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commerce, conduisent naturellement Stavorinus à la recherche des causes de la décadence où se trouve la compagnie des Indes orientales hollandaise, et peut-être par des raisons de prudence, il est assez court sur cet article : je vais transcrire textuellement le peu qu'il en dit.

« Le mal qui provient d'un vice de la constitution s'ir» rite encore, dit-il, par des causes accidentelles qui en >> rendent la guérison presque impossible. Depuis long» temps, l'un et l'autre a eu lieu, et l'a encore actuelle>>ment, dans la situation de la compagnie des Indes orien» tales hollandaise.

» Pour ce qui est du premier vice, il date du temps >> qu'on s'occupoit plus à faire de nouvelles conquêtes, qu'à » améliorer véritablement le commerce; et cette époque » doit être fixée, selon moi, entre les années 1660 et 1670, » pendant laquelle la compagnie se rendit maîtresse de » Malabar et de l'île de Célèbes, dont la possession a coûté > beaucoup de sang et des sommes immenses, tandis que » les avantages qu'en a retirés la compagnie sont bien >> illusoires >>.

A la suite de ces recherches, Stavorinus a fait quelques observations nouvelles sur la colonie du cap de BonneEspérance; la plus remarquable, est celle où il établit que considérée simplement en elle-même, et abstraction faite des grands avantages qu'elle procure comme lieu de rafraîchissement, tant pour les vaisseaux hollandais que pour les navires étrangers, cette colonie est une grande charge pour la compagnie.

ISLE DE BORNEO.

VOYAGE de Bornéo, par Deroi : (en hollandais) Hechelgke Reys-togt na Borneo, door Deroi. Leyde, 1708, in-8°.

NOTICES sur l'île de Bornéo, de l'année 1718, par le capitaine Beekman: (en allemand) Des Capi

tain Beekman's Nachrichten von der Insel Borneo im Jahr 1718. (Insérées dans les nouveaux Mémoires de Sprengel et Forster, ve vol.)

On a beaucoup étendu cette notice dans la relation sui

vante :

VOYAGE à l'île de Bornéo, par le capitaine Beekman, avec cartes et planches: (en anglais) Voyage to the island of Borneo, by capitain Beekman. Londres, 1718, in-8°.

Le peu de lumières qu'on peut recueillir de ces deux relations et de quelques autres jetées dans plusieurs voyages, c'est que l'île de Bornéo, la plus grande des îles de la Sonde, et peut-être de tout l'ancien continent, produit le meilleur camphre de l'Inde, avec une grande quantité de poivre et de riz: elle est très-fertile aussi en cannes à sucre, en fruits, en une espèce de canelle, la meilleure de l'Inde après celle de Ceylan. Les habitans apportent ces productions dans quelques comptoirs que les Hollandais ont dans l'île même ; mais la plus grande partie s'exporte à Batavia et dans les autres établissemens que les Hollandais ont formés à Java : ils y joignent la casse, la cire et des bois propres à la teinture. Les habitans de Bornéo admettent dans le port de leur principale ville, qui porte le même nom que l'ile, quelques marchands étrangers, soit de l'Europe, soit de l'Inde. L'or et les diamans qui se trouvent dans certaines parties de l'île, sont sur-tout un puissant attrait pour y attirer ces marchands.

DESCRIPTION abrégée de Bornéo, pár J. C. M. Radermacher: (en allemand) Kurze Beschreibung von Borneo, von J. C. M. Radermacher. (Insérée dans le 2o volume des Transactions philosophiques de la Société batave établie dans l'île de Java.)

DESCRIPTION de l'île de Bornéo, avec quelques détails sur les mœurs de ses habitans, traduite du

hollandais de Joseph Van Wurmb: (en anglais) Description of the island of Borneo, etc... (Insérée dans les Trans. phil. de la Société batave de Java, et dans le Magasin philosophique, année 1803.)

Les renseignemens que donne cette description sont tirés des Mémoires de Batavia.

On y voit qu'en 1508, les Portugais tentèrent de s'élablir à Bornéo. Ils offrirent à cet effet quelques pièces de tapisserie à l'un des souverains du pays. Ce prince stupide crut voir dans les figures qui y étoient représentées, des hommes enchantés qui l'étrangleroient pendant la nuit, s'il les admettoit auprès de lui. Il se refusa donc constam→ ment à recevoir les présens et ceux qui les lui offroient. Les Portugais néanmoins parvinrent à être reçus, mais ils furent tous massacrés. Un comptoir que quelques années après, les Anglais étoient parvenus à y établir, eut le même sort. Les Hollandais n'avoient pas mieux réussi à y former un établissement solide: mais s'élant montrés en 1748, avec une escadre assez foible, ils obtinrent du souverain du pays qui possède seul le poivre, le commerce exclusif de cette marchandise, et il lui fut seulement permis d'en livrer pour la somme de cinq cent mille livres aux Chinois, qui de temps immémorial fréquentoient les ports de l'île. C'est principalement à Benjamasen, place située au sud de l'île, que les Hollandais font leurs opérations commerciales. L'auteur de la description estime à six cent mille livres sterling la valeur des marchandises qu'ils tirent de Bornéo : ils donnent en échange beaucoup d'agathes et de corail, qui sont recherchés par les insulaires.

