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D'un côté :

« J'ai été nommée Charlotte-Léonide. MM. Denys Grandson, Ferdinand Parent, » Isidore Crémont, étant marguilliers. >>

Et de l'autre côté :

« J'ai eu pour parrain M. Jean-Charles Grulet-Labouret, membre du conseil de > fabrique, et pour marraine dame Léonide Pruvost, épouse de M. Louis-Henri Damay. » << Adorons Dieu et prosternons-nous devant lui. »

Cette dernière cloche étant insuffisante et ne pouvant remplir les fins pour lesquelles l'acquisition en avait été faite (1), plusieurs plaintes et des réclamations nombreuses des habitants firent bientôt connaître que le son ne s'en portait qu'à une distance très-faible, de telle façon qu'il n'était pas entendu de la plupart de ceux qu'elle devait avertir.

Pour donner satisfaction à la population, le conseil de fabrique se réunit le 2 janvier 1848, et, d'un avis unanime, décida que cette cloche serait immédiatement refondue, augmentée de poids et de volume, de manière à donner le sol naturel d'accord avec le FA, MI, RÉ, DO, que donnaient les quatre plus grosses.

Conformément à cette délibération, elle fut refondue, et la bénédiction en eut lieu le 10 avril 1848.

Son nouveau poids était de 600 kil. environ et les inscriptions et figurines de celle qu'elle remplaça furent reproduites sur son pourtour.

En la montant la poulie se partagea et la cloche précipitée sur le pavé ne subit aucune avarie.

Le mode de suspension paraissant défectueux, on adopta, en 1859, le système Besson, d'Angers, et M. l'abbé Clavel, alors curé de Lemé, fit opérer le nouveau montage sur coussinets articulés.

Ces cinq cloches, dont l'ensemble formait une sonnerie remarquable et qui pendant près de 32 ans, par leurs sons harmonieux, ont fait la joie des Marlois et attiré l'attention des étrangers qui les ont entendues, furent détruites le 28 mai 1879, par l'incendie du clocher.

Elles sont aujourd'hui provisoirement remplacées par une seule que M. l'abbé Tribouilloy, curé de Braye-en-Thiérache (canton de Vervins), s'est

(1) Elle était destinée à sonner les messes basses, les catéchismes et les retraites du

soir.

empressé de mettre à la disposition de M. l'abbé Bahin, curé-doyen de Marle, jusqu'au jour où il sera permis à la cité marloise de réparer les désastres de ce dernier incendie (1).

Le jour est proche, il faut l'espérer, où les habitants de Marle pourront entendre de nouveau les vibrations aériennes qui les conviaient à prendre leur part de ces cérémonies religieuses qui dans la joie augmentent le bonheur et dans le deuil apportent de douces consolations, car le 11 décembre 1879, en conformité de la délibération du conseil municipal prise le 8 du même mois, sur l'avis du comité et du conseil de fabrique, cinq nouvelles cloches ont été commandées à M. Paul Drouot, fondeur à Douai (Nord).

III

Dire depuis quelle époque la ville de Marle est dotée d'une horloge communale serait peut-être chose très-difficile, mais il est certain qu'elle en possédait une en 1724 qui se trouvait placée dans le clocher, car une délibération du conseil de fabrique de cette année porte « qu'on permet de » faire frapper le marteau de l'horloge sur la grosse cloche. »

En 1754, cette horloge étant devenue très-défectueuse, les habitants réunis en assemblée générale le 28 juillet décidèrent qu'elle serait réparée.

Cette délibération, approuvée par monseigneur l'intendant en la généralité de Soissons, fut mise à exécution le 16 septembre, et M. Mathieu Lallouette, horloger à Marle, fut déclaré adjudicataire des travaux à faire moyennant un prix principal de 200 livres.

C'est à dater de cette époque qu'on fit sonner l'heure sur la seconde cloche et les quarts par deux coups frappés sur la troisième et la quatrième. L'horloge fut en même temps placée dans la tour du clocher, mais le

(1) Cette cloche provient de l'ancienne abbaye du Val-Saint-Pierre, elle pèse 400 kil. environ, et donne la note LA bémol.

On lit sur son pourtour l'inscription suivante :

<< In nomine et ad laudem summæ Trinitatis in cartusia Vallis-Santi-Petri » fusa sum et cujus sum. Anno Domini millesimo septuagentesimo quarto. » C'est-à-dire « Au nom et pour la gloire de la très-grande Trinité, j'ai été fondue » dans l'abbaye du Val-Saint-Pierre à laquelle j'appartiens. - En l'an du Seigneur > milliesme septantième quatre (1704).

17 avril 1755, l'administration décida de la reposer dans le clocher. Elle alloue pour ce nouveau travail, au sieur Lallouette, 96 livres, et au sieur Bataille, 40 livres.

Cette horloge, arrêtée dans sa marche en 1787 fut seulement remplacée en 1792. Le sieur Jean-Louis Lallouette, de Marle, en fut le constructeur, ainsi que l'indiquait l'inscription suivante qui se trouvait sur l'une des barres de fer de la cage : « Fait par L. Lalouette, père et fils, 1792. »

Placée comme la précédente dans le clocher, elle ne marchait que 24 heures; elle indiquait l'heure par un seul cadran carré en bois peint en noir, ayant deux mètres de côté, et faisant face à la place. Les heures marquées en chiffres romains étaient en cuivre et une seule aiguille droite servait d'indicateur.

