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mort, devait aller chasser, faire bonne chère et être aussi paresseux qu'il lui plairait. L'imagination indienne n'avait pas conçu d'autre idéal de la vie future. Tout ce qu'espérait ce peuple d'une intelligence et d'une sensibilité bornées, c'était la continuation de la vie présente.

Le culte de la mort était répandu chez ces peuples sauvages, mais exprimé par de singulières coutumes; tantôt le cadavre était brùlé ou simplement fumé, ou encore mangé par les parents du défunt; tantôt il était abandonné à la putréfaction dans les branches d'un arbre ou exposé aux vautours sur une claie élevée.

Tels étaient les Indiens il y a deux cents ans, tels ils sont encore aujourd'hui.

A l'époque de l'établissement des Européens en Amérique, on disait que la guerre et la peste diminuaient rapidement le nombre des Indiens; depuis, cette décroissance a continué et des tribus entières ont même disparu. Au commencement, ils étaient disposés à avoir des rapports amicaux et pacifiques avec les blancs, mais des querelles ne tardèrent pas à s'élever, chaque parti ayant d'ailleurs des torts à se reprocher. Les sauvages indiens mirent souvent le feu à des villages, emmenant les habitants prisonniers et laissant derrière eux des régions entières inhabitées. En revanche, leurs villages et leurs forts furent détruits et leurs tribus repoussées vers les contrées de l'ouest ou réduites à une mince poignée d'hommes.

Il est dans la nature de l'Indien de s'opposer à l'établissement du colon et à la construction des chemins de fer, mais il ne peut arrêter le courant de l'émigration. A moins qu'on ne puisse lui faire abandonner ses habitudes de vagabondage et le forcer à s'adonner à la culture du sol, l'Indien est fatalement condamné à disparaître. Seules ces tribus survivront, qui auront adopté, en partie, les coutumes et les mœurs des pays civilisés. Enfin, il est à espérer que l'« Homme rouge de la Forêt, » comme il est appelé communément, sera un jour converti au christianisme, et que ses aptitudes naturelles seront tournées vers l'industrie et la paix.

CHAPITRE II

Premières découvertes du Nouveau Monde par les Suédois et les Norwégiens. Preuves matérielles de leur passage. Traditions islandaises et scandinaves. Oubli de ces premières découvertes et de l'existence d'un second continent. Tradition dieppoise: Jean Cousin; son voyage de découvertes. Vraisemblance de la tradition; Je Gulf-Stream.

Les habitants de la Suède et de la Norwége prétendent avoir les premiers découvert l'Amérique. Si l'on s'en rapporte à leur témoignage, le Nouveau Monde aurait été vu pour la première fois en l'an 1000, par un navigateur nommé Biorne, dont le vaisseau avait été écarté de sa route par une tempête. A son retour, il fit des récits si enthousiastes sur les richesses du pays qu'il n'avait pourtant qu'entrevu, qu'il excita l'esprit d'aventures de ses contemporains, et qu'après lui, d'autres navigateurs firent le même voyage, découvrant successivemeut Terre-Neuve, la NouvelleÉcosse et Vineland qu'on suppose être la côte de la Nouvelle-Angleterre. Ils se mirent même en rapport avec les sauvages et fondèrent quelques établissements. On raconte que, comme ils y séjournaient plusieurs hivers, la femme d'un riche Islandais nommé

Karlsefni donna le jour à un enfant mâle, le premierné de parents européens sur la terre américaine. Cet enfant, appelé Snorre, devint le fondateur d'une famille illustre à laquelle appartint le célèbre sculpteur danois Thorwaldsen.

Il faut rappeler ici que, de tout temps, les Danois, les Suédois et les Norwégiens ont été de grands et hardis marins, et il est encore rare à notre époque de rencontrer, lors d'une expédition quelque peu aventureuse, un équipage de navire qui ne compte pas un homme appartenant à l'une de ces nations.

Lorsque nous jetons les yeux sur une carte, la distance ne nous paraît pas énorme entre la Norwége et l'Islande, ni entre le Groënland et le Labrador. Il est donc naturel de penser qu'un marin ayant atteint ce dernier point, poussé par une juste curiosité de connaître les nouvelles terres qui se présentaient à lui, ait continué ses découvertes et exploré la côte de l'Amérique du Nord.

Cette supposition se présente si naturellement à l'esprit qu'on se sent forcé de l'admettre, d'autant plus que les Hommes du Nord, » comme on les appelait alors, avaient certainement connu l'Islande il y a un millier d'années et y avaient fondé des établissements.

Dans les annales de l'Islande, il est dit qu'une expédition fut envoyée au Groënland, qu'elle y séjourna quelque temps, et il est encore possible que quelques membres de cette expédition se soient détachés de leurs compagnons dirigeant leur entreprise vers le Nord, et

que, servis par un hasard heureux, ils aient atteint le Labrador.

En tout cas, les traditions islandaises rapportent que des Hommes du Nord, » en voyageant vers l'ouest, arrivèrent en l'an 1000, dans une contrée située au delà du Groënland et qui ne peut être que l'Amérique.

En outre, il a été publié quelques ouvrages cherchant à prouver que les Scandinaves ont connu et habité l'Amérique bien avant l'arrivée de Christophe Colomb, et le professeur Rafn, de la Société royale des Antiquités du Nord à Copenhague, a écrit un livre dans lequel il dit positivement que les « Hommes du Nord» visitèrent le Nouveau Monde et en explorèrent les côtes vers l'an 1000, et très-probablement entrèrent dans la baie de Narragansett. S'il en était ainsi, cette affirmation viendrait confirmer la croyance généralement répandue aux États-Unis que la vieille tour ronde appelée « Vieux moulin de pierre, » située dans la ville de Newport et dont la véritable origine a toujours été l'objet de nombreuses recherches, aurait été bâtie par ces premiers explorateurs de l'Amérique.

Cependant les « Hommes du Nord» oublièrent la nouvelle route qu'ils avaient comme tracée à travers l'Océan et jusqu'à l'existence de la terre que leurs ancêtres avaient découverte. Ils ne laissèrent derrière eux aucun vestige réel de leur occupation; on leur attribue, comme il est dit plus haut, la construction de la vieille tour de Newport, et plusieurs antiquaires

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