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à

rent à Geneve, fur la fin de Septem bre; pour engager les Miniftres établir le Confenfus, chez eux. Il fe paffa plufieurs mois, fans qu'ils fiffent aucune réponse. Le Magiftrat de Zurich écrivit au Confeil de Geneve, le 20. de Mars MDCLXXVII. & ce Confeil ordonna aux Ministres de déliberer fur ce qu'il y auroit à répondre aux Suiffes. On délibera làdeffus le 20 de Mai, & on y trouva tant de difficultez; que ce ne fut que deux ans après, que ce Formulaire ayant été approuvé, par les Miniftres, à la pluralité des voix, le Magiftrat l'autorifa. I intervint néanmoins un éclairciffement, qu'Hottinger donna fur le r. & le 2. Canon. On faifoit figner, en ces termes; fic fentio, fie dacebo, contrarium non docebo. Come en cette Ville-là, on étudioit peu, on point ces fortes de chofes; fur tout, ce qui concernoit le fentiment de Capel, dont le Livre, fur cette matiere, imprimé à Leide, en 1624 étoit fort rare, & manquoit aux Bibliotheques les mieux fournies; je ne fai, s'il y avoit un feul homme, qui eût lu ce Livre, pour en examiner les raifons, avec foin. Ceux, qui ne favent rien de ces chofes, ne font

guère

guère en état d'en juger, & encore moins, de s'engager à fuivre les fentimens, qui lui font oppofez. Maise quoi que l'on puiffe promettre, par ces fortes de fignatures; on ne le peut faire, qu'en fuppofant, que ta chofe fe trouvera vraye, & qu'on la jugera telle,quand on l'aura murement examinée. Toute promeffe femblable fuppofe néceffairement, qu'on ne la tiendra point, fi l'on vient à reconnoître en fuite, qu'on s'étoit trompé. Il n'eft pas furprenant, que de jeunes gens, qui doivent refpeéter leurs Maîtres, fe fient d'abord en eux, au moins pour le gros des chofes mais ils feroient très-mal, de faire profeffion de les adinettre, quand ils fe font convaincus, par un examen férieux, & fait dans un âge plus mûr, que leurs Maîtres fe font trompez. Il n'y a point d'autorité fur la Terre, qui puiffe empêcher, qu'on n'embraffe une Verité, dès qu'on la reconnoit pour telle. Mais on peut fe taire, par discretion, fur une Verité, qui ne regarde pas les fondemens de la Foi; pour ne pas troubler, far s néceffité, la Societé, dans laquelle on vit.

On doit encore remarquer une au-
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tre

tre chofe, en cette occafion; c'est, qu'on promet auffi de fe conformer aux Confeffions de Foi, reçues dans les lieux, où l'on eft; dans lesquelles les Proteftans ne manquent pas, de mettre, qu'ils reconnoiffent l'Ecriture feule, comme la Règle de leur Foi; à laquelle on ne peut rien oppofer, & fur laquelle feule on doit règler fa créance. C'est ce qui eft dit, en termes très-forts, dans le IV. Ar. ticle de la Confeffion des Eglifes Réformées de France. Cela étant, on doit expliquer la Religion, conformément à l'Ecriture Sainte, autant qu'il eft poffible, & rectifier, fur cette même Ecriture, ce que l'on pourroit trouver de mal exprimé, ou même de faux, dans les Confeffions de Foi; auxquelles on ne peut fouscrire, qu'en fuppofant qu'on ne le fait, qu'autant qu'elles font conformes à la Révelation. On ne peut pas promettre qu'on regardera toû jours, comme vrai, tout ce qu'elles contiennent; quand même on viendroit à découvrir, que ces Formulaires, contiennent quelque erreur. Ce la feroit directement oppofé à ce qu'elles enfeignent de la Règle de la Foi; & qui eft le fondement de tou

tes

tes les Confeffions de Foi. Il doit être permis de rejetter modeftement, ce que l'on découvre n'être pas veritable; fur tout, lors qu'on ne trouble point la Societé Chrétienne. C'est à quoi aucunes Confeffions de Foi, ni aucuns Reglemens ne peuvent être oppofez, fans renverfer l'Article de la Règle de la Foi. Si les Auteurs de cette forte d'Ecrits, & ceux qui les ont approuvez avant nous, étoient oppofez à cela, ils fe contrediroient: eux mêines; & fi on les regarde, comme des gens de bien, il faut expliquer leurs expreffions, autant qu'il eft poffible, par la Règle qu'ils fe font propofée de fuivre, de bonne foi, & dont ils fe font éloignez, fans y prendre garde.

Les Proteftans, qui n'étoient pas dans tous les fentimens des Suiffes, furent choquez de la Doctrine, touchant la Grace Univerfelle, que les Suiffes nioient dans leur Formulaire. Les Luthériens fur tout, ont fait paffer ce fentiment des Suiffes, comme contraire à l'Ecriture Sainte, & c'est encore une des pierres de fcandale, qui les choquent le plus.

Le 8. d'Octobre MDCLXXV. l'Academie de Laufanne reçut_des H 7 Let

Lettres de Leurs Excellences de Berne; par lesquelles elles ordonnoient, que tous les Membres de cette Aca demie fignaffent le Formulaire. On n'exécuta pas cet ordre fur le champ, parce qu'il falloit au moins le lire, avant que de le figner; après quoi, ils y foufcrivirent, au Mois de De cembre. Il eft affez étrange, qu'un Magiftrat Proteflant en ufât comme uu Pape, qui prétendît, en ce même fiecle là, que toute la France fignât, fans discourir, fon Formulaire contre le Janfenisme. J'entends parler d'Alexandre VII. contre l'ordre duquet les Janfeniftes firent quantité d'Ecrits; auxquels les Suiffes, auffi bien que les autres Proteftans,applaudirent; d'autant plus, que les Janfeniftes étoient Calviniftes, fur la Prédeftination & la Grace.

On n'exigea néanmoins pas alors la fignature de ceux, qui avoient reçu depuis peu l'impofition des mains. Il n'y en eut que trois ou quatre, qui fignerent l'année fuivante; en ajoûtant lubens, ou lubenti animo. Pendant quelques années ceux, qui trouverent à propos de figner le Formulaire, le fignerent; les autres ne le Egnerent point.

Le

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