périmètre de la ville. Il ne faut pas méconnaître, toutefois, une objection fondée qui peut s'élever contre le système des Cités morcelées : C'est la difficulté de les doter toutes des établissements d'intérêt général, sans accroître la dépense première. Il y a donc à peser le pour et le contre.

Une modification d'un autre genre qui pourrait être également apportée au système de Mulhouse, consisterait à s'écarter du type uniforme d'après lequel les maisons ont été construites: Que les quatre logements d'un même pavillon soient semblables, il n'y a sans doute aucun inconvénient ; mais ne serait-il pas bon que les divers pavillons soient variés d'aspect, de forme, et même d'importance?

Il n'est pas indispensable qu'une Cité affecte un caractère monotone et régimentaire; si l'on admettait, par exemple, que le minimum du prix de revient d'une maison sera de 2,400 fr. et que le maximum sera de 3,600, on pourrait établir des maisons dans divers prix renfermés entre ces deux limites; les unes n'auraient qu'un rez-dechaussée, les autres seraient élevées d'un premier étage; sans aucun luxe d'architecture, et par le seul effet de la variété des distributions et des

dimensions, on arriverait à trouver naturellement des formes différentes d'aspect extérieur; chaque famille d'ouvrier serait mise à même de conformer son choix à ses goûts, au lieu de conformer ses goûts à son logement; elle prendrait la maison qui serait le plus en rapport avec ses ressources et avec le nombre de ses membres. Il n'est pas nécessaire non plus que les rues de la Cité soient parallèles entre elles, ou à angle droit ; et il serait désirable qu'on mit à profit tout ce qui, sans rien coûter, pourrait en égayer et en varier la physionomie.

Tel est, Messieurs, l'exposé sommaire du principe des Cités ouvrières. Les questions de détail, fort nombreuses et fort importantes sans doute trouveront leur place dans un examen approfondi des moyens de mise en pratique; et nous ne devons pas douter du succès de cette œuvre si, comme nous en formons le juste espoir, nous obtenons l'adhésion et le concours de ceux de nos concitoyens qu'intéresse plus particulièrement le progrès moral et matériel de notre population laborieuse.

Partout où cette œuvre a été énergiquement voulue, elle a réussi. Et puis, comme l'a dit M. Muller, l'auteur des Cités de Mulhouse, quoi

d'impossible? Tout, si l'on ne veut point essayer et persévérer; rien, quand des hommes honorables se donnent la main pour adoucir d'abord la vie matérielle du malheureux, lui donner le confort nécessaire afin qu'elle ne lui soit point indifférente, pour lui donner ensuite la vie morale et le faire. participer aux jouissances qui en découlent.

L'assemblée décide à l'unanimité que la question est prise en considération et doit être mise immédiatement à l'étude.

Séance du 6 mai. Discussion générale. Nomination d'une Commission pour l'examen des terrains.

Séance du 16 mai.

des terrains.

Rapport de la Commission

M. Bénard présente les plans et devis relatifs à la construction des maisons.

Séance du 21 mai. Discussion générale.

Le chiffre des actions est fixé à 1,000 francs.

Toute idée de bénéfice de la part des actionnaires

Séance du 23 mai. M. Ferrus, secrétaire, donne communication des renseignements envoyés de Mulhouse par M. Jean Dolfus.

Me Lacœuilhe, notaire, lit un projet de consti tution de société. - Discussion et adoption de cet acte, qui restera déposé en l'étude de Me Lacœuilhe, chargé de recevoir les souscriptions.

ACTE DE SOCIÉTÉ.

Par-devant Me VICTOR-ÉMILE LACOEUILHE et son Collègue, Notaires à Saint-Quentin (Aisne), soussignés,

MM.

ONT COMPARU :

Lesquels comparants ont dit que, dans le but d'améliorer le sort de la population laborieuse et

de faire une chose utile à l'industrie, la SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE a mis à l'étude, dans son sein, la création d'une Cité ouvrière à Saint-Quentin ;

Qu'elle a appelé à l'examen de cette question Messieurs les Industriels et les Personnes qui s'intéressent au bien-être d'une partie notable de la population et à la prospérité du pays; et qu'après de nombreuses réunions, dans lesquelles ont été discutées et arrêtées les conditions principales de l'Association, il a été décidé les Statuts fondamentaux qui vont être établis :

TITRE PREMIER.

Formation de la Société. Son objet. Sa dénomina– tion. Son siège et sa durée.

ARTICLE PREMIER. Il est formé, par ces présentes, entre les comparants et les personnes qui adhéreront aux Statuts qui vont suivre en souscrivant des actions, une société civile qui a pour objet :

1° La construction à Saint-Quentin de maisons d'ouvriers. Chaque maison sera construite pour une seule famille, sans communication avec les