Le fond de ce cadran avait été refait à neuf en 1846.

L'usure ayant amené dans la marche de l'horloge de fréquents arrêts, cet état de choses provoqua à diverses reprises des réclamations de la part des habitants, de sorte que l'administration municipale, par une délibération du 29 mai 1868, se décida à la remplacer. La dépense fut payée tant au moyen d'une souscription volontaire, qui atteignit le chiffre de 2,000 francs, qu'à l'aide d'une imposition communale de 3,000 francs.

Cette nouvelle horloge, fournie par M. Borrel, horloger-mécanicien, successeur de Wagner, de Paris, fut comme les précédentes posée dans le clocher. Elle pouvait marcher 80 heures (3 jours 1/4) sans être remontée. Pour la première fois l'heure était indiquée par deux aiguilles distinctes sur un cadran en lave de Volvic de forme circulaire ayant 1 m 80 e de diamètre et se trouvant sur l'emplacement de l'ancien.

c

Pour la faire entendre aux extrémités de la ville, on fit frapper les marteaux des quarts sur la troisième et la seconde cloche et celui de l'heure sur la plus grosse.

Cette horloge existait encore au 28 mai 1879, jour où le feu vint la réduire à néant ainsi que celle de 1792 qui depuis avait été laissée dans le clocher.

En attendant que tous ces désastres soient réparés la population apprendra l'heure par une petite horloge placée provisoirement dans le grenier de la nef.

Nous nous proposons de compléter ce travail. Ce que nous avons voulu

faire aujourd'hui n'était pas d'écrire; une main plus exercée cut certainement mieux fait. Rechercher et réunir les renseignements pouvant avoir un intérêt local tel a été notre but.

SÉANCE

DU 5 MARS 18 8 0

PRÉSIDENCE DE M. PIETTE

A l'ouverture de la séance, M. le président dépose sur le bureau : Bulletin historique de la Société des antiquaires de la Morinie, 112o livraison, octobre, novembre, décembre 1879;

Une lettre du secrétaire de la Société géologique du Nord avisant de l'envoi du volume VI des annales de ladite Société ;

Une autre lettre adressée par le Cercle archéologique de Mons qui demande communication des bulletins de notre Société.

La réunion décide qu'il sera fait droit à cette demande, et charge le sccrétaire d'expédier au Cercle de Mons la série des bulletins parus.

M. Rogine, trésorier de la Société, présente le compte de sa gestion arrêté au 31 décembre dernier. Il résulte de l'état qu'il met sous les yeux de la réunion que la caisse est dans une situation satisfaisante.

M. Papillon donne lecture d'une analyse raisonnée du troisième volume des Antiquités et Monuments du département de l'Aisne offert par M. Edouard Fleury.

Il s'exprime en ces termes :

Messieurs,

La publication du livre de notre honorable et savant collègue M. Fleury sur les Antiquités et Monuments du Département de l'Aisne, se continue avec la plus grande régularité.

Dans les deux premières parties de son ouvrage, M. Fleury avait franchi la période de l'antiquité proprement dite, et abordé l'étude du moyen àge dans les éléments laissés sur le sol du département de l'Aisne par les popu

lations qui l'habitaient au temps des rois de la première race. Cette époque est assurément la plus obscure, la plus difficile à caractériser de notre architecture nationale. On sait à quel siècle attribuer chacun des monuments créés par les Grecs et par les Romains; on ne peut dire encore avec certitude si la France possède une architecture mérovingienne ou carlovingienne. Et cela est tellement vrai, qu'il n'y a pas cinquante ans, on posait en principe que dans les départements de la région septentrionale, et notamment dans celui de l'Aisne, il n'existait aucun débris d'édifice antérieur au XIIe siècle.

C'est contre cette assertion que proteste M. Fleury pendant tout le cours de son étude sur le style roman primitif; et pour en démontrer l'inexactitude, il recherche avec tout le soin possible les monuments qui par leurs caractères révèlent une origine antérieure à ce XIIe siècle qu'un savant recommandable, M. Vitet, indiquait comme la date la plus reculée des œuvres de l'architecture nationale, dans notre région.

Il faut le dire, cependant, ces œuvres antérieures au XII° siècle ne sont ni bien communes ni bien considérables. M. Fleury signale celles qui nous restent. Il les reconnaît dans les cryptes de certaines églises, dans quelques parties de nos plus vieilles abbayes, dans des cuves baptismales, des frises, des chapiteaux de colonnes utilisés dans des constructions plus modernes, et même dans de rares et petits temples qu'on avait considérés jusqu'alors comme d'origine romaine, et qu'il restitue aux IX, Xe et XIe siècles en s'appuyant sur des dates de consécration, dates certaines par conséquent. Le troisième volume dont j'ai l'honneur de vous entretenir commence à une époque parfaitement déterminée, bien que désignée comme celle qui la précède immédiatement sous le nom de Roman primitif. Les deux parties de cette période sont séparées par un fait capital- étranger à l'architecture sans doute mais dont l'influence fut considérable. Je veux parler de la panique causée en Europe par la prédiction de la fin du monde annoncée pour l'an mille, et de l'engouement qui se manifesta pour les constructions monumentales, lorsque cette date que l'on croyait devoir être si fatale fut heureusement franchie.

Tous les archéologues, tous les historiens sont d'accord pour reconnaître l'effroi causé dans les esprits par la menace du cataclysme final, et M. Fleury l'apprécie comme tout le monde; seulement il démontre que la

Ann. 80

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