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et la traduction d'une inscription chinoise du treizième siècle, laquelle se trouve sur des vases d'airain accidentel, comme celui de Corinthe. Ces vases existent dans les collections de MM. Van Horn et Denon. L'inscription n'explique que le temps de la fabrication, qui remonte à environ quatre cents ans, à l'époque précise de l'incendie du palais impérial, où la fusion des métaux d'or, d'argent et de cuivre produisit en Chine l'airain factice dont il s'agit.

Par cet apperçu très-rapide de l'ouvrage de M. Hager, l'on peut juger de tout l'intérêt qu'il a su attacher à une matière en apparence assez aride.

PANTHEON Chinois, ou Parallèle entre le culte religieux des Grecs et celui des Chinois, avec de nouvelles preuves que la Chine a été connue des Grecs, et que les Sères des auteurs classiques ont été des Chinois; par Joseph Hager, docteur à l'université de Pavie, et professeur public des langues orientales. Paris et Strasbourg, 1806, gr. in-4°. de l'imprimerie impériale, Treuttel et Würtz.

Dans l'ouvrage précédent, on a vu que M. Hager a traité deux questions importantes de l'antiquité; l'une, que les Sères, ces peuples dont il est parlé si souvent dans les auteurs classiques, ont été des Chinois : l'autre, que ces célèbres vases murrhins des anciens ont existé en Chine et y sont encore, et que leur matière est la pierre de yu, ou une espèce d'agathe ou de jaspe, qui se trouve dans les montagnes de l'Imaus.

Ces deux propositions, également intéressantes pour les savans, ont été légèrement combattues par M. Sylvestre de Sacy, dans l'analyse qu'il a donnée de cet ouvrage au Magasin Encyclopédique.

Dans l'ouvrage que nous annonçons aujourd'hui, M. Hager fournit de nouvelles preuves et de nouvelles autorités à l'appui de son assertion, que les Sères ont dû

être les Chinois, que les vases précieux qui existent encore en Chine, doivent avoir été les vases murrhins. Il fait voir que la soie que les Grecs allèrent chercher dans la Sérique, c'est-à-dire dans la Chine, du temps des Romains, leur a été connue long-temps auparavant; mais qu'ils n'allèrent pas plus loin qu'en Perse ou en Médie; que l'habit sérique s'appeloit donc alors médique, et que cet habit médique a fait autant de bruit parmi les Grecs, avant Alexandre, que l'habit sérique en a fait après parmi les Romains; que les principaux Grecs et Persans ont élé habillés de cet habit; que son antiquité va jusqu'au temps de Cyrus, fondateur de la monarchie persane, et même beaucoup au-delà. L'anteur donne des raisons plausibles pour l'opinion, que cette célèbre toison d'or donnée par Médée à Jason, a été la soie donnée par la Médie aux marchands grecs, et il fait voir par des rapprochemens ingénieux et nouveaux, comment la soie de l'île de Cos, déjà célèbre en Grèce du temps d'Aristote, a pu être connue dès le temps de l'expédition des Argonaulės. Cette soie paroît être venue originairement de la Chine; et pour appuyer cette opinion concernant l'antiquité de la soie chinoise en Médie, M. Hager démontre qu'il doit y avoir eu une communication plus ancienne que celle des Argonaules même entre la Chine et la Grèce, par l'entremise de la Médie. Tout le monde sait que les trépieds sacrés en Grèce, datent des temps les plus reculés, puisque Homère, Hésiode, Thucydide et Hérodote, parlent de ces monumens comme antérieurs au siége de Troie et aux Argonautes même. Or, l'auteur fait voir que ces trépieds sacrés ont existé en Chine dès ces temps-là, puisqu'ils sont attribués au fondateur de la monarchie chinoise, et que Yu le grand en porta le nombre jusqu'à neuf, elc. Ils étoient en bronze, comme ceux des Grecs, leur forme étoit à-peu-près la même, ils étoient destinés aux mêmes usages, ornés d'inscriptions comme ceux-ci; enfin ils servirent d'ornemens aux temples chinois jusqu'à nos jours, comme ils servirent du temps des anciens Grecs.

