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dans les assemblées de villes, afin de délibérer sur ‹ les affaires publiques de la ville ou de donner des « instructions à leurs représentants. Les conséquences de cette institution ont été que, tous les habitants ayant acquis, dès leur enfance, une habitude de discuter, de délibérer et de juger des affaires publi<ques, les sentiments du peuple se sont formés pre<mièrement et que leurs résolutions ont été prises depuis le commencement jusqu'à la fin des débats et de la guerre.

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2o Les Eglises sont des sociétés religieuses qui « comprennent le peuple entier. Chaque district con<tient une paroisse et une Eglise. La plupart n'en ont qu'une, et quelques-uns en ont plusieurs. Chaque paroisse a une maison d'assemblée et un ministre ⚫ entretenu à ses propres dépens.

3° Il y a des écoles dans chaque ville; elles sont « établies par une loi expresse de la colonie. Chaque < ville, consistant en soixante familles, est obligée, sous

peine d'amende, de maintenir constamment une « école et un maître qui enseigne à lire, à écrire, l'arithmétique et les principes des langues latine et grecque. Tous les enfants des habitants, ceux des ⚫ riches comme ceux des pauvres, ont le droit d'aller dans cette école publique.

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< 4° La milice comprend tout le peuple. En vertu des lois du pays, chaque habitant mâle entre seize <et soixante ans est enrôlé dans une compagnie et • régiment de milice complétement pourvu de tous

ses officiers. Il est obligé de tenir toujours dans sa a maison et à ses propres dépens un mousquet en bon « ordre, une corne à poudre, une livre de cette pou« dre, douze pierres à feu, vingt-quatre balles de « plomb, une boîte à cartouches et un havre-sac.

Voilà, dit en concluant Adams, l'esquisse des quatre sources principales de cette sagesse, de cette « habileté, de cette bravoure, qui ont produit la ré«volution américaine. »

Ces quatre sources, il a raison de les chercher dans chacune des colonies que nous avons passées en revue. Cette organisation puissante et libre, ayant sa base dans l'éducation, est l'unité intime qui, triomphant de la diversité apparente, fera, le jour venu, de l'Amérique du Nord, un seul parti, une seule nation.

CHAPITRE XVI

Sentiments des Indiens à l'égard des premiers colons. Défi envoyé par les Indiens Narragansetts aux habitants de Plymouth; réponse du gouverneur. Soin apporté par les Européens pour vivre en paix avec les Indiens. Les Indiens Pequots déclarent la guerre aux colons de Connecticut. Dévouement de Roger William. Dévastations commises par les Indiens. Attaque de leur forteresse par les blancs. Mise en déroute des Indiens. Répit qui suivit. Les puritains de Massachusetts entreprennent la conversion des Indiens. Les missionnaires jésuites persévèrent dans l'œuvre qu'ils ont commencée. - Guerre du roi Philippe. Union des tribus indiennes. Attaque commandée par le roi Philippe; sa défaite. Extension des hostilités. Horreurs de la guerre. Expédition organisée contre les Narragansetts. Anéantissement presque total de cette tribu. Mort du roi Philippe. New-York, la Virginie, la Pennsylvanie et NewJersey souffrent aussi des attaques des Indiens.

Peu de temps après l'arrivée des pèlerins à Plymouth, ceux-ci furent, un matin, très-étonnés de voir s'avancer, au milieu de leur campement, un Indien qui leur souhaita le bonjour en mauvais anglais. Ils le questionnèrent et apprirent de lui qu'il s'appelait Samoset, qu'il était le chef d'une tribu d'Indiens, et que, vivant habituellement beaucoup plus à l'est, sur les rivages de la mer, il s'était souvent rencontré avec des pêcheurs anglais. Il resta un jour avec les pèlerins qui lui donnèrent, à son départ, un couteau, un bracelet et une bague, et il leur promit, à cause des

sentiments d'amitié qui lui étaient témoignés, de leur amener d'autres Indiens avec lesquels ils pourraient faire le commerce des fourrures. Il revint bientôt, accompagné de Massasoit, le grand chef des Indiens Wampanoags dont les tribus venaient d'être décimées par une maladie contagieuse. Un traité fut conclu avec lui, qui resta en vigueur pendant plus de cinquante

ans.

Plusieurs fois les pèlerins envoyèrent une petite troupe des leurs au grand chef Massasoit, qui la reçut très-amicalement et accepta les cadeaux qui lui étaient offerts. Une fois, les pèlerins lui envoyèrent un habit de cotonnade rouge: Massasoit en fut très-flatté et affecta de le porter dans toutes les grandes occasions.

En 1622, le chef des Indiens Narragansetts, nommé Canonicus, celui-là même qui accueillit avec tant de bienveillance Roger William et lui donna les terres nécessaires à l'établissement de la colonie qu'il désirait fonder (Providence), voulut défier les colons de Plymouth en leur envoyant une poignée de flèches roulées dans une peau de serpent à sonnettes. Le gouver neur fit remplir la peau de serpent de poudre et de balles et la remit au messager indien. Cette façon de leur répondre effraya à un tel point les Indiens que, dans leur superstition, croyant que la peau de serpent ainsi remplie possédait un charme surnaturel et fatal, ils ne voulurent pas la recevoir, et, comprenant l'avertissement qui leur était donné, ils se tinrent tranquilles.

Les colonies de Plymouth et de Massachusetts mettaient le plus grand soin à ce que tout objet pris à un Indien lui fût exactement payé. Dans l'année qui suivit la fondation de la colonie de Massachusetts, le gouverneur rendit le jugement suivant : « Il est ordonné <que Josias Plastowe, pour avoir volé quatre paniers « de blé aux Indiens, devra en rendre huit, paiera « une amende de cinq livres sterling (125 francs) et ne ‹ sera plus appelé désormais que par le nom de « Jo«sias » et non « monsieur, ainsi qu'il l'a été jus‹ qu'ici. » Ceci prouve que les habitants des premières colonies cherchèrent à vivre en bonne harmonie avec les Indiens, qu'ils redressaient tous les torts commis à leur préjudice et punissaient sévèrement leurs auteurs.

Les colons du Connecticut eurent, pendant les premiers temps de leur établissement, à combattre des hordes d'Indiens beaucoup plus farouches. Un an à peine après leur arrivée, la guerre leur fut déclarée par les Indiens Pequots. Toutes les colonies de la Nouvelle-Angleterre durent y prendre part, et certainement elle aurait eu des résultats plus sérieux si Roger William, ayant appris que les Pequots devaient recevoir l'aide des Narragansetts, et, oubliant les torts de la population de Massachusetts, dont les Indiens voulaient l'anéantissement complet, ne s'était rendu à leur camp seul et au risque de sa vie. Il y rencontra les envoyés pequots, et, après trois jours d'insistances auprès du chef des Narragansetts, il obtint que sa tribu combattrait avec les blancs.

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