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Guerre, qui a lu cette année en séance générale, les savantes et très-intéressantes études géologiques sur le département de l'Hérault, qu'il avait déjà présentées à votre Section des sciences naturelles. M. Ducoudray-Bourgault vous a donné ici -même, de ce travail, une appréciation trop complète, et surtout trop compétente, pour que j'ose, après lui, me livrer à semblable examen. Seulement, M. Guerre nous a promis la continuation de son mémoire, et nous en prenons acte avec le plus vif plaisir.

Nous voici sur le domaine des sciences naturelles : Personne ne sait le parcourir avec plus de succès et avec plus de passion, que M. Cailliaud. Apôtre de la science, M. Cailliaud consacre aux progrès et aux découvertes qu'il entrevoit, ses plus vives préoccupations et la meilleure part de son existence. Voyageur et explorateur que rien n'arrête, il trouve là des fatigues sans nombre, mais il y trouve aussi ces consolations et ces joies ineffables, que les amants de la nature seuls sont capables de goûter, joies et consolations toujours pures, inaltérables, et qui, seules peut-être, n'ont jamais de revers, jamais de lendemain.

Je ne vous redirai point, Messieurs, le passé scientifique de notre collègue, écrit désormais en caractères ineffaçables dans les archives de l'histoire naturelle, et surtout dans ses précieuses collections, mais je vous rappellerai ses derniers travaux et ses luttes victorieuses contre plusieurs membres illustres de l'Académie des sciences. Il s'agissait des mollusques perforants, ces innombrables agents de destruction des digues et des rochers qui protégent nos rivages, et en particulier il s'agissait de démontrer l'action mécanique des pholades sur les pierres qu'on croyait le plus à l'abri de leurs attaques. Cette démonstration était d'autant plus intéressante et importante, que M. Cailliaud était pour ainsi dire seul contre tous, et rencontrait pour adver

saires de ses idées, la plupart des illustrations de la science. Il la fit pourtant cette démonstration, et il put enfin opposer aux partisans de l'action chimique des pholades sur les rochers, la meilleure des preuves, la nature elle-même prise sur le fait. Pour en arriver là, quelle patience, quelles fatigues, quels efforts incroyables d'expérimentation! Vous ne l'avez point oublié; mais aussi, le but atteint, quelle inexprimable satisfaction!

M. Cailliaud, fier à bon droit de sa découverte, a voulu la faire sienne de plus en plus, et la compléter par tous les moyens. Après les pholades, il s'est occupé des oursins perforants, dont il a trouvé de magnifiques échantillons dans le grès des environs de Douarnenez, et, chose plus étonnante encore, dans le granit le plus dur de la côte de Piriac. Il a observé avec avidité, on peut le dire, ces radiaires dans leurs innombrables trous de rochers creusés par eux-mêmes; mais, moins heureux que l'année précédente, il n'a pu les surprendre à l'œuvre et obtenir la preuve évidente de leur travail mécanique. Trompé dans son attente, mais non découragé, notre collègue se propose de reprendre l'été prochain ses patientes observations. Nous l'y suivrons avec le plus vif intérêt ; et nous pouvons déjà prédire sa réussite, car là où l'on marche avec une foi si ardente et une volonté si forte, on ne peut manquer d'atteindre le but.

En attendant, M. Cailliaud nous a décrit avec la plus scrupuleuse exactitude les oursins perforants de Bretagne, principalement au point de vue de leur structure, et de la manière dont ils sont armés pour creuser les roches les plus dures. Si l'armature buccale, si forte et si extraordinaire, dont ils sont pourvus, n'avait point cette destination, elle semblerait devoir être une superfluité. Mais le Créateur a-t-il jamais rien créé d'inutile?

Tels ont été, Messieurs, vos travaux dans le cours de cette

année. Nous devrions peut-être en rapprocher, par de rapides aperçus, les nombreux volumes dont vous avez reçu l'hommage, mais cet examen nous entraînerait bien au-delà des bornes de votre patience. Nous mentionnerons seulement une Etude physiologique sur l'œil et la vision, et un autre livre intitulé: Philosophie du XIXe siècle, parce que l'auteur de ces deux ouvrages, M. Guépin, est un de nos anciens et bons collègues, et que nous regrettons toujours de ne plus le voir au milieu de

nous.

Si aux œuvres d'un intérêt général que nous venons d'examiner, nous joignons celles d'un intérêt plus particulièrement local et nantais, qui sont nées sous l'influence de notre concours, dont il và vous être rendu compte à l'instant, vous reconnaîtrez que la Société Académique n'a pas cessé d'être fidèle à son rôle. D'une part, par ses études littéraires et scientifiques, elle a cherché à entretenir ce feu intellectuel qui tend toujours à s'éteindre à mesure qu'on s'éloigne de Paris, cœur et foyer de la France; d'autre part, en provoquant, par un concours annuel, la solution des questions qui ont le plus d'actualité et d'intérêt pour Nantes, elle s'est efforcée et elle s'efforce d'augmenter la prospérité de notre chère cité. Dans toutes les branches de vos intérêts moraux et matériels, elle a étudié, agi, prêché de parole et d'exemple. Sans cesse devant ses yeux surgit en perspective cette grande influence nautaise, assise entre la Bretagne et la Vendée, le bassin de la Loire et l'Océan, dominant le quart de la France de son énergique impulsion, et donnant à notre cité, riche, quand elle le voudra, de tant d'avantages naturels, une situation sans égale dans son passé.

Mais ne l'oubliez pas, Messieurs, elle a besoin de votre confiance, de votre appui, de votre concours. Ce ne sont pas des paroles qu'il faut, mais des œuvres et de la constance, de

la constance surtout. L'infaillible moyen de réussir, c'est de vouloir longtemps.

« Magistrats, savants, citoyens, vous disait, ici-même, un » de nos anciens et plus illustres présidents, aujourd'hui Ministre » de l'intérieur: Unissez-vous tous dans une même volonté, à » la triple alliance de l'étude, de l'action administrative et de l'opinion publique, le succès ne saurait faillir: la Société » Académique y convie tous les hommes d'intelligence; elle est » prête à marcher avec eux à leur tête; et dans le récit de ses » travaux d'une année, elle leur présente le gage de ses tra» vaux à venir ! »

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RAPPORT

SUR LE

CONCOURS OUVERT PAR LA SOCIÉTÉ ACADÉMIQUE

DE NANTES

Pour l'Année 1856,

PAR M. MALHERBE, D.-M.

Messieurs,

Aucune des questions de prix proposées par la Société Académique pour 1855 n'ayant reçu de solution satisfaisante, le même programme avait été maintenu pour 1856.

Cette année, neuf mémoires lui ont été adressés.

Un sur l'histoire du commerce de Nantes.

Deux biographies de Nantais célèbres.

Quatre sur les moyens de faire baisser le prix de la viande. Un sur l'éclairage au gaz au point de vue de l'hygiène publique.

Un sur les boissons artificielles propres à remplacer le vin. Deux autres travaux arrivés trop tard, et se trouvant en dehors des conditions du concours, n'ont pu être examinés; le

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