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Le 22 décembre 1706, quatre nouvelles cloches furent fondues dans l'église Saint-Martin, par un nommé Leguay, de Paris. Des papiers trouvés chez M. Pelletier et provenant de M. Louis Daoust, frère des Ecoles, font connaître les noms et les poids de chacune d'elles.

La plus grosse, nommée Martine-Charlotte, pesait 3,638 livres; la seconde, de 2,535 livres, s'appelait Anne; la troisième, Marie-Antoinette, pesait 1,834 livres; et la quatrième, Marie-Judith, 1,498 livres.

Martine-Charlotte fut refondue le dernier de juillet de l'année 1722; son poids, alors de 3,700, nous est révélé, ainsi qu'on le verra plus loin, par l'inscription qui se trouvait sur la première de 1819.

Des renseignements qui nous ont été fournis par M. l'abbé Palant, curé de Cilly, nous apprennent que le conseil de fabrique de l'église aurait à cette époque décidé « que l'on garderait l'ancienne inscription et que l'on » ajouterait le nom de Pierre Périn, procureur de Mgr le duc de Mazarin >> au bailliage royal et comté de Marle, pour complaire à Mgr le duc. » La délibération ne parle ni du motif qui a occasionné cette refonte, ni des moyens employés pour se procurer les fonds nécessaires à la dépense qui s'est élevée à 1,420 livres.

La tradition rapporte que cette cloche avait été donnée par Mgr le duc de Mazarin, opinion confirmée du reste par l'inscription reproduite.

Les fondeurs étaient Claude Causard et J.-B. Hanriot, de Dampcourt en Lorraine. Deux orfèvres ont été chargés d'expertiser le métal. Dix lingots ont été cachetés à cet effet.

La sonnerie au pied date à Marle de 1724; une délibération prise en cette année, sur les considérants, « qu'on a trouvé difforme, indécent et onéreux » de sonner en bas », décide « qu'à l'avenir on sonnera au pied. »

Dans la même année, une fracture étant survenue pendant la procession aux anses de la plus petite des quatre grosses cloches, anses, dit naïvement la délibération, qui « sont composées de cendres et de charbons en ce qui leur est intrinsèque, » il est accordé aux fondeurs avec lesquels on tomba d'accord 130 livres par grâce, comme aussi de faire les fourneaux dans l'église Saint-Martin comme ci-devant.

Bien que l'inscription ne parle que de quatre cloches, il est présumable, d'après l'expression de la délibération « la plus petite des quatre grosses

cloches » qu'on en comptait en outre, sinon plusieurs, au moins une autre plus petite pour sonner les offices journaliers.

Ces quatre cloches existaient encore au 29 mai 1792, jour où pour la première fois injonction fut faite à la commune de mettre à exécution la loi du 22 avril de la même année. A cette première réquisition, la commune répondit que, ne possédant que quatre cloches à la paroisse Notre-Dame, elle ne pouvait en distraire pour la fabrication de la monnaie.

Les choses en restèrent là jusqu'au moment où l'administration du district, par son arrêté du 5 octobre 1793, ordonna la descente des cloches. Notification de cet arrêté amena le conseil de la commune à prendre, le 20 du même mois, une délibération par laquelle il décide : que les cloches de la ville et du faubourg seront descendues et qu'il en restera seulement une pour chaque paroisse; qu'à cet effet les charpentiers, maçons et serruriers de la commune seront tenus d'opérer cette descente dans la huitaine. Enfin le 29 brumaire an II (19 novembre 1793), le conseil arrête qu'il sera fait des réquisitions aux agriculteurs tant de l'enclave que des communes circonvoisines pour conduire, le vendredi suivant, les cloches à l'administration, et nomme, pour accompagner les voitures, le citoyen Dhiver, membre du conseil.