L'intérieur de l'île est habité par un peuple païen qu'on appelle Benjous. Le peu de lumières qu'on a recueillies sur ce peuple, se réduit aux notions suivantes. Avec une constitution physique très-avantageuse, ils sont extrêmement superstitieux. Leurs moeurs sont sévères; car ils ne connoissent point la polygamie, et punissent de mort

l'adultère. La grande concorde qui règne parmi eux, est peut-être leur défense la plus sûre contre l'ambition des Européens. C'est dans les forêts de cette île que se trouve le simia-pongo qui a la taille de l'homme, mais qui s'en rapproche moins sous d'autres rapports que l'orangoutang nulle part il n'est aussi multiplié qu'à Bornéo, Cette île offre aussi une espèce d'axis, que les habitans appellent cerf d'eau, parce qu'il se tient ordinairement dans les marais. Les côtes sont habitées par des Malais.

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En 1772, les Anglais avoient formé dans l'île de Balambagan, située vers la pointe septentrionale de Bornéo, un établissement où ils projetoient de planter des arbres à épiceries. La division qui se mit entre le petit nombre d'Anglais qui occupoient ce comptoir, le livra presque sans défense aux insulaires de Bornéo qui prirent le comptoir et le détruisirent.

On trouve encore sur l'île de Bornéo quelques renseignemens curieux dans le Voyage de Forrest, dont je donnerai ultérieurement la notice.

ISLE DE CÉLÈBES.

Quelques géographes ont rangé cette île parmi les Moluques; mais comme par les Moluques on a toujours assez communément entendu les îles à épiceries, et que Célèbes n'en fournit point, si ce n'est du poivre qu'on n'a jamais mis au rang des épiceries recherchées, qui jadis appartenoient exclusivement aux Moluques, j'ai cru devoir placer cette grande île parmi les îles de la Sonde.

DESCRIPTION historique du royaume de Macaçar (1), divisée en trois parties, par N. Gervaise. Paris, Hilaire Foucault, 1688, in-12.

(1) Gervaise écrit Macaçar, tandis que tous les autres écri→ vains ou voyageurs écrivent Macassar. Je n'ai suivi l'orthographe de ce mot telle que la donne Gervaise, que dans la botice que je donne de son ouvrage,

La même, Ratisbonne, Erasme Kinkius, 1700, in-12.

Dans cette édition, l'on a publié les pièces suivantes : RELATION de tout ce qui s'est passé en la guerre que les Hollandais de la compagnie des Indes orientales ont eue contre le roi et les autres régens de Macaçar, depuis l'an 1666 jusqu'à l'année 1669, avec les victoires qu'ils ont remportées sous la conduite du sieur Corneille Speelman, ci-devant gouverneur de la côte de Coromandel, etc....; ensemble les articles de la paix qui s'en est suivie : le tout traduit sur la copie imprimée à Batavia dans l'île de Java.

La description de Macassar, ainsi que l'indique le titre n'embrasse que le royaume de ce nom, l'un des Etats entre lesquels se partage l'île de Célèbes, mais qui est l'un des plus considérables, et où les Hollandais ont leur principal établissement. Ce royaume n'avoit pas autrefois toute l'étendue qu'il a aujourd'hui. L'un de ses souverains y ajouta, par la voie de la conquête, le royaume de Toraja. Ceux de ce dernier état qui ne voulurent pas se soumettre, se réfugièrent dans des endroits escarpés, où l'on ne tenta pas même de les forcer, et où ils se soutenoient encore au temps où Gervaise écrivoit. Ils y forment une petite république, dont l'approche est défendue, sous peine de la vie, à tout étranger. En haine du conquérant qui les a chassés, ils abhorrent la religion mahométane: On ne nous dit pas quelle religion ils professent. Quel que soit leur culte, ils ont retenu d'anciennes loix sous le régime desquelles ils vivent dans une grande union entre eux. Le vol et l'infidélité dans le commerce, sont des crimes qu'ils ne pardonnent jamais, Voilà tout ce que Gervaise nous apprend de cette tribu de l'île de Célèbes, qui n'a pas cru acheter trop cher sa liberté, en s'imposant une

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