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(Voir deux articles de M. de l'Épinois dans la Revue des questions historiques, 2e et 3 livraisons.)

IV. Le christianisme en Gaule. —Le christianisme n'a-t-il été propagé dans les Gaules qu'au me siècle, comme l'ont prétendu et le soutiennent encore beaucoup d'écrivains d'un grand poids, ou y a-t-il été apporté dès les temps apostoliques, comme le maintiennent avec fermeté beaucoup d'autres dont l'autorité est aussi fort à considérer ? Telle est la grave question discutée par M. Charles Salmon, vice-président de la Société des antiquaires de Picardie, dans une dissertation très-approfondie qu'il a insérée dans le tome x (2e série) des Mémoires de cette Société, et où on trouvera réunies, avec les objections contre cette seconde opinion, toutes les preuves qui servent à la corroborer.

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V. Croisade contre les Albigeois. Dans la croisade contre les Albigeois, le légat, consulté sur ce qu'il y avait à faire des catholiques mêlés aux hérétiques dans Béziers, n'a point répondu : Tuez-les tous; Dieu connaîtra bien ceux qui sont à lui. Ce mot, qui n'est cité par aucun des auteurs qui écrivaient sur les lieux, a été rapporté pour la première fois par le moine Pierre Césaire qui, douze ans après l'événement, et à deux cents lieux du pays qui en avait été le théâtre, composait, dans le diocèse de Cologne, un livre ridicule, Illustrium miraculorum et historiarum memorabilium. (Tamizey de Larroque, Questions historiques, re livraison.)

Ceci, du reste, avait déjà été établi en 1852 par M. Azaïs, président de la Société archéologique de Béziers, et nous en avions rendu compte dans notre 3o bulletin de cette année.

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VI. Réunion du Languedoc. Cette guerre atroce de l'Albigeois fut terminée, comme on sait, par le traité conclu en 1229 par l'habile Blanche de Castille avec le comte de Toulouse Raymond VII, qui cédait immédiatement à la royauté une partie du Languedoc, et lui assurait, après sa mort, tout le reste comme dot de sa tille Jeanne, mariée peu après à Alphonse, comte de Poitiers, frère de saint Louis. Fidèle imitateur de son frère, auquel il était tendrement attaché, ce prince sage et éclairé parvint à cicatriser les plaies faites par la guerre, à calmer peu à peu l'aversion profonde que le midi portait au nord de la France; aussi, grâce à la modé

ration et à l'habileté de son administration, sur laquelle nous avons de nombreux documents, le Languedoc, lors de la mort d'Alphonse, arrivée en 1273, passa sans secousse à la couronne, à laquelle il s'était franchement rallié. (Boutaric, Questions historiques, 3e livraison.)

VII. Inquisition. A propos des guerres religieuses, remarquons en passant que saint Dominique, mort en 1221, n'a pas été le premier supérieur général de l'inquisition, constituée par Grégoire IX en 1232, et que l'inquisition elle-même, dont je suis bien loin de justifier les rigueurs, se bornait d'abord à constater l'hérésie d'un accusé, puis le livrait à l'application des sévères lois civiles portées contre les hérétiques par un grand nombre de souverains, depuis le catholique Constantin jusqu'à l'incrédule Frédéric II, empereur d'Allemagne au XIIIe siècle, qui, le premier dans les temps modernes, édicta contre eux la peine de mort. (César Cantu, Questions historiques, 2o livraison.)

VIII. Saint-Barthélemy. La Saint-Barthélemy n'a point été préméditée par Charles IX. Il y a été brusquement déterminé la veille (23 août 1572) par sa mère Catherine de Médicis, jalouse de l'influence prise sur son fils par Coligny, inquiète de la puissance croissante des protestants et des menaces qu'ils proféraient contre elle depuis la blessure de l'amiral, le 22. Les motifs de l'odieux massacre du 24 ont donc été infiniment plus politiques que religieux. En France, à l'étranger, et notamment à Rome, la cour le présenta comme la répression d'une conspiration formée contre la vie du roi, de sa mère, de son frère; de là les cérémonies religieuses d'actions de grâces célébrées en France et à Rome. (Gandy, Questions historiques, 4re et 2 livraisons.)

IX. Galilée. — Nul résumé du célèbre (procès de Galilée n'est plus complet que celui de M. de l'Epinois dans le numéro de juillet 1867 de la Revue des questions historiques. En mettant en œuvre d'importants documents jusqu'ici totalement ou imparfaitement connus, en comparant et contrôlant les nombreux ouvrages déjà publiés sur cette question, l'auteur est parvenu à en faire un exposé lumineux et complet qu'il conclut ainsi : « Galilée, en établissant les principes de mécanique, qui sont ses titres de gloire, comme en soutenant la doctrine de Copernic, a rencontré pour ad

versaires déclarés les partisans de la philosophie d'Aristote, qui combattaient aussi bien Képler à Tubingue et Descartes en Hol lande. Ils appelèrent à leur aide des textes de l'Ecriture, et les opposèrent aux affirmations de Galilée. Pour se défendre, celui-ci voulut expliquer ces textes. Dès lors il changeait l'interprétation jusque-là admise par l'Eglise, et éveillait la juste susceptibilité des catholiques. Avait-il raison? avait-il tort? Il avait tort dans plusieurs de ses propositions, et sa conduite manqua souvent de prudence; il avait évidemment raison dans sa doctrine fondamentale. En fait, le tribunal s'est trompé en condamnant comme fausse une doctrine vraie et qui pouvait s'accorder avec les textes sacrés. Il faut toutefois le remarquer; aujourd'hui il est facile de dire : le tribunal a eu tort; mais en 1616, en 1633, la plupart des savants, les universités et les académies disaient : il a raison. »

M. de l'Epinois fait en outre remarquer, d'après l'abbé Bouix, qui a traité à fond la question de l'autorité des décrets émanés de la congrégation du Saint-Office ou de celle de l'Index, que ceux que publie en son propre nom la congrégation des cardinaux, sans attester que le pape les ait confirmés et en ait ordonné la publication, ne représentent que le jugement faillible des cardinaux ; or, le décret de 1616 contre Galilée, comme la sentence de 1633, n'ont jamais été officiellement ratifiés par un pape.

La légende nous montre un Galilée aveugle, abjurant en chemise, prononçant, en frappant la terre du pied, le fameux : e pur si mueve; autant d'inventions dont la trace ne se trouve dans aucun auteur contemporain. Quant à la torture et à la prison qu'il aurait subies, elles ne sont pas mieux prouvées, et tout montre au contraire que si on exerça sur Galilée une forte pression morale, on le traita au moins matériellement et presque toujours avec de grands égards. Notre concitoyen, M. Trouessart, professeur à la faculté des sciences, était arrivé à peu près aux mêmes conclusions dans une brochure que cite M. de l'Epinois.

Poitiers. Imp. de A. DUPRÉ.

1867

5.

grandeur.

Vase en broure antique. 1⁄2 grandeur

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7.

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Embouchure de l'olipbant
vue de face.

Entrée ale, 1/2 grandeur. Oliphant? en terre cuite, 1⁄2 grandeur, (gris rougeatre)

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