Il appuie encore son opinion sur l'extrême analogie qui existe entre le culte des génies en Chine et en Grèce, selon la doctrine des philosophes chinois, comme suivant celle des philosophes grecs. Enfin, il la confirme par la ressemblance de la langue même. Il prouve que les Grecs, comme les Chinois, appelèrent les génies et le génie suprême du même nom. M. Hager termine son ouvrage par la représentation d'un temple chinois, dédié à tous les génies, c'est-à-dire, à tous les dieux de la religion primitive et nationale des Chinois, et qui existe encore de nos jours à Canton, avec deux animaux devant la grande porte, en forme de sphynx, nouvelle ressemblance avec les temples des anciens Grecs. Il fait voir que ces sphynx, dont l'étymologie a exercé jusqu'ici les plus habiles antiquaires, et dont le nom ne se trouve pas même dans ce qui nous reste de la langue égyptienne, est dérivé manifestement de la langue médique. Il en donne les raisons les plus plausibles. Il fait même voir comment les chiens qui, selon Horappollon et Elien, gardoient les temples égyptiens, gardèrent les plus anciens temples de la Chine. Enfin, appuyé du témoignage de Platon, qui atteste que le mot chien en grec étoit venu de l'étranger; il fait voir la ressemblance frappante entre le terme chinois pour dire chien, et le mot grec kuen, kuon, ressemblance déjà remarquée par l'Anglais Webb, dans sa dissertation publiée à Londres, sur la ressemblance entre le chinois et le grec. Il finit par la traduction littérale des nombreuses inscriptions chinoises qui se trouvent à l'entrée de ce panthéon chinois, et qui sont aussi parfaitement analogues à celles du temple de Delphes, selon ce que nous enseigne le savant auteur du Voyage d'Anacharsis. Le texte de ces inscriptions est imprimé en caractères chinois, à côté desquels l'auteur a placé la traduction littérale. L'ouvrage est exécuté avec un luxe et une magnificence au moins égale et du même format que la Numismatique chinoise, à laquelle il sert de suite et de complément.

S. III. Descriptions de la Tartarie, et particulièrement du Thibet. Voyages faits dans ces contrées.

Nous avons peu de relations et de descriptions particulières à la Tartarie. Pour se procurer des notions satisfaisantes sur cetle vaste contrée, il faut recourir d'abord à la collection des Voyages d'Astley, et principalement, dans cette collection, à celui de Goez, aux Voyages d'Olearius, de La Mottraye, de Strahlenberg, d'Antermony, de Hanway, de Otter, à la Description de Du Halde, à l'ouvrage de Took, et sur-tout aux Voyages des Russes. Voici le petit nombre de ceux qui sont particuliers à la Tartarie.

OUVRAGE agréable à connoître, dans lequel sont contenus des Voyages en Tartarie faits par quelques jeunes religieux de l'ordre des Frères mineurs, et par le P. Isidore, prédicateur de l'ordre de SaintDominique, envoyés comme ambassadeurs dans ladite province de la Tartarie, par le pape Innocent IV (en italien) Opera dilettevole a intendere, nel quale si contiene de' Itinerarii in Tartaria per alcuni frati giovani dell' ordine Minore, e frate Isidoro, predicatore Dominico, mandati da papa Innocente IV, nella provincia de Scythia per ambassatori. Venise, Nicolini de Subia, 1537, in-8°.

Ce Voyage n'a guère d'autre mérite que l'ancienneté. HISTOIRE du Grand Tamerlan, itinéraire et narration de Voyage, et relation de l'ambassade de Ruy-Gonçale Clavijo auprès de ce prince, du commandement de Henrique, roi de Castille et de Tercère, en l'année 1403, avec le discours de Gonzale Orgava de Molina, et la vie de Tamerlan, écrite par Paul Jove : (en espagnol) Historia del

Gran Tamerlan, o Itinerario y e narration del viage y relacion de la ambassada que Ruy Goncales de Clavijo, le hizo por mandado del señor rey Don Henrique el Tercero, de Castille, en anno 1403, con discurso de Goncales Orgova da Molina, y la vida del Tamerlan escripta por Paulo Jovio. Séville, Percion, 1582, in-fol.

Suivant la Bibliothèque instructive de Debure, cette relation est très-recherchée des amateurs : les exemplaires en sont fort rares, et il est difficile d'en trouver un qui soit bien conditionné. A cette observation, il ajoute une description du volume tel qu'il faut qu'il soit pour être complet.

VOYAGE d'Antoiné Jenkinson, pour découvrir le chemin du Catay par la Tartarie, écrit par luimême aux marchands anglais de la compagnie de Moscou, qui l'avoient obligé de faire ce voyage (en 1558).

Ce Voyage a été inséré dans la Collection de Melchisedech Thévenot (partie première). Il se trouve aussi dans le Recueil des Voyages au Nord (tome iv.)

JOURNAL sur les Tartares, par Guillaume Bruce: (en latin) Guillelmi Brussii Diarium de Tartaria. Cologne, 1593; Francfort, 1598, in-8°.

RELATION des Tartares Procopites et Nogaïs, Circassiens, Mingréliens et Géorgiens, par Jean de Luces, religieux de l'ordre de Saint-Dominique.

ADDITIONS à la Relation précédente de la Tartarie, principalement des Tartaries du Crim.

Cette relation et ces additions ont été insérées dans la Collection de Voyages de Melchisedech Thevenot (partic première).

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