit beaucoup d'idoles frais de l'impression. Outre un les, et parla avec une grande liberté, examen particulier sur les végétaux, même aux principaux du pays, sur elles contiennent des notices essen- les vices qui y dominaient. En 1658, tielles sur le règne minéral, sur la il reçut du préfet apostolique l'ordre géographie de la province de Va- de se rendre près de Zingha, reine lence, etc. Cavanillas eut plusieurs du Matamba, qui voulait revenir à discussions avec l'Héritier, Ruiz et la religion chrétienne, qu'elle avait Pavon, auteurs de la Flore du Pé-abandonnée. Quoique le missionrou, qui donna lieu à sa V Collec-naire fût malade, il obéit sur-letion d'écrits sur des controverses champ, et sut inspirer de la conbotaniques, etc., Madrid, 1796, fiance à la princesse; mais sa main-12. VI Anales de historia na- ladie empirant, il retourna dans sa tural, ouvrage périodique, Ma-première résidence. En 1661, voyant drid, 1800 et années suivantes. En ses forces revenues, il alla prêcher

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Cavazzi les seuls encore qu'on puisse consulter sur ces pays peu fréquentés. Le P. Cavazzi mourut à Gênes en 1692.

l'Evangile dans les îles du Coanza, putation, qui remplit cette tâche qui dépendaient de la reine Zingha, avec applaudissement. L'ouvrage paet sa mission terminée il retourna rut sous ce titre : Giovanni Antonio près d'elle; mais en 1663 il eut le Cavazzi descrizione dei tre remalheur de la perdre, avec la conso-gni, cioe di Congo, Matamba e lation, cependant, de l'avoir vue Angola, e delle missioni apostomourir chrétienne, et après avoir liche essercitatevi da' religiosi careçu les derniers sacremens de sa pucini, e nel presente stile rimain. Sa sœur, qui lui succéda, té-dotta dal P. Fortunato Alamanmoignait au Père le même attache-dini, etc., Bologne, 1687, iu- fol., ment; mais son mari, ennemi des deuxième édit.; Milan, 1690, in-4. chrétiens, tenta de l'empoisonner; Le P. Labat, dominicain, a traduit de sorte que Cavazzi songea à se cet ouvrage en français sous le titre dérober au danger qui le menaçait. de Relation historique de l'EthioIl se retira à Loanda, où il exerça pie occidentale, Paris, 1732, 5 vol. les fonctions du ministère jusqu'en in-12, fig. Sans toutefois s'as1668, après quoi il partit pour treindre à la lettre de son auteur, il Rome. Le compte qu'il rendit à la a amélioré la relation en y intercongrégation de la Propagande de calant divers documens qui lui ont ses travaux et des observations qu'il été fournis d'ailleurs, et qui complèavait eu occasion de faire sur ces tent ou éclaircissent les récits de pays, parut si satisfaisant, que cette congrégation crut devoir le renvoyer au Congo, sinon avec la qualité d'évêque, que son humilité lui fit décliner, du moins avec celle de CAZALES (.... ·), né à Grepréfet et de supérieur général des nade-sur-Garonne, en 1752, d'un missions. En même temps il re conseiller au parlement de Toulouse. çut l'ordre de continuer ses ob-Il entra à 15 ans dans le régiment servations, et de ne rien négliger de Jarnac,dragons, où peu de temps pour perfectionner et augmenter les après il obtint une compagnie. Ayant connaissances qu'il avait déjà ac-perdu son père lorsqu'il était encore quises sur les royaumes qu'il avait très-jeune, il négligea ses études; visités. Cavazzi partit en 1670, et mais il trouva dans ses loisirs le revint quelques années après avec moyen d'enrichir son esprit d'utiles d'amples matériaux pour de nou- connaissances. En 1789 il fut nomveaux mémoires. Un long séjour mé député aux états généraux par dans ces contrées lointaines lui la noblesse du bailliage de Rivièreayant rendu moins familier l'usage Verdun; et quoiqu'il n'eût jamais de la langue italienne, le général des prononcé aucun discours en public, capucins fut chargé par la congré-il devint un des premiers orateurs gation de la Propagande, de cher-de cette assemblée, et il excita l'adcher parmi ses religieux un homme miration par la profondeur de ses capable de rédiger et mettre en bon idées et par la force de sa dialecti langage les mémoires du P. Ca-que. Il eut part aux fameuses convazzi Le choix tomba sur le P. férences où il s'agissait de concilier Fortuné. Alamandini de Bologne, la noblesse et le tiers état, et y sou homme lettré et prédicateur de ré-tinta qu'il fallait conserver l'ancienne