Après ces événements, il n'est plus resté à la ville qu'une seule cloche pour sonner l'heure, sonner l'alarme en cas d'incendie, et annoncer les offices à la réouverture des églises en 1800. Elle servit jusqu'en 1819, époque à laquelle elle s'est brisée. Le conseil de fabrique, réuni le 24 mars de cette année pour aviser à son remplacement, décida d'accord avec le conseil municipal qu'une souscription payable en trois annuités serait faite près des habitants. Le produit de la souscription ayant fourni une somme supérieure à celle de la dépense à faire pour une cloche, on en commanda quatre.

Ces quatre cloches furent coulées à Marle sur la place du Grenier à Sel. Le clergé s'y rendit en procession et chanta un Te Deum. La bénédiction des cloches eut lieu le 19 juillet 1819.

Sur leur pourtour se trouvaient les inscriptions suivantes (1):

Sur la plus grosse qui pesait 935 kil. (2) :

(1) Renseignements donnés par M. l'abbé Palant, curé de Cilly.

(2) Registres de la fabrique de l'église Notre-Dame de Marle.

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« Nous étions quatre dont on vantait le son et l'accord; la plus forte du poids de » 3,700 livres survécut seule au 31 octobre 1793. Par sa réunion à l'une de celles de » Saint-Nicolas et les généreux sacrifices des habitants dans des temps difficiles nous >> renaissons encore quatre pour la gloire de Dieu.

« J'ai été bénite en 1819 par M. Pierre Birtelle, curé-doyen, assisté de M. Jean> Louis Terrien, son vicaire. >>

« J'ai eu pour parrain M. Charles-François Tilorier, maire, et pour marraine dame » Adrienne-Clotilde Quénescourt, épouse de M. Antoine-Nicolas Fouant de la Tom» belle, chevalier de Saint-Louis, qui m'ont nommée : Adrienne-Charlotte. »

Sur la seconde, du poids de 685 kil., après la mention de la bénédiction: << J'ai eu pour parrain M. Jean-Pierre-Nicolas Caby, juge de paix, président du con» seil de fabrique, et pour marraine dame Marie-Joséphine-Thérèse Luquet, épouse de >> M. Nicolas-Joseph Fournier de Frenel, colonel du 9e bataillon de l'Aisne, qui m'ont » nommée : Jeanne-Thérèse. »

Sur la troisième, dont le poids était de 540 kil., également après la mention de la bénédiction :

« J'ai eu pour parrain M. Fouant de la Tombelle, et pour marraine dame Jeanne> Elise Dubercelle, épouse de M. Jean-Louis-Marie Leroy de Torcy, chevalier de Saint>> Louis, capitaine de dragons, qui m'ont appelée : Elise-Antoinette. »

Enfin sur la quatrième, d'un poids de 417 kil. 500 gr. :

« J'ai eu pour parrain M. Jean-Nicolas-Joseph Lefebvre, cultivateur, membre du > conseil municipal et du conseil de fabrique, et pour marraine dame Eléonore Cellier, » épouse de M. Jean-Baptiste Doin, négociant, qui m'ont nommée Joséphine» Eléonore >>

« Cochois et Antoine fecerunt. »

Le 3 avril 1847, jour du Samedi-Saint, au moment où les cloches en volée annonçaient le chant du Gloria in excelsis, la plus grosse des quatre s'étant brisée, << pour éviter le danger réel dont on était menacé de voir une partie » considérable de cette cloche fêlée, tomber et peut-être percer les voûtes, » si elle était désormais sonnée en volée, » M. Leredde, alors curé-doyen de Marle, en interdit immédiatement l'usage (1).

Cet accident joint à celui arrivé précédemment à la seconde de ces cloches, dont une partie s'était détachée et qui faisait entendre un son tellement désagréable qu'on ne pouvait guère douter qu'elle n'eût elle-même quelques fissures, éveilla l'attention du conseil de fabrique. Par une délibération du

(1) Registres du conseil de fabrique de l'église. Délibération du 17 avril 1847.

