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NEW-JERSEY, Richard Stockton, John Witherspoon, Francis

PENNSYLVANIE.

DELAWARE.
MARYLAND.

Hopkinson, John Hart, Abraham
Clark.

Robert Morris, Benjamin Rush, Benjamin
Franklin, John Morton, George

Clymer, James Smith, George Tay-
lor, James Wilson, George Ross.

Cæsar Rodney, George Read, Thomas M'Kean.
Samuel Chase, William Paca, Thomas Stone,
Charles Carroll de Carrollton.

VIRGINIE. George Wythe, Richard Henry Lee, Thomas Jef

CAROLINE DU NORD.

ferson, Benjamin Harrison, Thomas Nelson Jr, Francis Lightfoot Lee,

Carter Braxton.

William Hooper, Joseph Hewes, John

Penn.

CAROLINE DU SUD. Edward Rutledge, Thomas Hagward Jr,

Thomas Lynch Jr, Arthur Mid

dleton.

GEORGIE.Button Gwinnett, Lyman Hall, George Walton.

DISCOURS PRONNCÉ PAR WILLIAM PITT (LORD CHATAM) A LA CHAMBRE DES COMMUNES, LE 14 JANVIER 1766, POUR DEMANDER LE RAPPEL

DE LA LOI DU TIMBRE.

Je ne sais si je dois d'abord me livrer à la joie de ce que la maladie, qui depuis si longtemps consume un corps déjà accablé du poids des ans, ait aujourd'hui suspendu sa rage pour me permettre de revoir cette enceinte, et de me retrouver au milieu de cette respectable assemblée, pour l'entretenir d'un sujet qui tient aussi intimement au salut de notre patrie, ou si je dois me plaindre de la rigueur du destin, en contemplant

cette patrie, naguère parvenue au comble de la splendeur et de la puissance, cette Angleterre formidable au monde entier, dévorée par un mal intérieur, déchirée par les discordes civiles, et se précipitant elle-même dans le gouffre où la ligue des plus puissantes nations de l'Europe n'avait pu l'entraîner. Plût au Ciel que mes infirmités m'eussent laissé la force de me transporter ici, lorsqu'il y fut question, pour la première fois, d'imposer l'Amérique! Si ma faible voix n'avait pas été capable de détourner le cours des calamités qui ont fondu sur nous, et la tempête qui nous menace, au moins mon témoignage eût attesté que j'en étais innocent, Mais aujourd'hui le décret est rendu ; et si, selon ma coutume, je n'en veux parler qu'avec retenue, du moins qu'il me soit permis de le faire librement. Certes un sujet plus important ne fut jamais soumis à votre attention, si l'on n'en excepte celui qui, dans le siècle dernier, fut débattu avec tant de véhémence, c'est-à-dire, lorsqu'il fut agité si vousmêmes deviez être libres ou esclaves. L'orateur qui vient de parler avec tant de passion, soutient qu'il faut que le bill triomphe, parce qu'ainsi le veut notre honneur; ce qui, si je ne me trompe, veut dire qu'à tort ou à raison, il faut poursuivre l'entreprise commencée, et s'acharner après une vaine ombre, qui peut nous mener à notre perte par le droit chemin. Mais le point d'honneur peut-il se mettre en balance avec la justice, avec la raison, avec le droit? En quoi l'honneur peut-il mieux consister que dans l'accomplissement des choses raisonnables? L'Angleterre n'a point le droit de taxer les colonies, quoiqu'elle soit investie à leur égard, je le dis avec la plus grande assurance, de l'autorité suprême et souveraine, en toute autre occurrence quelconque de gouvernement et de législation. Les colons sont sujets de ce royaume; ils jouissent autant que vous-mêmes de tous les droits naturels propres à l'espèce humaine, et des priviléges particuliers qui distinguent les citoyens anglais; ils sont également régis par les lois de notre pays; ils participent également à la constitution de cette terre de liberté. L'imposi

tion des taxes ne fait point partie de l'autorité qui gouverne, ou de celle qui fait les lois, les impôts étant des dons volontaires, des concessions gratuites qui ne peuvent provenir que des communes. Les trois pouvoirs suprêmes du royaume concourent à la législation; mais quant aux taxes, le concours des pairs et de la couronne n'est nécessaire que pour l'authenticité des actes qui les imposent, c'est-à-dire pour leur donner la forme prescrite par la loi. Mais le don et la concession appartiennent aux seules communes; or, cette chambre représente les communes, comme elles représentent elles-mêmes virtuellement le reste des habitants. C'est pourquoi, lorsque nous, membres de cette chambre, nous donnons ou concédons quelque chose, nous donnons et concédons ce qui est à nous. Mais qu'avons-nous à faire dans les impositions de l'Amérique? notre bien? Non: nous concédons à Votre Majesté le bien de ses communes d'Amérique. Peut-il rien s'imaginer de plus absurde? On a affirmé à l'instant qu'il n'y avait aucune différence entre les impositions intérieures et extérieures, et que l'établissement des taxes était une partie essentielle de la législation. Mais de grâce, la couronne et les pairs ne sont-ils pas, aussi bien que les communes, investis de la puissance législative? Assurément. La couronne et les pairs ont-ils donc le droit de mettre des impôts? Non, certes, et jamais personne ne l'a prétendu.