constitution des états généraux,» pas vaincue; vous serez au premier ou s'attendre à l'entier bouleverse-»pas de la carrière des persécument du royaume; que les trois »tions, etc......... » Un tel discours ordres séparés et indépendans dans excita de longs murmures parmi les leurs délibérations devaient avoir députés réformateurs, tandis que le le veto l'un sur l'autre ; que cel public étonné gardait le silence. ordre de choses pouvait seul con- Cet orateur distingué combattit sans solider la monarchie et assurer relâche pour toutes les anciennes aux sujets une liberté juste et rai-institutions, et voulait la consersonnable. » Après la rupture des pre-vation de l'ancienne monarchie, en mières conférences, le roi en or-la dépouillant, disait-il, des abus donna de nouvelles. Cazalès alors, qui pouvaient s'y trouver. Sa chaqui connaissait la disposition des es-leur, soit dans l'assemblée nationale, . prits et prévoyait l'avenir, déclara, soit dans les sociétés particulières, et ce devait être l'opinion de tout à soutenir son système, lui attira bon Français, qu'il fallait sauver la plusieurs affaires désagréables. A monarchie malgré le monarque lui- la suite d'une discussion, il se batmême. L'ordre de la noblesse s'é- tit au pistolet avec le jeune Barnave, tant réuni au tiers état, en assem- qui le blessa légèrement à la tête. blée nationale, Cazalès reprit le Après l'arrestation de Louis XVI chemin de son pays, mais il fut à Varennes, Cazalès donna sa déarrêté à Caussade et obligé de ren-mission et se retira en Allemagne. trer dans le sein de l'assemblée. Un De retour en France, en février de ses discours les plus remarqua- 1792, la révolution du 10 août bles fut celui qu'il prononça pour le força d'émigrer une seconde fois. la défense du clergé, lorsqu'on vou- Il servit sous les princes de la mailut obliger ce corps à prêter le ser- son de Bourbon son de Bourbon, dans la cam-ment d'obéissance à la constitution pagne de Verdun. Il voyagea encivile; serment auquel un décret le suite en Italie, en Espagne et en soumettait : « Je voudrais, dit-il, Angleterre, où il se lia avec le cés'adressant aux députés réforma- lèbre Burke, et revint en France >>teurs, que cette enceinte pût s'a- en 1801. Avec les débris de sa for» grandir à ma volonté, et contenir tune il acheta une petite terre dans >> la nation individuellement assem-son pays natal, où il alla se fixer » blée; elle nous entendrait et ju- en 1803, après s'être marié à Paris >> gerait entre vous et moi. Je dis avec mademoiselle de Roquefeuille. » qu'une scission se prépare; je dis II mourut dans sa retraite le 24 no»que l'universalité des évêques de vembre 1805, âgé de 53 ans. Cazalès »France, et les curés, en grande fut toujours sincèrement attaché à la >> partie, croient que la religion leur religion, qu'il défendit courageuse» défend d'obéir à vos décrets; que ment, et sa mort fut celle d'un chré>> cette persuasion se fortifie par la tien. >> contradiction et que ces prin»cipes sont d'un ordre supérieur à >> vos lois; qu'en chassant les évê»ques de leurs siéges, et les curés » de leurs presbytères, pour vaincre » cette résistance, vous ne l'aurez

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CAZOTTE (Jacques), poëte français, naquit à Dijon en 1720. Il était fils d'un greffier des états de Bourgogne, fit ses études chez les jésuites, et quand elles furent achevées, un de ses frères, grand vicaire

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