17 avril 1847, il fut décidé qu'une souscription serait faite, dont le produit servirait à acheter une sonnerie nouvelle se rapprochant le plus possible de celle qu'avait perdue l'église de Marle au moment de la Révolution, et qui était si justement célèbre par la beauté de ses sons et la richesse de son harmonie.

L'espérance du conseil de fabrique se réalisa et la souscription faite à cet effet fut très-fructueuse.

Par un traité passé le 9 juin suivant, entre la fabrique de l'église et M. Gallois, fondeur à Paris, cinq nouvelles cloches furent commandées.

D'après ce traité, la nouvelle sonnerie se composait d'une quarte ayant pour tonique le Do du diapason de chapelle (diapason ancien), à laquelle venait s'ajouter la cinquième cloche donnant le Do de l'octave aiguë de la première. Leur réception fut faite par M. Bécharias, maître de chapelle de l'église Saint-Sulpice de Paris.

Elles furent bénites le 24 août 1847, par M. Leredde, curé-doyen de Marle.

Sur chacune d'elles étaient représentés Notre-Seigneur en croix, la Sainte Vierge et deux figurines de saints particulièrement honorés, ou patrons des parrains et marraines.

Toutes portaient la mention :

« L'an 1847, j'ai été bénite par M. Cyriaque-Maur-Chrysostôme Leredde, curé-doyen » de Marle. »

La plus grosse : Poids 1900 kil. Son, note Do.

Sur sa chape étaient représentés saint Martin et saint Nicolas, tous deux patrons des faubourgs de la ville.

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« J'ai été nommée Antoinette-Adrienne-Clotilde-Augustine. M. Antoine Desains » étant maire de Marle. »

Et de l'autre côté :

« J'ai eu pour parrain M. Antoine-Marie Bastien-Debrotonne, président du conseil » de fabrique, et pour marraine, dame Antoinette-Adrienne Fouan de la Tombelle, » épouse de M. Paul-François-Jérôme Lehault, membre du conseil d'arrondissement. » « Venez, réjouissons-nous devant le Seigneur, faisons éclater nos transports d'allé> gresse devant le Dieu de notre salut. »>

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Figurines saint Louis et sainte Catherine, patrons des parrain et marraine.

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« J'ai été nommée Marie-Thérèse-Euphémie. M. Antoine Desains étant maire de » Marle. >>

Et de l'autre côté :

« J'ai eu pour parrain M. Louis-Nicolas-Marie Pelletier, membre du conseil de >> fabrique, et pour marraine demoiselle Catherine-Denise-Euphémie Fournier-Frenel.>> << Prônons sa présence par des hymnes de louanges. >>

La troisième Poids 1,008 kil. - Son, note MI.

Figurines saint Joseph et sainte Marie-Magdeleine.

Inscriptions, d'un côté :

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« J'ai été nommée Albertine-Joséphine. M. Antoine Desains étant maire de Marle. » Et de l'autre côté :

« J'ai eu pour parrain M. Albert Debrotonne-Meunier, député, et pour marraine >> dame Charlotte-Joséphine Debrotonne, épouse de M. Achille Blin de Varlemont. »

<< Poussons des cris de joie au milieu de nos cantiques. >>

La quatrième Poids 760 kil. - Son, note FA. :

Sur sa chape étaient représentés saint Jean-Baptiste et saint François. D'un côté on lisait :

« J'ai été nommée Adélaïde-Augustine-Thérèse-Eléonore. M. Antoine Desains étant » maire de Marle. »

Et de l'autre côté :

« J'ai eu pour parrain M. Jean-Baptiste-François-Auguste Doin, membre du conseil

» de fabrique, et pour marraine dame Adélaïde-Irma Hécart, épouse de M. Louis» Joseph-Jules Dehon. »

<< Parce que le Seigneur est le grand Dieu et le grand Roi. »

Enfin la cinquième pesait 277 kil., et donnait le DO de l'octave aiguë de la première.

Sur son pourtour étaient représentés saint Charles et saint Maur, et comme sur les précédentes se trouvaient en relief les inscriptions suivantes :

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