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On a placé encore à la tête du volume, un itinéraire servant d'explication à la carte géographique qui devoit paroître dans ce volume, et des indications relatives au plan de Pékin qu'on projetoit aussi d'y placer. Malheureusement, cette carte et ce plan manquent dans l'ouvrage, tel au moins qu'il a passé en France.

M. de Saint-Méry, au surplus, a enrichi sa traduction de notes et d'explications par ordre alphabétique, pour servir à l'intelligence de plusieurs mots chinois et de quelques détails contenus dans l'ouvrage original: elles en rendent la lecture accessible à toutes les classes de lecteurs. L'avantage qu'il a eu de faire sa traduction sous les yeux de M. Houckgeest lui-même, en a assuré la fidélité.

OBSERVATIONS faites par Mortimer, dans un voyage à Canton: (en anglais) Mortimer's Observations on a voyage to Canton. Londres, in-8°.

VOYAGE à Canton, capitale de la province de ce nom à la Chine, par Gorée, le cap de BonneEspérance et les îles de France et de la Réunion, suivi d'observations sur le Voyage à la Chine de Makartney et de Van Braam, et d'une esquisse des Indiens et des Chinois, par le cit. Charpentier de Cossigny. Paris, André, an vII-1799, in-8°.

Ce voyageur lui-même regarde comme incomplète l'esquisse qu'il trace des arts des Chinois dans sa relation: elle exige, de son aveu, des recherches plus exactes. Il a décrit néanmoins quelques procédés nouveaux, et en a indiqué d'autres qui sont, ou totalement ou partiellement inconnus en Europe. A ces indications, il a ajouté quelques recettes dont l'expérience a constaté l'efficacité : il recommande, par exemple, la décoction théïforme de l'ipécacuanha, dont il assure que l'effet est aussi puissant que celui de la racine même prise en substance.

Dans ses observations sur les Voyages de Makartney et

de Van Braam Houckgeest, dont il avoue le mérite à beaucoup d'égards, il relève plusieurs inexactitudes, plusieurs 'erreurs même qui, suivant lui, sont échappées à ces deux voyageurs sur divers points. Il observe d'ailleurs que leurs relations sont incomplètes, et que leurs auteurs n'ont pas assez mis à profit la circonstance heureuse où ils se trouvoient, de pouvoir recueillir des renseignemens plus étendus sur les arts et la législation des Chinois. On a déjà vu l'obstacle qui n'a pas permis à M. Houckgeest de se les procurer: on verra que la jalouse inquiétude des Chinois, et la précipitation qu'ils obligèrent lord Makartney d'apporter à ses dispositions pour quitter la Chine, ont de beaucoup abrégé les recherches et les observations qu'il se proposoit d'y faire.

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ISLE DE FORMOSE.

DESCRIPTION de l'île de Formose, par Gaspard Psalmanazar: (en anglais) Description of the island Formosa. Londres, 1704, in-4°..

La même, en français, sous le titre suivant :

DESCRIPTION de l'île de Formosa (Formose) en Asie, dressée sur les Mémoires du sieur George Psalmanazar, natif de cette île, par le sieur N. F. B. R., enrichie de cartes et de figures. Amsterdam, Wetstein, 1708; ibid. 1712, in-12..

Quoiqu'il y ait eu deux éditions de cet ouvrage, il est devenu assez rare.

-La même (en allemand), avec planches. Francfort, 1716, in-12.

L'île de Formose fut successivement conquise par les Tartares et les Japonais. Les Portugais, les Anglais, et principalement les Hollandais, y avoient successivement formé des établissemens. Ces derniers, chassés par les

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naturels du pays, obtinrent de l'empereur du Japon, lors qu'il s'empara de cette île, la permission d'y faire le commerce. Maintenant, Formose est sous la domination des Chinois qui n'occupent que la partie occidentale de l'île : ils y entretiennent un vice-roi. L'orientale est habitée par les naturels d'origine chinoise, qui sont gouvernés par un roi, Cette île est très-fertile, particulièrement en riz qu'on y récolte deux fois dans l'année. L'orge et le froment n'y réussissent point. Outre la boisson qu'on y fait avec ce grain, l'on en tire plusieurs autres, soit des fruits, soit des sucs de certains arbres. A l'aliment tiré du riz et des fruits, les Formosans joignent toutes les espèces de poissons, la chair de volaille et du gibier, dont il faut excepter néanmoins celle du cerf et du daim. Le dogme de la métempsycose, sur la sévérité duquel ils se relâchent pour le gibier et pour la volaille, est observé dans toute sa rigueur à l'égard du boeuf, du mouton, de l'agneau, du pigeon et de la tourterelle: mais ce qui est horrible à imaginer, et ce qui paroîtroit peu digne de foi, si le fait n'étoit attesté par un homme né dans le pays, tel que Psalmanazar, qui n'en est sorti qu'à l'âge de dix-neuf ans, c'est que les Formosans ne se bornent pas à manger crue la chair des animaux, à dévorer la chair des serpens, ils ont encore l'abominable coutume de manger de la chair humaine. C'est à cet effet que les corps de ceux qui ont été exécutés en justice sont exposés en vente, et trouvent communément des acheteurs qui font un horrible régal de cette chair, et la mangent même crue, sans autre assaisonnement qu'un peu de poivre et de sel. Psalmanazar lui-même, transporté à Londres, avoit tellement conservé ce goût dépravé, qu'excité à manger de la chair d'une femme pendue, il le fit sans répugnance.

