Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

nation libre et affranchie de toute espèce de domination, ils devaient adopter un drapeau qui serait le même pour tous les Etats-Unis. Au commencement de la guerre, chaque troupe avait son drapeau différent de celui de ses voisins; mais, dans les grandes occasions, les Américains n'hésitaient pas à arborer celui de la Grande-Bretagne comme le leur, considérant qu'ils faisaient toujours partie de la nation anglaise. Les premiers navires de guerre frétés par Washington portaient au haut de leurs mâts le drapeau d'étoffe blanche employé par la province de Massachusetts, et sur lequel était représenté un pin avec cette devise: « Appel au ciel. » — Pendant que Washington commandait l'armée de Cambridge, il déploya devant le front de ses troupes un nouveau drapeau, composé de treize bandes blanches et rouges alternatives comme celui d'aujourd'hui, et qui portait, dans le carré réservé du côté de la hampe, la reproduction de la croix rouge et blanche du drapeau anglais. C'est avec ce drapeau que les Américains entrèrent dans Boston, après l'évacuation de cette ville par les Anglais. Enfin, le 17 juin 1777, le congrès décida que le drapeau des treize Etats-Unis serait fait de treize bandes alternativement rouges et blanches, et que le carré disposé du côté de la hampe serait bleu avec un semis de treize étoiles blanches. La première personne qui arbora ce nouveau drapeau sur un navire de guerre américain fut le capitaine Paul Jones, qui devint célèbre plus tard par les glorieux combats dans

lesquels il se distingua. Ce drapeau est actuellement celui des Etats-Unis ; les treize bandes, rappelant les treize anciennes colonies qui conquirent leur indépendance, sont maintenues; mais le nombre des étoiles blanches s'est augmenté par l'entrée dans l'Union d'autres Etats. Aujourd'hui ce nombre est de 38.

[blocks in formation]

Attaque de Charlestown par les Anglais. Insuccès de leur tentative. Siége de New-York. Offres de réconciliation faites par l'Angleterre. Prise du fort de Brooklyn par les Anglais. Abandon de New-York par les Américains. Les Anglais s'emparent des forts Washington et Lee. Démoralisation de l'armée américaine. Le général Lee est fait prisonnier. Surprise de la garnison de Trenton par les Américains. Batailles de Trenton, de Brandywine. Abandon de Philadelphie par les Américains. Le marquis de la Fayette. Prise des forts de Crown-Point, Ticonderoga et Edouard par les Anglais. Batailles de Bennington, de Stillwater, gagnées par les patriotes. L'armée américaine passe l'hiver de 1777-1778 dans la vallée Forge. L'armée anglaise le passe à Philadelphie. Conclusion d'un traité d'alliance et de commerce entre la France et les Etats-Unis. La France et l'Angleterre se déclarent la guerre. Envoi d'une flotte française en Amérique. Bataille de Monmouth.

Jusqu'au moment où les colonies d'Amérique déclarèrent leur indépendance, les opérations militaires avaient eu principalement pour théâtre les environs de Boston. Pourtant les Américains avaient cherché à s'emparer de Québec en envoyant une partie de leurs forces dans le Canada, mais, ainsi que nous l'avons vu, leur tentative avait échoué. Les Anglais voulurent alors contre-balancer l'insuccès constant de leurs armes par la prise de Charlestown dans la Caro

line du Sud. A cet effet, ils y dirigèrent une forte flotte portant 2,500 soldats, sous le commandement du général Clinton. Prévenus à temps de l'intention des Anglais, les Caroliniens se préparèrent à leur faire une chaude réception. Lorsque, le 28 juin 1776, la flotte anglaise entra dans les eaux de la baie de Charlestown, les Américains étaient retranchés dans une forteresse entourée de deux hautes palissades en bois, dont l'intervalle avait été comblé de sable. Les navires de guerre prirent aussitôt leurs positions de combat et ouvrirent un feu nourri sur le fort dont les défenseurs, la première émotion passée, s'inquiétèrent médiocrement, car les boulets anglais venaient s'enfoncer, sans causer le moindre mal, dans la muraille de sable qui les protégeait. Le colonel Moultrie, commandant des Américains, répondit lentement au feu de l'ennemi, mais chacun de ses coups, dirigé avec soin, portait si bien qu'au bout de quelques heures les vaisseaux anglais furent criblés de ses boulets. Au début de l'action, l'étendard des patriotes, planté sur le talus du fort, eut la hampe brisée par un boulet, et tomba en dehors du fort. Malgré le danger certain auquel il s'exposait, le sergent Jasper s'élança hors des retranchements, releva le drapeau, et, l'attachant à un écouvillon, le replanta sur le bastion du fort, au milieu des applaudissements et des acclamations de ses camarades. Constatant le peu de résultat obtenu sur les Américains par ce combat à distance, le général anglais Clinton voulut les prendre par derrière, et, dans

ce but, il débarqua avec une partie de son armée. Tous ses efforts furent vains et inutiles: il se heurta à une résistance opiniâtre, et bientôt il était obligé de battre en retraite devant les tirailleurs caroliniens, qui, à l'abri des éminences de terre et des buissons, tiraient à coup sûr sur ses soldats. Enfin, la flotte fut tellement endommagée par le tir des Américains qu'elle dut rembarquer précipitamment les troupes du général Clinton, et mettre à la voile pour New-York.

Après l'évacuation de Boston par l'armée anglaise, Washington pensa que les généraux anglais tourneraient leurs forces contre New-York, tant à cause de son importance commerciale que parce qu'ils comptaient sur l'aide des nombreux loyalistes qui habitaient cette ville. Dans cette crainte, Washington s'y rendit en toute hâte et fit achever les fortifications que le général Charles Lee avait commencées par ses ordres.

le

Le 1er juillet 1776, le général Howe arriva à Staten-Island avec l'ancienne armée de Boston; il y fut rejoint, peu de jours après, par son frère, l'amiral lord Howe, qui lui amenait de puissants renforts, et par général Clinton, le vaincu de la Caroline. Ainsi, en un très-court espace de temps, une armée, forte de 30,000 hommes bien armés et bien disciplinés, se trouva réunie à quelques milles de New-York, qui était défendue seulement par 15,000 volontaires. La flotte anglaise, composée de dix vaisseaux de ligne, de vingt frégates et de quatre cents navires et transports, vint ensuite jeter l'ancre dans la baie qui s'étend devant

« VorigeDoorgaan »