Eh bien done! George Greenville, si ces deux propositions sont vraies, comme vous-même vous en convenez, ne s'ensuitil pas de nécessité que l'imposition des taxes ne fait point partie de la législation simple, et qu'elle forme une attribution différente? On nous a dit que les Américains étaient représentés ici virtuellement; mais, je le demande, par quelle province, par quel comté, quelle ville ou quel bourg sont-ils représentés? C'est sans doute par quelque province, comté, ville ou bourg, qu'eux ni leurs ancêtres n'ont jamais ni vu, ni connu, que jamais ils ne verront, ni connaitront. Les communes de l'Améri

que, c'est-à-dire leurs assemblées, voilà leurs représentants; ils ont toujours eu et exercé, ils ont et exercent encore le droit de taxer les colons; et s'ils n'avaient pas eu ce droit, n'auraient-ils point été esclaves? Je ne suis point venu ici armé de toutes pièces, je n'ai pas fouillé soigneusement dans les vieux livres de nos statuts, comme l'a fait le redoutable adversaire que je combats. Mais je sais, du moins, que, si l'on veut prendre exemple sur les faits antiques, on reconnaîtra que, sous les règnes mêmes les plus absolus, personne ne fut taxé qu'il ne fût représenté et de nos jours, ceux qui n'envoient pas de députés au parlement sont tous, du moins, habitants de la GrandeBretagne; ils peuvent voter dans l'élection de ces députés, ou enfin ils sont liés par plus d'un rapport avec ceux qui votent. Plút au Ciel, néanmoins, qu'ils fussent tous mieux représentés qu'ils ne le sont ! C'est le vice de notre constitution; et peutêtre arrivera-t-il un jour (c'est ma joie de le penser) où le mode de la représentation, partie si essentielle de notre organisation civile et la principale sauvegarde de notre liberté, sera porté à cette perfection qui doit faire l'objet des voeux de tout bon Anglais. On demande comment et depuis quand l'Amérique est émancipée ? Et moi, de mon côté, je demande comment et depuis quand elle est esclave? On dit dans cette chambre que l'étendard de la rébellion y est dressé et c'est ainsi qu'on ose noter d'infamie la plus belle prérogative des sénateurs anglais, celle de dire ce qu'ils pensent, et de parler librement et sans fard des choses qui touchent à la patrie! Ils ont loyalement manifesté leur opinion sur cette loi fatale; ils ont pressenti, ils ont annoncé les périls qui nous menacent; et cette franchise leur est imputée à crime! C'est une profonde affliction pour moi de voir qu'on ne puisse plus exprimer son opinion dans cette chambre, sans se rendre coupable: il faut nous préparer au plus sinistre avenir, si nos voix, nos cœurs, nos mains n'osent plus s'opposer avec courage à la tyrannie dont nous sommes menacés. L'orateur précédent nous dit que l'Amérique

est obstinée, que l'Amérique est presque en complète rébellion. Eh bien! je me réjouis de ce que l'Amérique a résisté ! Trois millions d'hommes assez morts à tout sentiment de liberté pour se soumettre volontairement à devenir esclaves, auraient été des instruments propres à faire des esclaves du reste. L'honorable membre a dit encore, car il est riche en paroles acerbes, que l'Amérique est ingrate: il a exalté jusqu'aux cieux sa bonté envers elle; mais cette bonté, à tout prendre, n'avait-elle pas pour premier objet l'avantage de l'Angleterre? Comment donc l'Amérique est-elle ingrate? Ne nous rend-elle pas bon compte d'elle-même? Les profits que retire la Grande-Bretagne de son commerce d'Amérique sont de deux millions sterling par an. Voilà quel a été l'aliment de vos triomphes dans tout le cours de la dernière guerre. Les terres qui, soixante-dix ans auparavant, rapportaient 2,000 livres de rente, en rapportent 3,000 aujourd'hui, et c'est à l'Amérique que nous en sommes redevables. C'est le prix qu'elle vous paie pour votre protection; et je ne parle pas même ici de l'accroissement de la population des colonies, de l'affluence des nouveaux habitants qui s'y rendent de tous les points de l'Europe, et du développement ultérieur du commerce américain, s'il est régi par de sages lois.

Et il faudrait encore écouter les discours d'un publicain, qui vient se vanter de vouloir ériger en signe de droit, qui n'existe pas, quelques misérables sommes qui entrent dans le trésor royal! Il se plaint d'avoir été maltraité dans les papiers publics! Je n'ai rien à lui dire à ce sujet, sinon que c'est un malheur commun à tous ceux qui se sont élevés en grade ou qui prennent part à la gestion de la chose publique. Il prétend, en outre, que lorsqu'il a proposé pour la première fois cet impôt du timbre, personne ne s'est levé pour le combattre. Mais qui ne sait combien est grande la retenue de cette chambre, lorsqu'il s'agit de contredire un ministre? Si ces honorables membres ne parviennent pas cependant à s'en dépouiller, je crois bien que les peuples les dépouilleront d'une grande partie du respect et de

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