Un usage plus abominable encore chez les habitans de Formose, c'est celui d'immoler à leurs dieux, lorsqu'ils les croyent irrités, une multitude d'enfans, jusqu'à ce que la colère de ces divinités paroisse appaisée.

Malgré la dépravation que ces traits et divers autres

annoncent dans le caractère moral des Formosans, ils se distinguent par plusieurs institutions dignes d'éloge. L'une des plus remarquables, est leur manière d'élever les enfans les pères et mères y apportent l'attention la plus vigilante, et n'emploient pour l'instruction que des moyens pleins de douceur.

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L'auteur est entré dans un grand détail sur la religion des Formosans, sur leur langue et leurs arts libéraux et mécaniques, sur les cérémonies de leurs mariages et de leurs funérailles, leurs armes, leurs instrumens de musique. Sous tous ces rapports, les Formosans ont beaucoup d'analogie avec les Japonais.

ROYAUME DE CORÉE.

JOURNAL du voyage malheureux du vaisseau l'Epervier, destiné pour Fayonan, en 1653, et quị a échoué près de l'île de Quilpeart, avec la description des pays, provinces, villes et forts du royaume de Corée, par Henri Hamel: (en hollandais) Journal van de ongelukige voyagie van t'Iacht de Sperwer, gedestineert na Fayovan in t' Jaar 1653; hoe t' selve Iacht, op t' Quilpaarts Eyland is gestrant: als mede een pertinente beschryvinge der Landen, Provintien, Steten ende Forten leggende in't Coningruk Corée, door Henr. Hamel. Roterdam 1668, in-4°.

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Cette relation a été traduite en français sous le titre

suivant:

RELATION du naufrage d'un vaisseau bollandais sur la côte de l'île de Qualpeart, avec la description du royaume de Corée ; traduite du flamand M. Minutoli, Paris, Billaine, 1670, in-12.

par

La relation du naufrage des Hollandais sur la côte de l'île de Qualpaerts, dépendante du royaume de Corée, renferme quelques détails sur le souverain et la cour de ce royaume, où les naufragés furent conduits, où plusieurs d'entre eux se fixèrent, et d'où plusieurs d'entre eux aussi revinrent en Europe, particulièrement Henri Hamel, l'auteur de la relation; mais c'est dans la description qu'il a faite de la Corée, qu'on trouve les notions les plus satisfaisantes sur cette contrée.

Le royaume de Corée a cent cinquante lieues environ de longueur du midi au nord, sur soixante et quinze environ de largeur de l'orient au couchant. L'abord de ce pays est très-dangereux pour ceux qui ne connoissent pas ses côtes bordées d'écueils et de bancs de sable. C'est véritablement une péninsule, puisque séparé de la Chine par le golfe de Nanquin, il n'y touche du côté du nord que par une longue et haute montagne. La mer qui l'environne est très-poissonneuse. Il est divisé en huit provinces qui renferment trois cent soixante villes, et beaucoup de châteaux, tous bâtis sur des montagnes. Le froid est très-âpre dans la Corée : il est tel, que la partie la plus étroite du golfe gèle assez pour offrir une route sûre de la Corée dans la Chine. Les habitans du nord ne vivent que d'orge d'une assez mauvaise qualité, le riz et les autres grains ne pouvant pas germer dans cette partie septentrionale. Les autres parties du pays sont très-fertiles, surtout en riz et en d'autres grains, en coton, en chanvre : on y élève même des vers-à-soie; mais les naturels du pays ne savent pas travailler la soie pour en fabriquer des étoffes. On se sert de boeufs pour labourer la terre, et de chevaux pour le transport des marchandises. On élève beaucoup de volailles en Corée, et presque tous les animaux sauvages et domestiques d'Europe s'y trouvent. L'éléphant n'y est pas connu, mais les crocodiles y sont très-communs dans les rivières.

La Corée est gouvernée par un roi qui exerce sur ses sujets une autorité absolue; mais il est tributaire de la

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