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Plus deux circulaires : l'une de M. le Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts relative à la réunion annuelle des délégués des Sociétés savantes à la Sorbonne, à Paris; l'autre de M. Bourbier, de Saint-Quentin, annonçant qu'il a découvert un procédé pour reproduire les dessins autographiques avec couleurs métalliques et autres.

Des remerciements sont votés à M. Edouard Fleury en reconnaissance de l'envoi de la troisième partie de son bel ouvrage.

Pour répondre à l'échange demandé aux Sociétés françaises par les Sociétés belges aux termes de la circulaire ministérielle du 27 septembre 1879 dont il a été donné connaissance dans la séance du 7 novembre dernier, il a été arrêté que, par l'intermédiaire du ministère, la Société échangerait son bulletin et ses travaux avec les publications du Cercle archéologique de Mons.

M. Losset, membre correspondant, adresse le calque d'un fragment d'une carte figurant dans un ouvrage intitulé: La Colonne flamboyante des PaysBas. Cette carte qui s'applique à l'ancien comté du Hainaut indique la ligne de démarcation du Cambrésis et de la Thiérache jusqu'à Momignies. C'est une pièce à joindre au dossier concernant les limites de La Thiérache.

M. Papillon donne les détails suivants sur les carreaux en terre cuite, qui figurent dans les vitrines de la Société.

Messieurs,

Dans l'une des séances de l'année dernière, l'un de nos honorables. collègues, M. Quest, a offert pour les collections de la Société un carreau vernissé d'un beau dessin et d'une belle conservation, provenant de l'hôpital de Château-Thierry.

Cet acte de bon concours pour l'accroissement de nos collections est une nouvelle preuve de l'intérêt que présentent, pour l'archéologie et l'histoire, les produits de la céramique, émaillés ou non, destinés au pavage des églises et des appartements seigneuriaux, dans le moyen âge, et nous venons dire quelques mots sur l'emploi de ce mode de pavage et sur les produits que nous avons sous les yeux.

Déjà, il y a un certain nombre d'années, M. E. Fleury a publié dans le

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5', 5" Carreaux en

'terre noire et blanche, non émaillés (Foigny). 7, 8. Carreaux moulés en relief, sans émail (Château des seigneurs, à Vervins).

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9. Carreau moulé en creux, au trait, sans émail (Vervins).

Lith V Bachy. Fourmies 15.568

CARREAUX EMAILLÉS & AUTRES

Bulletin de la Société académique de Laon une étude sur les carrelages émaillés et colorés dans le département de l'Aisne.

C'est en Assyrie, dit-il, que les croisés découvrirent pour s'en emparer les carrelages émaillés dont ils pavèrent les églises et les palais de l'Eu

rope.

Et en effet, à partir des croisades et pendant plusieurs siècles, les carreaux historiés furent généralement employés pour décorer le sol et souvent les murs des habitations seigneuriales.

Cependant, nous verrons plus loin que l'usage de paver les appartements soit en marbre, soit avec des morceaux de terre cuite ornementés à la surface était parfaitement connu des Romains, et qu'il a été appliqué chez nous peut-être même dès les premiers siècles qui ont succédé à la période d'ignorance et de barbarie amenée par la conquête des Francs.

Sans nous préoccuper de l'ordre chronologique, nous citerons d'abord les fragments trouvés dans les ruines du château de Gercy.

Le château de Gercy détruit, on le sait, une première fois par les Armagnacs en 1412, fut bientôt reconstruit, pour être rasé définitivement pendant la révolution.

Les ruines qui en proviennent et les fossés qui l'entouraient ont été nivelés dans ces dernières années, et c'est pendant le cours de ces opérations que des carreaux entiers ou en fragments ont été recueillis et conservés. Tous sont émaillés, c'est-à-dire qu'ils sont recouverts d'un vernis assez semblable à celui qui revêt nos poteries les plus grossières; mais les uns sont monochromes tandis que sur les autres sont représentés différents sujets.

Le pavage émaillé a beaucoup emprunté au dessin linéaire, aux figures de géométrie, à l'art héraldique. La figure 1re (Pl. 1re), dite gironnée, était à Gercy en diverses teintes jaune et rouge brun, jaune et vert.

La figure 2, dessin rouge sur fond jaune, a son analogue dans la cathédrale de Laon. Après l'assemblage elle composait une série de dessins où les lignes courbes s'opposaient de manière à former des effets agréables, quoique de dimensions un peu restreintes et par cela même chatoyantes à l'œil.

Dans d'autres échantillons, on remarquait l'introduction de sujets appartenant à la nature animée. Ainsi la figure 3 représente un oiseau jaune sur fond tantôt rouge, tantôt vert; à l'un des angles dans un quart d'ellipse se

trouve une fleur de lis également jaune sur le champ plus foncé. L'assemblage de quatre de ces carreaux donnait le dessin représenté dans cette figure.

D'autres débris mais fort incomplets montraient, l'un, partie d'un chevalier monté sur son destrier, un autre, les jambes d'un individu qui paraissait se livrer à des gambades désordonnées.

Tous présentaient les mêmes proportions: 12 centimètres à chacun des quatre côtés.

Outre ces carreaux historiés, on en voyait d'autres, de diverses grandeurs cette fois, recouverts de teintes plates, vert, rouge, jaune, noir, de forme carrée et triangulaires. Il y avait même des morceaux en forme d'équerre (fig. 4) destinés évidemment à former des encadrements, des combinaisons qui devaient composer une espèce de mosaïque assez grossière peut-être, mais bien appropriée à la rudesse des habitants des châteaux-forts du moyen âge.

Des carreaux d'une nature différente ont été recueillis à Foigny depuis le commencement de ce siècle, et étudiés et décrits par un magistrat qui a pendant quelque temps fait partie du tribunal civil de Vervins, M. Bazin.

Cet archéologue, correspondant du ministère de l'Instruction publique, dit qu'en parcourant les ruines de l'abbaye de Foigny, il a trouvé des pavés en terre cuite, noirs et blancs, qui, par leur réunion, formaient un dallage imitant le marbre et la pierre de liais.

Les pavés de Foigny avaient chacun leur couleur propre, des dimensions très-diverses, et ils remplissaient dans le pavage, mieux que ceux de Gercy, le rôle que les cubes colorés jouaient dans l'ancienne mosaïque.

Le potier qui fabriqua ces carreaux voulut en rendre les couleurs solides. et ineffaçables sans le secours trompeur de l'émail, et il les teignit en noir et en blanc dans la pâte.

Voici ce qu'en dit M. Bazin :

« Le procédé employé pour donner à la terre une teinte noire, consiste » à chauffer le four avec une quantité de bois d'aulne qu'on a laissé plonger » dans l'eau pendant plusieurs mois. On allume mais au lieu d'être » consumé par la flamme, le bois imprégné d'eau s'en va en fumée. C'est » une solution de noir de charbon dans la vapeur d'eau, qui monte, pénètre » dans la terre par tous ses pores, s'y attache et s'y dépose à tout jamais.

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